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sur 507 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Boris est un auteur heureux : Les Servitudes silencieuses, son scénario de film d'amour tourmenté en noir et blanc a trouvé un producteur enthousiaste. Il imagine déjà Christophe Honoré pour le réaliser et Louis Garrel et Mélanie Thierry dans les rôles titres. Boris rencontre dans une soirée Aurélie, une jeune professeure en études cinématographiques, qui se prend de passion pour son projet. Mais pour financer le film, le producteur doit faire appel à des chaines de télévision qui n'ont pas tout à fait la même vision que celle de l'auteur. Et au fil et à mesure des réunions et des propositions des producteurs, le scénario va évoluer au grand dam de Boris qui craint de perdre l'amour de Aurélie quand elle aura vu ce qu'il est advenu de son beau film d'auteur devenu éminemment commercial…
Journal d'un scénario détricote avec malice les ambitions esthétiques d'un auteur quand il s'agit au final de faire bouillir la marmite. Fabrice Caro va jusqu'au bout du jeu de massacre avec le scénario de son protagoniste qui n'a plus rien à voir avec son idée de départ aussi bien au niveau de l'histoire que des acteurs envisagés. Un délice de lecture !
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J'ai aimé ce roman. Il ferait... un bon film ! 😉. Boris, le narrateur, nous livrant son journal, par essence intime, nous entraîne dans une connivence hilarante. En littérature comme au cinéma, il faut du talent pour déclencher le rire sans trivialité. Mais au-delà de cet humour, Boris, lucide, nous confie sa lâcheté face aux diktats des producteurs dont l'unique objectif est la rentabilité aux dépens de l'intégrité d'une oeuvre. Ridicules, pour ne pas dire d'une bêtise absolue, ces personnages le détournent de ses intentions jusqu'à l'absurde. Ainsi, Fabrice Caro, sous couvert de comédie irrésistible, avec une dérision désarmante, éclaire l'angoisse des créateurs quand ils sont confrontés au pouvoir décisionnel et pose la question de la sincérité quand on ne veut pas blesser ceux que l'on aime. Truffée de références cinématographiques, l'histoire rappelle des films cultes qui entraînent, là aussi, dans la complicité. J'ai visualisé sans peine l'actrice et les acteurs (célèbres dans la vraie vie) de ce roman comme si j'assistais à une séance de cinéma ou à une pièce de théâtre, son histoire d'amour elle aussi désopilante. Boris, par ses confidences sans concessions, ne se ménage pas, il n'en est que plus sympathique, proche, humain. Je remercie Fabrice Caro pour cette séance d'écriture bienfaisante qui m'évoque ces phrases de Virginia Woolf : " Écrivez ce que vous désirez écrire, c'est tout ce qui importe, et nul ne peut prévoir si cela importera pendant des siècles ou pendant des jours. Mais sacrifier un cheveu de la tête de votre vision, une nuance de sa couleur, par déférence envers quelque maître d'école tenant une coupe d'argent à la main ou envers quelque professeur armé d'un mètre, c'est commettre la plus abjecte des trahisons".
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Journal d'un scénario, mais surtout journal d'un homme, qui marche à côté de la cruelle réalité du monde. Pourtant fier de l'écriture de son scénario, il va peu à peu renoncer à sa création par faiblesse, par peur de l'affrontement, par peur de déplaire. Il réunit tous les symptômes du dépendant affectif et il va en payer le prix fort sur le plan professionnel mais aussi amoureux. Comme tous les livres de Fabcaro, celui-ci met en scène un homme en décalage avec la société, prisonnier de ses faiblesses et de ses mensonges. Un éternel perdant certes, mais un être humain très touchant .
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Après la lecture de ce livre, je me sens bien : quelle vie pourrie certains peuvent avoir ! J'ai passé 189 pages à me délecter, telle une voyeuse assoiffée de peine humaine, à suivre la douce dépossession des rêves d'un homme.
Mais comment le cerveau de Fabrice Caro est-il organisé ? de quelle planète vient-il ? Pour ma part, je viens d'une planète très voisine, je me sens donc tout à fait bien dans ce roman subtil, dans la tête d'un homme qui ne sait pas dire non. Et cela peut mener très loin… En tous cas très loin de là où il souhaitait aller !
Cette histoire est délicieuse.
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Boris à tout pour être heureux, car son rêve le plus fou va se réaliser, son scénario va être adapté au cinéma. Un beau film d'auteur en noir et blanc, une tragédie amour avec un titre mystérieux : "les servitudes", les deux acteurs principaux, des icônes du cinéma, sont déjà dans le viseur et un duo de directeur de la photographie en or est déjà pressenti, et Boris à fait la délicieuse rencontre avec Aurélie, une jeune cinéphile déjà passionnée par son projet.
Mais que demander de plus ? La palme d'or ?
Pour ça on verra plus tard, nous n'en sommes pas encore là, car :

"Un scénario est une matière vivante, une masse mouvante qui évolue en permanence, tel acteur lui fera prendre telle inflexion, tel autre telle couleur inattendue, il faut se nourrir des changements et les accompagner, s'en servir et les servir, rester à l'écoute des moindres variations, rien n'est pire qu'un script figé. Il ne faut jamais oublier qu'ils sont écrits pour des acteurs, un scénario n'est pas un roman, le texte n'est pas une fin en soi : ce sont les acteurs qui lui donnent vie."

Et des variations, il risque d'y en avoir, car le monde du cinéma est impitoyable avec les scénaristes et les réalisateurs, ce sont ceux qui donnent l'argent, qui décident vraiment. Avec un humour fou, @ nous plonge dans les méandres et les réadaptations rocambolesques d'un scénario, toujours en gardant la tête haute et en idéalisant les changements irrationnels.
Échanges de mails avec les producteurs, décryptage des affiches lourdingues de "jujulafrite", décorticage de SMS avec Aurélie, dialogues du scénario entre les futurs acteurs qui évoluent en fonction des changements de têtes d'affiche... 

Dans ce journal intime qui nous retranscrit pas à pas les évolutions d'un scénario avant le lancement définitif, je me suis senti comme dans une pièce de théâtre, dans ce crescendo tragicomique aussi détonant qu'irrésistible, drôle de désespérance, rafraîchissant.
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J'ai adoré passé ce trimestre en compagnie de Boris et de son scénario maudit.
Lui qui pensait avoir entre les mains LE scénario de sa vie, se retrouve à devoir faire concession sur concession à n'en plus finir…
Il peut se lire par à-coups ou d'une traite, à découvrir sans modération !
Encore une fois, Fabrice Caro ne me déçoit pas ! :)
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