AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,7

sur 217 notes
5
8 avis
4
6 avis
3
5 avis
2
2 avis
1
2 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le roman historique, pour autant qu'il soit crédible dans sa restitution du contexte dans lequel il incorpore son intrigue, est une façon d'aborder l'histoire de manière moins scolaire. La fiction servant de liant aux faits historiques qu'elle agglomère pour forger son intrigue.

Les foulards rouges de Frédéric H. Fajardie nous implique dans une page de l'histoire qui fit en son temps douter de la longévité du règne du dauphin devenu roi à l'âge de cinq ans. Il fut au final le règne le plus long de notre histoire. Sous la gouvernance de la régente Anne d'Autriche sa mère et de l'homme fort du royaume, le cardinal Mazarin, Louis XIV commençait son règne en un royaume alors englué dans la plus grande confusion. Ce trouble est resté dans l'histoire sous le vocable de Fronde. Terme qui dissimulait mal une guerre civile larvée.

Et si l'histoire pouvait manquer de gloire et rengaine d'amour, le roman de Fajardie l'en augmente à satiété. Au point de forcer le trait à couvrir de renommée un héros devenu sous sa plume invincible, le comte de Nissac, tout empanaché de rouge et de blanc sur son fidèle destrier noir, héros confondu d'amour pour la plus belle femme de la capitale, il va de soi. Au point d'outrepasser la barrière de la condition, le comte succombant aux charmes d'une roturière. Et fort de cette passion irrépressible, la plus fine lame du pays se bat à un contre multitude sans jamais faillir, se réclamant du service du cardinal, se stimulant de son sentiment tout neuf.

La guerre étant la continuation de la politique par d'autres moyens selon Clausewitz, si péripéties politiques et guerrières ne suffisaient pas à sublimer notre héros, Fajardie l'implique dans une énigme policière lorsque ce qu'on appellera plus tard un psychopathe tueur en série s'ingénie à écorcher vives de jolies femmes. En exutoire sans doute à de vieilles frustrations lesquelles renvoient comme souvent à une enfance lésée en son quota minimal d'amour pour construire la personne. La dénonciation sera délicate, le tueur est de haute naissance. Gageons qu'en ces temps de privilèges dans une société très cloisonnée la justice n'y trouve pas tout à fait son compte.

Notre héros invincible, suffisamment pourvu en cicatrices de guerre attestant de sa bravoure, s'entoure d'acolytes à la Vidocq, rescapés de justesse des rigueurs des galères, formant une équipée improbable et crainte comme le diable sous l'anonymat de son foulard rouge. Equipée laquelle intervient avec le plus grand succès aux faveurs du premier ministre cardinal pour que vive ce roi naissant à l'histoire. Un roi qui restera dans nos manuels affublé de l'astre solaire en qualificatif.

A une époque où l'on chevauchait sus à l'ennemi en dentelle, se battait en duel en faisant des phrases apprêtées, ennoblies de force passés du subjonctif, c'est la restitution de cette langue sophistiquée, au point d'en devenir précieuse dans la bouche des « bien-nés », qui donne sa saveur à cet ouvrage. La langue d'époque mise en oeuvre dans cet ouvrage ne souffre d'aucun anachronisme de langage. Elle nous rappelle à une grammaire que notre temps oublieux de ses racines martyrise à souhait, la sacrifiant sur l'autel de l'audimat à grand renfort d'onomatopées et anglicismes dont les locuteurs modernes impénitents ignorent jusqu'au sens premier.

S'il ne cautionne pas le scenario d'un super héros échappant toutes les chausse-trappes que ses ennemis lui placent sous ses pas, l'amateur d'histoire sera quand même comblé par cet ouvrage pour ce qu'il semble fidèle aux faits historiques que sa mémoire aura sauvegardés de ses lointaines universités. Bonne mise en situation en ces temps d'ancien régime servie par une belle langue, en contrepoids d'une fiction un peu trop édulcorée. Mais le rythme est enlevé et l'ouvrage n'est pas pesant à lire.
Commenter  J’apprécie          283
Un très bon livre de cape et d'épée, dans un style agréable, qui ressuscite un phrasé croustillant soigné, mettant à l'honneur la galanterie mais aussi le courage. Toute une symbolique des valeurs qui ont façonné notre histoire et notre culture, valeurs bien oubliées depuis, et que certains, trop haut placés, s'acharnent à vouloir effacer toute trace! Un agréable moment de lecture , historique mais aussi littéraire... A découvrir!
Commenter  J’apprécie          160
Enlevé et entraînant, ce roman de cape et d'épée bien dans la tradition aide à appréhender la période de la Fronde, bien oubliée des manuels scolaires.
Commenter  J’apprécie          70
Je suis passionné de roman historique, depuis bien sûr le maître en la matière (Alexandre Dumas) jusqu'aux écrivains plus récents, Maurice Druon évidemment (prodigieux Rois Maudits) et de nos jours Camille Pascal, dont j'ai tout lu. Il n'est donc pas étonnant que je me sois précipité sur ce livre, qui relate l'ambiance de la Fronde pendant la minorité de Louis XIV, et la remise en cause de Mazarin, une période qui se situe autour des années 1648/1650.

En l'occurrence, ce livre semble un livre isolé dans la carrière de Fajardie, ayant préféré écrire des oeuvres dans tous les domaines.

Sur le fond, le livre est intéressant sur un épisode très orageux de notre histoire et qui semble préparer la Révolution 150 ans plus tard. D'ailleurs, Nissac et le chef de la police ne cachent pas leurs sympathies républicaines…ce qui m'a beaucoup plu, c'est la capacité de Fajardie à faire mourir ses héros, sans hésiter et sans vergogne…façon GOT…

J'ai quand même deux bémols : le premier concerne les passages les plus « glamours » du livre ; ainsi les romances sont très à l'eau de rose, avec duel et sanglots à la clé ; le second bémol concerne l'histoire ; contrairement à Dumas et Pascal, Fajardie semble prendre beaucoup de libertés avec la vérité historique. Là où les auteurs cités se contentent d'inventer le quotidien, les dialogues, les pensées des acteurs, tout en respectant scrupuleusement les événements, Fajardie semble s'en éloigner en réinventant une France fantasmée. Ainsi son hypothèse sur le « masque de fer » et l'étrangleur et l'idéal de République voulu par nos deux héros semblent tous les deux douteux…
Commenter  J’apprécie          32
Amateur de cape et d'épée, d'honneur et d'aventure, saute sur ce livre! Fajardie nous transporte au travers L Histoire pour nous faire vivre cette épopée moitié thriller moitié aventure, qui sent bon l'amitié et les combats épiques.
Commenter  J’apprécie          30
très bonne découverte, intrigue policière croisée avec un conte historique avec un style d'écriture ancien, agréable à lire et de bons passages humoristiques.
ce livre me donne vraiment envi de découvrir d'autre livre de Frédéric H. Fajardie.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (601) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3204 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}