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3,13

sur 79 notes
(Lu dans le cadre du Prix Horizon - prix du 2ème roman de la ville de Marche-en-Famenne, Belgique)

Je me réjouissais de découvrir ce roman. le thème m'intéressait vraiment beaucoup. Je me préparais à la confrontation de l'esprit des gens de la campagne avec celui des citadins, apôtres d'un retour à la nature.

Mais si la lenteur se prête au rythme de la nature, elle rend la lecture peu passionnée et peu passionnante. Ce n'est que très loin dans la lecture, passé les deux tiers du livre, qu'il y a un peu d'action

Une lecture qui m'a déçue, malgré une plume qui se veut soignée.
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Quelles sont les différences entre les citadins et les ruraux ? C'est à cette question de sociologie qu'essaye de répondre Mathieu Falcone tout au long de son roman Campagne.

On suit un habitant du village, on comprend qu'il est conseiller municipal, qu'il vit là depuis assez longtemps, qu'il n'est pas jeune et sans doute pas très riche car il vend des légumes de son jardin au noir. Il est ami avec « le Fou », un vieux qui boit et fume beaucoup et qui parle le langage du crû.
Le récit est à la 1ère personne, le vocabulaire assez argotique et parfois un peu désuet. le café du village est tenu par François et, à l'image de nos campagnes françaises, se trouve être le point de rencontre principal des villageois. On y fume et on y boit, sans doute plus que de raison. Les habitants, au moins les plus vieux, ont l'air heureux. Ils ne comprennent pas toujours les jeunes qui parlent d'écologie, de développement durable alors qu'on leur demande dans certains cas de produire toujours plus, qu'ils contribuent à la bétonisation des campagnes dans leur nouveau logement.

Le vécu, la sensibilité, la mentalité, les valeurs de chacun ne sont pas toujours compatibles : les jeunes citadins sont parfois pétris de certitudes et pensent que les ruraux sont complètement ringards. Et ces derniers voient les jeunes comme étant de petits vaniteux qui ne connaissent rien à la vie et encore moins à la terre.
Il y a aussi Julien, Cédric, Matha, Méline, la mère Martin qui font partie du quotidien de notre narrateur qui a de l'affection pour eux même si parfois, tous ne donnent pas forcément une bonne image.

Mais l'évènement dans le village (qui arrive un peu tard dans le récit selon moi), c'est la grande fête participative qui va bientôt avoir lieu. Elle durera plusieurs jours et sera soutenue par la mairie car elle va amener du jeune et dynamiser la vie locale. Pour le meilleur et pour le pire...

Je n'ai pas vraiment d'opinion sur ce roman social. Il y a des moments un peu longs, les personnages ne sont pas trop attachants mais leur parcours et leur vision du monde restent intéressants.
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C'est une chronique villageoise, celle d'un coin de campagne du Périgord vert, quelque part entre Limoges Périgueux et Angoulême, en pleine « France profonde » donc. Là se croisent et vivent plus ou moins ensemble paysans du cru, néo ruraux, marginaux de diverses variétés. Leur quotidien va être bouleversé par une fête de campagne où tous sont appelés à participer, où les tensions s'exacerberont, et qui finira dans un drame.
Par l'intermédiaire du narrateur, un naïf, un peu vieux jeu, mais « bon gars », l'auteur se livre avec talent à une belle galerie de portraits, parfois caricaturale, souvent cruelle, avec ça et là, quelques clins d'oeil à Giono, cité d'ailleurs, mine de rien, en passant, comme un hommage. On verra se succéder « à l'affiche », paysans bourrus, néo-ruraux pleins de certitudes et plutôt sympas, adeptes du wokisme (avec une rencontre hilarante avec deux lesbiennes), irresponsables de toutes natures, agriculteurs lambda façonnés par la révolution agricole des années 60 et accros au machinisme aux pesticides et aux engrais, et écolos-urbains. le style est enlevé, le rythme est soutenu, la gouaille paysanne fait souvent mouche.
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INTELLIGENT & PERCUTANT ! 🌳

- AUJOURD'HUI EN LIBRAIRIE -

Un petit village de Dordogne. La campagne profonde. Un havre de paix et de tranquillité pour ces ruraux installés là depuis des générations et des générations. Ils sont paysans, artisans, vivent du travail de la terre qu'il chérissent. En harmonie.
Mais voilà que des citadins débarquent avec des idées toutes faites sur le monde rural. Des citadins qui pensent que l'herbe est plus verte à la campagne... alors oui, puisque elle y pousse ! Mais ce n'est pas toujours simple, et il faut faire face à certaines difficultés.
Ces nouveaux arrivés se retrouvent confrontés aux familles ancrées là depuis toujours. Comme ce François qui a repris le café, qui a changé la déco et vend de nouvelles bières. Ils ont l'idée d'organiser une grande fête afin de rassembler tout ce petit monde. Mais entre eux et les paysans, le choc est là.
Le fou, vieux fidèle du village médit sur les ces nouveaux venus qui s'improvisent paysans...

Campagne c'est un roman original et follement intelligent. Percutant mais aussi très déroutant !
Ayant vécu et grandi à la campagne profonde, j'ai adoré certains passages que j'ai trouvé criants de vérité. Des réflexions piquantes mais toujours très justes et percutantes... J'ai aussi été parfois déstabilisée. En tout cas, impossible de rester indifférent !

Ce roman est une réflexion sur la confrontation entre l'idéal de campagne et la réalité de la terre.
Campagne c'est un hommage aux artisans et aux petits indépendants. Qui seraient responsables du manque à gagner de l'Etat à cause de 3 sous gagnés au noir, alors que d'autres riches placent leur argent dans des paradis fiscaux... Aux exploitants agricoles qui ont du mal à faire face à la mondialisation, aux taxes. Aux villages retirés qui peu à peu voient leurs écoles fermer, leurs bureaux de postes supprimés, leurs lignes ferroviaires coupées, et qui sont les grands oubliés de "l'Internet" et du réseau de téléphonie mobile...

Campagne c'est de multiples sujets percutants abordés: l'amour de la terre, et de la Terre avec un grand T, la force et les pouvoirs de la nature, la question du bio, le réchauffement climatique, les discriminations... et bien plus encore.

Campagne, c'est l'histoire d'un choc de cultures. Entre locaux et urbains qui modifient les règles et bouleversent les coutumes...
Campagne c'est une ode à la Terre, qui rappelons-le, n'a pas besoin de nous.

Campagne c'est surtout de la mélancolie, et de l'amertume aussi...

Alors, vous êtes tentés par ce roman percutant et déstabilisant?
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Aujourd'hui, on assiste à un vrai besoin de retour à la terre, à la nature, qui se manifeste par de multiples actions individuelles ou collectives : planter un potager (sur son balcon), faire son propre compost (sur son balcon), consommer bio et local, devenir végétarien ou flexitarien (on n'a rien contre une bonne cote de boeuf sur le barbec), passer ses week-end au vert, ses vacances à la montagne, changer de boulot et se tourner vers l'artisanat, monter une fromagerie, une épicerie bio, un toutenvrac, et le graal… acheter une maison et s'installer à la campagne ! On peut comprendre cette envie de fuir la ville, le stress, la pollution, le bruit, la foule. Mais comment les gens de la terre réagissent à cette nouvelle tendance ? Comment accueillent-ils ses néocampagnards ? Avec chaleur et bienveillance, mépris, moquerie ou indifférence ?

Robert le narrateur, un vieux gars de ce petit coin de Dordogne, s'adresse directement au lecteur pour lui raconter ce qui s'est passé de terrible dans son village.

Il est question d'une grande fête participative, organisée par ces citadins devenus ruraux qui pensent tout savoir, tellement mieux que ceux du cru.

Un roman d'une grande lenteur. J'avais hâte de savoir ce qu'il s'était passé, je voulais donner un peu de rythme à ma lecture, accélérer l'allure, faire monter le désir. J'ai tourné les pages, sauté des passages, et quand j'ai enfin trouvé, j'ai pu revenir en arrière et reprendre ma lecture tranquillement, la lenteur m'a moins gênée.

Un drôle de roman, déroutant, féroce, d'une grande lucidité mais qui ne m'a pas emmenée là où je pensais aller.
Lien : http://www.levoyagedelola.com/
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Une promenade à la campagne en compagnie de l' habitant d'un village qui connaît tout le monde et raconte la vie des gens en suivant plus particulièrement certaines figures locales représentatives. de jeunes citadins, attirés par une vie plus calme s'y installent et apportent un souffle nouveau qui a parfois du mal à cohabiter avec la mentalité paysanne. le bistrot de François est le lieu privilégié des rencontres où circulent les potins divers et variés. Un grande fête des solidarités, point d'orgue du récit et soutenue par la maire est organisée avec la participation active des habitants. le regard humain et bienveillant du narrateur arrondi des angles parfois bien aigus, mais, on a du mal à s'attacher vraiment à cette narration un peu décousue sans objectif identifiable.
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Cette chronique villageoise des temps modernes, à travers le récit qu'en fait Robert, un homme "du cru" d'un certain âge, évoque une "campagne" qui, sous l'influence de nouveaux arrivants venus des villes, a largement perdu sa vocation première qui était l'agriculture. le visage de ces terres ancestrales du Périgord regroupées autour d'un village s'est ainsi profondément modifié avec l'émergence de modes de vie issus des habitudes citadines.
Un thème très actuel, relaté par une écriture surprenante, un assemblage hétéroclite de poésie et de verdeur de langage. Mais, ce mélange des genres n'est pas dérangeant ; ce qu'il l'est beaucoup plus, c'est l'accumulation de clichés qui frise souvent la caricature. Sont ainsi décrits des ruraux bourrus, un peu trop "réacs", des rêveurs adeptes du retour à la terre, un peu trop naïfs, et une génération de très jeunes gens en quête de fête perpétuelle, un peu trop immature et superficielle.
En conséquence de cela, en exagérant le trait, "Campagne" est un roman qui, à mon avis, manque de véritable consistance . C'est dommage
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Un deuxième roman social rural, lu dans le cadre du Prix Horizon 2022. Un livre qui ne laisse pas indifférent et qui suscite des avis tranchés.

Robert, le narrateur est un paysan du cru, il a ses racines ici dans ce village de la France profonde. Il est attaché à sa terre de façon viscérale, elle fait partie de lui et il va grâce à la plume de Matthieu Falcone nous décrire au scalpel l'âme et le ressenti des villageois.

Il y a les anciens comme lui, là depuis toujours, ancrés à cette terre qu'ils connaissent bien. Ils savent comment la traiter et sont conscients que parfois ils l'ont malmenée, qu'ils ont utilisé des poisons pour produire à tout prix, ce qui était nécessaire et demandé après la guerre... mais ils l'aiment cette terre et la comprennent mieux que quiconque.

Dans le village, on se réunit au bistrot, chez François, qui arrivé de la ville a un peu changé les habitudes du lieu, il veut y apporter de la culture, un autre mobilier et de la modernité. C'est un peu compliqué à accepter pour le "Fou", un personnage au langage bien trempé, qui a sa vision du village. Avec Robert ils discutent en buvant un coup, une amitié surprenante et improbable.

Et puis, il y a les néo-ruraux, les jeunes, ces personnes qui ont quitté la ville pour venir au vert, qui viennent confronter leurs idées sur l'écologie, sur le développement durable! le problème est que ces gens pensent savoir mais ne connaissent absolument rien à la terre, ils arrivent et "bétonnent", "urbanisent" les lieux.

Un grand rassemblement, une fête participative va être organisée au village, un grand raôut qui va chambouler l'équilibre et la quiétude du village.

Autant vous le dire de suite, il ne se passe rien ou presque durant ce récit !

En début de lecture, il me semblait lire un playdoyer pour l'écologie, un essai instructif plus qu'un roman. J'ai persévéré ma lecture car la langue est magnifique, riche et poétique. Matthieu Falcone y décrit les ressentis et la réalité à merveille. Il observe la confrontation entre deux mondes; celui qui vit la terre, le cycle lent de la nature et des saisons et celui qui a une idée de ce qu'est le terroir.

Différence importante! Réflexions interessantes sur la réalité paysanne, la politique agricole, la dureté économique, le choc des cultures et la nature profonde de l'homme capable du meilleur comme du pire.

Un roman que je suis contente d'avoir découvert.

Ma note : 8.5/10
Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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La satire, au fil de l'oeuvre, laisse place à une mélancolie qui serre le coeur : sorte de Vie devant soi à l'envers (où l'enfant est un vieux et la ville est la campagne), la morale n'y est pas martelée et pourtant le roman nous parle, les habitants sont tantôt abominables tantôt bouleversants. Bref, c'est un récit rempli d'humanité, de vraie humanité, faible ou grandiose.
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« C'est un pays de vert et d'eau. de collines aplaties par la charrue qui depuis des mille ans soulève et repasse la terre ; de bosquets giboyeux et de forêts de hêtres, de châtaigniers, de chênes et de charmes. »
Un pays…certes, mais surtout une vie particulière, celle de ces villages au coeur ancien, bordé de plus en plus souvent par de lotissements accueillant des maisons toutes identiques, sans charme…deux mondes totalement différents
Les paysans, vivant là depuis plusieurs générations et les gens de la ville venus s'installer, attirés par des terrains moins chers.
Ces nouveaux venus prennent souvent les paysans pour des bouseux et veulent tout révolutionner avec leurs idées, leur mode de vie.
Opposition de plus en plus fréquente de ces deux mondes, un qui vit et travaille là et l'autre qui y dort…
Et parmi eux, ces écolos qui veulent sauver la planète, ces écolos qui s'indignent de la pollution générée par les agriculteurs et leurs engrais chimiques…écolos qui ont, sans état d'âme, achetés des terres agricoles transformées en zones pavillonnaires.
Ce n'est plus la campagne, ce n'est pas non plus la ville!
Et il y a le café, dans lequel les plus vieux se rencontrent. Ces vieux sages s'interrogent autour du canon de rouge et d'une cigarette….Dialogues savoureux.
Ils ne comprennent pas toujours toutes ces contradictions entre besoin d'écologie et de développement durable d'une part, et ces impératifs économiques de produire toujours plus à des prix souvent de plus en plus bas…et d'autre part, ce besoin de vente d'un terrain à des promoteurs pour faire entrer de l'argent.
Contribuant ainsi, à la bétonisation des campagnes. Et à la perte de leur âme! Alors ils parlent, ils n'ont que ça à faire.
Tout ceci, avec en arrière plan, la préparation d'une fête de village par ces nouveaux arrivants qui « vont organiser une semaine de festivités pour sauver la planète et les discriminés. »
Ils ont la science infuse et savent tout !
Un roman social qui dépeint bien ces contradictions, ces oppositions entre ces deux mondes. Il pourrait se dérouler n'importe où.
Il y a ceux qui considèrent l'autre comme ringard, parlant sans être au contact des réalités et les autres qui ne voient que des péquenots qui ne comprennent rien et n'évoluent pas!
Roman parfois un peu lent, mais qui a cependant le mérite de bien décrire ces mondes….un roman né d'une fine observation de ces contradictions qu'on ne peut ignorer quand on s'intéresse à notre cadre de vie. Une fine analyse de cette nouvelle ruralité
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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