Les morts jouissent de l’éternité, et pour eux quelques minutes ne sont rien. Alors que pour les vivants, elles peuvent sembler aussi longues que toute une vie.
Helena se révélait cadeau imprévu du destin, jaillissement de stupeur alors que sa planète aride tournait, inerte, autour d’un soleil qui semblait ne briller que pour les autres.
En vrai, il n’y fallait voir aucun manque de respect envers les défunts, mais le simple et continuel côtoiement de la vie et de la mort, sans effroi indu ni fausse pudeur.
Quand on arrive à mon âge, on reste souvent perplexe devant certaines contradictions dialectiques très troublantes. On se demande comment le temps peut passer si vite, et en même temps comment certaines heures peuvent sembler aussi longues...
Ce n’est pas vrai que le destin soit inéluctable. Ce n’est pas vrai qu’on doive assister aux événements sans pouvoir les infléchir. Il peut, il doit lutter contre cette injustice éternelle, réparer les cruautés et les iniquités que le sort répand à pleines mains sur cette fausse grouillante de serpents qu’est le monde des hommes.
Voilà ce que nous sommes: de petits dinosaures, rien de plus. Et tôt ou tard, notre folie sera la cause de notre fin.
La seule chose que ni distances ni frontières ne pouvaient arrêter, c’était le Mal, présent partout et parlant partout le même langage, écrivant ses messages avec la même encre.
Il fut submergé par une bouffée d’odeur douceâtre, qui le prit à la gorge et lui donna une légère nausée. Mais il n’eut même pas la force de crier. Toutes les années qu’il lui restait à vivre, ce qu’il découvrit devait venir hanter ses nuits et les peupler de cauchemars.
(...) la mort rôdait sous les traits plus anonymes encore d'un assassin.