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Citations sur Demande à la poussière (183)

Elle m'a passé les bras autour du cou. Elle m'a tiré la tête à elle et m'a enfoncé ses dents dans la lèvre inférieure. Je me suis débattu pour me dégager parce que ça faisait mal. Elle est restée à me regarder regagner l'hôtel, tout sourire, un bras passé par-dessus le dossier du siège. J'ai sorti mon mouchoir pour m'essuyer les lèvres. Le mouchoir avait du sang ddessus. J'ai suivi la grisaille du couloir, jusqu'à ma chambre. A peine j'ai fermé la porte que tout le désir qui m'avait fait défaut juste un moment auparavant s'est emparé de moi. Il me cognait le crâne et m'élançait dans les doigts. Je me suis jeté sur le lit et j'ai déchiré l'oreiller avec mes mains.
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Les jours ont passé comme ça. Des jours de rêve, lumineux, même que parfois j'étais assailli d'une joie si immense et si tranquille que j'éteignais la lumière et me mettais à pleurer. Dans ces moments-là j'étais pris d'un curieux désir de mourir.
Ainsi Bandini écrivait son roman.
Un soir on frappe. Je vais ouvrir, et c'est elle.
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Je valais décidément pas un clou. J'étais là à ma fenêtre, implorant le ciel. Pas un clou, rien qu'un faiseur minable ; ni auteur ni baiseur, ni veau ni vache.
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J'ai perdu beaucoup d'argent mais j'ai tué beaucoup de temps.
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[Incipit]
Un soir je suis assis sur le lit dans ma chambre d'hôtel sur Bunker Hill, en plein coeur de Los Angeles. C'est un soir important dans ma vie, parce qu'il faut que je prenne une décision pour l'hôtel. Ou bien je paie ce que je dois ou bien je débarrasse le plancher. C'est ce que dit la note, la note que la taulière a glissée sous ma porte. Gros problème, ça, qui mérite la plus haute attention. Je le résous en éteignant la lumière et en allant me coucher.
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Un matin incomparable: le bleu et le blanc des étoiles et du ciel étaient comme des couleurs et je me suis arrêté pour les regarder tellement elles étaient douces et émouvantes; à se demander comment c'était possible, pareille beauté. Pas une seule fronde ne bougeait dans les palmiers sales. On n'entendait pas un bruit.
Tout ce qui en moi était bon s'est mis à vibrer dans mon cœur à ce moment précis, tout ce que j'avais jamais espéré de l'existence et de son sens profond, obscur. C'était ça, le mutisme absolu, la placidité opaque de la nature complètement indifférente à la grande ville.
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A Los Angeles, vous ne serez jamais arrêté pour vagabondage si vous portez un polo fantaisie et des lunettes de soleil. Mais si vous avez le malheur d'avoir un peu de poussière aux chaussures et un tricot épais comme ces tricots qu'on porte dans les coins où il neige l'hiver, alors vous pouvez être sûr qu'ils ne vous rateront pas. Vous ne tarderez à vous faire coffrer.
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Je me suis étendu avec elle. Elle en faisait un peu trop dans le mépris, la façon qu’elle avait de m’embrasser, sa moue un peu dure, la moquerie dans ses yeux. Pas étonnant que je restais de bois et ne ressentais rien que de la panique et cette peur que j’avais d’elle, ce sentiment que sa beauté était bien trop pour moi ; elle était tellement plus belle que moi, et ça lui venait de tellement plus loin. À côté d’elle j’étais un étranger. Elle était toutes ces nuits calmes, ces grands eucalyptus, elle était les étoiles du désert, terre et ciel et ce brouillard dehors, et moi je n’étais venu ici que pour écrire, pour gagner de l’argent, pour me faire un nom et toutes ces singeries.
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Sans échanger un mot on est arrivé à Pacific Palisades, où les falaises surplombent la mer de très haut. Le vent froid nous faisait dévier, la guimbarde en chancelait. D'en bas montait la fureur de la mer. Au large on voyait des bancs de brouillard ramper lentement vers le littoral comme une armée de fantômes. En dessous de nous les brisants cognaient à poings blancs contre le rivage. Ensuite ils battaient en retraite et revenaient cogner. À chaque retrait la plage se fendait d'un sourire de plus en plus large. On a descendu la route en spirale ; on l'a descendue en seconde. On aurait dit que la chaussée noire transpirait, avec toutes ces langues de brouillard qui la léchaient. L'air était si propre. On respirait ça à pleins poumons et cela faisait rudement du bien. Là au moins on n'était pas dans la poussière.
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C'est une vraie histoire que John Fante, c'est une histoire de chance, de destin et de grand courage. Un jour peut-être on vous le racontera, mais j'ai le sentiment qu'il ne veut pas que je vous le raconte.
Mais laissez-moi vous dire que ses mots et sa vie sont les mêmes forts, bons et chaleureux. C'est tout.
Maintenant le livre est à vous.

Charles BUKOWSKI,
5 juin 1979.
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