J'ai travaillé avec quatre types qui se sont suicidés, sobres. Quatre types comme moi. Qu'est-ce qui ne va pas chez moi ? Je suis un mec qui veut y arriver – faire des trucs bien – mais j'y arrive pas. Pourquoi j'en veux toujours à mon patron et pourquoi je fais peur aux mômes ? Pourquoi, après des années d'abstinence, je continue à péter la gueule des mecs qui me font des queues-de-poisson sur la route ?
J’ai compris que j’avais en fait envie de mourir. L'idée était simple et elle trottait dans ma tête. J’étais fatigué : crevé par mes obsessions sans fin, mon cerveau ruminant sa douleur et le vide absurde qui remplissait ma vie dénuée de sens. La mort serait un soulagement. Et aujourd’hui était un bon jour pour crever.
... j' ai été accueilli par Dennis, l' homme à tout faire de Che-Che , un grand blond d' un mètre quatre-vingt-cinq .Ce type semblait tout droit sorti d' une pub pour Calvin Klein.../... Dennis avait tout du débile : dix-neuf ans , né à Paramus,études de footballeur puis premiers pas dans le mannequinat .Un pois chiche dans la tête. ( p 183)
« Être chauffeur de limousine à L.A. est une drôle de façon de gagner sa vie. Un peu comme de bouffer de la merde au cul d’un chien, pour faire plaisir à Dieu le Père. La clientèle de Dav-Ko L.A. était principalement constituée d’oiseaux de nuit et autres zombies : riches producteurs suramphétaminés ou jeunes stars du rock aussi cons que gâtés, rappeurs style gangsta avec le flingue enfoncé dans le calbute, anciens acteurs alcooliques privés de permis, et une tripotée de frimeurs pétés de thune. Des êtres humains incarnant les pires travers de L.A. : un ego surdimensionné et beaucoup trop de blé. »