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Léon Mercadet (Traducteur)
EAN : 9782264026842
190 pages
10-18 (24/08/2005)
3.97/5   174 notes
Résumé :
Titre original : 'Chump change'
Traduit en français sous le titre : ''Les anges n'ont rien dans les poches'', puis sous le titre ''Rien dans les poches''.

"Très honnêtement, j'ai craint le pire, pour au moins deux raisons. Primo, parce qu'un enfant qui chausse les bottes paternelles çà ne marche pas, çà s'écroule. Et secundo, parce que à tout prendre mieux vaut avoir pour géniteur Dumas le débonnaire que Fante le rageur. J'aurais eu tort de m'e... >Voir plus
Que lire après Rien dans les poches (ou) Les anges n'ont rien dans les pochesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Dans la famille Fante, je demande le fils !

Mais comment ai-je pu - moi qui idolâtre l'immense John Fante placé depuis mes 22 ans au panthéon de mes auteurs fétiches où il n'y a qu'une seule place - ignorer cette oeuvre hommage et géniale du fils à son père ?

Glissé dans son personnage quasi éponyme de Bruno Dante, alcoolo réussi et poète raté, Dan Fante livre dans Rien dans les poches – traduit par Léon Mercadet – le récit réel des derniers jours de son père et des conséquences que ce départ a peu à peu sur lui.

Sortant tout juste de cure pour replonger dans la bibine (vin rouge et Jack Daniel's exclusivement), Dante retourne à L.A. rejoindre sa famille auprès de son père, Jonathan Dante, qui se meurt au Cedars-Sinai.

Mais la confrontation avec ce père mourant ne fait que le renvoyer à ses propres faiblesses qu'il tente de résoudre dans une ultime fuite en avant de bagnole, sexe et outrances. Jusqu'à ce qu'une lueur de lucidité ne resurgisse.

Autant vous le dire, j'ai adoré ce personnage dont la verve n'est pas sans rappeler Arturo Bandini, flanqué du chien de son père rejeté de tous qui n'est pas sans rappeler Stupide, un personnage qui n'aurait pas fait tache dans les meilleurs recueils de Bukowski.

J'ai surtout énormément apprécié cet hommage, certes déguisé, du fils à son père, vantant le génie de son oeuvre et dépensant ses derniers dollars pour s'acheter une édition originale de Demande à la poussière (rebaptisé Demande au vent), la lire la larme à l'oeil, comprendre qu'il n'y a de salut que dans l'écriture et retrouver alors l'inspiration.

« Ce que j'aimerais faire, c'est la paix avec moi. J'y arrivais quand j'écrivais. »

Comme chez son père, il y a du génie dans ce livre, intelligent, remarquablement construit, qui vous fait passer de la très grande émotion à la loufoquerie outrancière en quelques pages, mais dans un style toujours savamment léché.

Un livre confession, un livre hommage mais aussi un grand livre d'auteur maudit (il sera rejeté partout aux USA et ne devra sa publication qu'à la France) qu'aucun admirateur de Fante ne devrait manquer.
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Encore une lecture d'alcoolique, me direz-vous ! Une lecture sur un pauvre paumé, sur le déroulement d'une vie au bord d'un caniveau. Et vous avez raison ! Ce roman a été écrit par un pur alcoolique non anonyme, qui se décrit tel quel et qui ne se cache nullement de son addiction au rouge (et en particulier le Mogen David). Pourtant, dès les premières phrases de « Dante », je m'éprends de ce type, un peu lourdaud, un peu « vulgaire » mais aussi terriblement attachant. Je n'ai guère envie de m'identifier à ce « héros » anonyme des cuvettes de WC, des trottoirs et caniveaux, trop peur des aléas de la vie. Il ne faut peut-être pas grand-chose pour basculer de l'autre côté... J'essaye de le comprendre, alors, de ressentir ses émotions et de croire en lui. Si je crois en cet homme, je peux croire en la bonté humaine parce que Dante au-delà de l'image du poivrot qu'il se donne semble avoir une sensibilité extrême doublée d'une âme saine et pure.

Dante sort donc de ‘chez les fous' pour « assister » aux derniers souffles de son père, un père qu'il n'a plus guère vu depuis des années, un père qui fut un formidable écrivain avant qu'il ne se corrompe avec les studios hollywoodiens, un père qui ne lui restait qu'un pauvre gros chien vieux et miteux, tout deux dépendants au whisky pour faire oublier douleurs et tristesses.

Pas besoin d'être un mathématicien d'ordre supérieur pour comprendre l'équation simplissime à 0 inconnue suivante : Bruno Dante = Dan Fante et Jonathan Dante = John Fante.
Ainsi, cette histoire totalement autobiographique apparaît comme un vibrant et émouvant hommage à son père. Un fils et son père présents dans une tourmente similaire, et réunis dans une même littérature, une poésie humaine qui décrit simplement la vie, la vraie !
Et peut-être est-ce pour cette raison que j'ai du mal à vous parler d'un tel bouquin ; parce qu'il est question simplement d'une vie, de la vie ; parce qu'il m'a tant ému que les mots ne viennent plus, enfouis au fond du coeur, apeurés devant une telle bonté ; mais surtout qu'après tout, peu importe les phrases que j'aurai choisi, elles ne pourront retranscrire une telle émotion. Ce bouquin est un chef d'oeuvre, tout simplement. Fin des 191 pages et il ne me reste qu'une pensée, une envie : les relire, et revivre l'espace de quelques pages sa misérable vie, découvrir ses autres écrits tout aussi empreints d'humanisme troublant et touchant, à n'en pas douter, sans oublier la note d'humour même quand les plus grands drames sont en train de se jouer.
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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Ah la famille Fante !
Des sacrés numéraux.
Bruno Dante se rend à Los-Angeles où son perd est en train de mourir.
Il sort de trois cures de désintoxication mais n'a pas pour autant renoncé à l'alcool, loin de là.
C'est une vraie descente aux enfers.
Alcool, drogue, sexe à presque toutes les pages.
Une véritable dégénérescence, de l'auto-destruction.
Au début, j'ai failli renoncer, tellement c'était glauque, mais j'ai continué parce que c'est quand même bien écrit.
Littérature underground, c'est bien ce qui qualifie ce livre.
Mais c'est aussi une auto-biographie, celle d'un homme paumé, mal dans sa peau, malheureux, qui rend, malgré la noirceur des situations, un bel hommage à son père.
Bien qu'il se diminue lui-même à ses propres yeux, il y a beaucoup de John dans Dan.
Et bien que son comportement soit insupportable, on referme le livre avec de la tendresse pour lui.
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Une fiction autobiographique, un roman initiatique. le premier qui sauve la vie.
Bruno Dante (=Dan Fante) voit son père Jonathan Dante (=John Fante) à l'article de la mort.
Un moment qui ravive des souvenirs d'enfance à Malibu, L.A. et Point Dume.
Bruno est un chaos, un trou noir, son mariage est consumé, il est suicidaire, alcoolique, dépressif, subi des cures ici et là.
Il marque sa répulsion pour L.A., la fausse, la « Regarde-moi gagner » :

« Vingt minutes après Sunset Boulevard, nous avons quitté la Coast Highway et pris la route de Heathercliff. Devant nous roulait une Benz décapotable. Sur la plaque personnalisée, j'ai lu « Se me win* » et j'ai su que j'étais rentré à la maison. » (Page 43).
* l'écriture de « See » avec un seul « e » est volontaire, nombre de caractères limités à 7 pour plaques d'immatriculation aux USA.

C'est cela essentiellement qui a rongé son père et lui. Leur déception devant une forme d'obligation d'écrire des scénarios pour vivre, supporter cette condition quelque part à cause des besoins primaires et l'incapacité de vivre d'un autre travail : la création de romans, …
Bruno Dante (Dan F.) a vécu à l'ombre du père en même temps, un homme talentueux absent, et méconnu.

« J'avais aimé mon père, je ne l'avais pas connu. La souffrance dans sa plénitude fit irruption en moi. le souffle coupé, j'avalai un sanglot. » (p180)

Cet ouvrage est le premier d'une série publié chez 13E Note à l'époque : La Tête hors de l'eau, En crachant du haut des buildings, Limousines blanches et Blondes platine.

« Rien dans les poches » est actuellement disponible aux éditions Points ; les autres pas encore (sauf un de ces recueils de nouvelles « Régimes sec » et un des deux recueils de poèmes « Bon baiser de la grosse barmaid »).
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Après le premier roman du père, déjà abordé ici, voici le premier roman du fils, sur la mort de son père, justement, l'écrivain John Fante et le bouleversement qui s'en est suivi dans sa vie à lui, Dan Fante, qui, après bien des péripéties tragico-grotesques, dues à son addiction éthylique, se termine glorieusement par l'écriture d'un premier poème, difficile à formuler, jusqu'à l'explosion de ce roman autobiographique que ne renierait pas le grand écrivain John Fante lui-même, ici sous le nom de Jonathan Dante.
Difficile de suivre les traces de ses parents, quels qu'ils soient et pourtant, ce récit est une réussite, à hauteur de son modèle. le lire juste après «Demande à la poussière» a été une riche idée et un plaisir véritable.
L'auteur se livre avec une franchise si totale, semble-t-il, qu'on frôle vite la provocation mais, dans cet alcoolique invétéré qui ne sort de cure de désintoxication que pour mieux retomber dans son addiction, on sent un tel désespoir, une telle envie de s'en sortir et une telle tendresse, mêlée à une violence sans frein, envers les êtres paumés comme lui, qu'on finit par s'y attacher intensément, tout en s'irritant de le voir céder si facilement à ses penchants.
J'ai aimé ce roman à l'égal de celui du père. On y retrouve le chien Rocco, celui tant aimé malgré ses défauts, dont parle John Fante dans :"Mon chien stupide", celui qui attaque tous les autres chiens du quartier et qui , comme son maître, a un gros penchant pour le whisky. Ici, après l'enterrement, malade et en fin de vie, lui aussi, il fera partie du "read movie" délirant, en compagnie de son nouveau maître, en dehors de toutes attaches familiales ou sociales. La fin, là encore, est très belle - inattendue! L'avenir peut commencer.
Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Le Jack Daniel n’avait pas encore frappé et une image précise de mon père a surgi dans mon esprit. Une photo de lui, ma préférée. Je ne l’avais pas vue depuis des années mais elle me revenait clairement: Dante , à vingt-deux ou vingt-trois ans pas plus. Debout sur une pelouse, en tee-shirt trempé de sueur, à contre-jour d’un soleil ardent, le pantalon retroussé comme pour jouer au base-ball, mains sur les hanches, tête inclinée sur l’épaule, il regardait l’objectif avec insolence. Un Dante jeune, fier, qui mordait dans la vie. Mes larmes redoublèrent.
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Je lui ai porté un toast en dévissant le bouchon du Mogen David, la bouteille brandie, et j’en ai ingurgité une lampée... Pour moi, chevaucher le Mogen David, c’est comme sauter un gorille femelle de trois cent kilos. Ce n’est pas vous qui tenez les commandes. C’est le gorille qui dit quand c’est fini. Pareil avec le vin.
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Le problème, c'est que vous n'écoutez pas. Vous vous obstinez à agir selon vos propres règles. Vous poussez, vous bousculez, vous vous faufilez, vous crachez le feu, vous écrasez les autres ! Vous aimez hommes et bêtes pareils, tant que ça marche. Les gens comme vous, Bruno, n'apprennent que par la douleur.
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A mesure que l'avion descendait vers les autoroutes embouteillées, je me sentais dévoré, avalé par cette canopée d'immondices. Un instinct primitif m'avertissait que ma présence ici était une erreur. Qu'on allait exiger de moi des choses dont je serais incapable. La noirceur de cette ville était trop profonde pour qu'on pût s'en protéger.
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Si mon comportement est souvent extrême, destructeur, c’est qu’à jeun, quand la mémoire revient ou qu’on me raconte mes exploits, je ne me supporte pas. Je rebois pour oublier. Du vin, surtout du vin. Les autres alcools m’ont laissé tomber depuis belle lurette. J’en bois encore pour tenir le coup mais, depuis un an environ, seul le vin me fait passer de l’autre côté.
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Videos de Dan Fante (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Dan Fante
Dan Fante explique pourquoi il est devenu écrivain, parle de son amour pour le public français, sur Bruno Dante, son alter-ego littéraire et sur son sevrage alcoolique.
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