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Il s'agit du troisième roman de Faulkner, qui a vécu sa rédaction comme une grande étape dans sa carrière d'écrivain. Il a eu l'impression de trouver sa voie, il écrit d'ailleurs dans une lettre" ...j'ai écrit LE livre, dont les autres n'étaient que les poulains". Des années après, interrogé sur l'ordre éventuel dans lequel il faudrait lire son oeuvre, il indique qu'il faut commencer par Sartoris. Mais malgré l'enthousiasme de l'auteur, le livre a eu du mal à être publié, son éditeur l'a refusé, et Faulkner a du bataille ferme pour imposer cette oeuvre, acceptant de la réduire d'un tiers, cette réduction étant le fait de son ami Ben Wasson.

Bayard Sartoris, le fils du légendaire John Sartoris, héros de la guerre de Sécession, est un homme vieillissant. Son petit fils, aussi prénommé Bayard, revient de la guerre de 14-18 dans laquelle son frère jumeau John a été tué. Ecrasé par la culpabilité, il multiplie les comportements suicidaires, en particulier au volant de sa voiture.

Tout l'univers faulknérien est déjà présent dans ce roman. Bien sûr le fameux comté de Yopnapatawpha, les familles Sartoris, Benbow, Snopes qui vont revenir régulièrement dans son oeuvre, le souvenir de la guerre de Sécession, le traumatisme de la grande guerre, les domestiques noirs rappel permanent de l'esclavage, les impossibles rapports hommes-femmes, la violence qui couve et qui peut surgir à tout moment.

Sartoris préfigure tous les grands romans à venir, mais en même temps illustre parfaitement cette idée devenue banalité que ce ne pas ce que l'on raconte qui est important mais la façon dont on le dit. Et à mon sens Faulkner n'est pas encore arrivé avec Sartoris à trouver complètement son langage, sa façon d'enfermer la réalité dans des mots, l'intensité et la bouleversante poésie de sa prose ne sont encore qu'en germe dans ce roman. Mais cela peut être provoqué au moins en partie par les réductions auxquels il y a été soumis, difficile de juger vraiment l'oeuvre dans sa forme actuelle, qui n'est pas celle qu'aurait voulue Faulkner.

Cela dit venu d'un autre, qui n'aurait pas produit autant de livres remarquables, Sartoris serait un excellent livre. C'est l'exceptionnelle force de certains de romans de Faulkner qui fait paraître Sartoris un peu pâle. Et puis cette lecture permet de connaître un pan de l'histoire de quelques personnages que nous retrouverons dans la suite de l'oeuvre de Faulkner.
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Bien écrit mais pas assez captivant (lecture interrompue en cours)
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Aussi bizarre que cela paraisse, je n'ai jamais lu de Faulkner alors qu'il fait partie des grands écrivains américains, nobélisé. Quand on lui demandait par quel roman commencer son oeuvre, il conseillait Sartoris, roman qui contient les différents thèmes et personnages de ses romans.

Sartoris, version aboutie d'un romain qui devait s'appeler Etendards dans la poussière, se passe dans une petite ville du Mississippi. L'action se déroule à partir de 1919, avec le retour du front de l'aviateur Bayard Sartoris mais fait appel en permanence à l'histoire de la famille marquée par les hauts faits du général John Sartoris pendant la guerre de Sécession. La spécificité des Sartoris est qu'aucun homme n'est mort dans son lit, ce qui les fait traiter de têtes brulées et de solennels imbéciles par la Tante Jenny, véritable pilier de la famille sur plusieurs générations.

Le jeune Bayard Sartoris revient dévasté du front où il a vu mourir John, son jumeau, sans être capable de le secourir et il développe une tendance suicidaire en parcourant à toute vitesse la campagne au volant de sa voiture. Son grand-père, nommé aussi Bayard, l'accompagne dans le but de calmer ses ardeurs mais en vain. Bayard a perdu sa femme et son fils pendant la guerre et va séduire Narcissa Benbow mais l'abandonne peu après le mariage pour parcourir les Etats-Unis et finit par mourir en essayant un avion.

A côté de cette histoire de héros désespéré et suicidaire, il y a toute la vie de cette famille et de cette ville du Sud. Pour chacun, la guerre de Sécession est encore présente avec son histoire et ses héros, la haine des Yankees et de l'État fédéral. Les Sartoris sont servis par une famille de Noirs, plus tout fait esclaves pas mais loin, avec le vieux Simon qui cherche à en faire le moins possible et le jeune Isom, jardinier attitré de Tante Jenny, pas très futé.

Faulkner rend parfaitement l'atmosphère de cette ville, les petites histoires des uns et des autres, la vie du Sud éternel mais j'ai été un peu perdu par certains passages où il place des personnages, les Snopes et les MacCallum, et en parle comme si nous connaissions tout de leur passé et de leurs histoires. J'ai parfois eu l'impression d'être invité dans une conversation où les gens parlent de proches qui leur sont intimes mais nous sont inconnus, pas très confortable.

Ce roman n'est pas d'accès aisé ; le style est ample, très travaillé avec des descriptions admirables mais les digressions, la lenteur du récit rendent son abord un peu compliqué, nécessitent une concentration importante. Il faut être tout à fait disponible pour entrer dans cette histoire et ce style, je m'y suis repris à plusieurs reprises mais j'avais très envie d'aller au bout car il y a un monde particulier à découvrir dans ce roman.
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L'histoire de la famille Sartoris de de quelques autres grandes familles du Mississippi après la guerre de sécession. Ce conflit a bouleversé les rapports sociaux dans ces états du Sud des Etats-Unis. Les familles aristocratiques qui se sont battus du côté des confédérés ont perdu ce qui constituait les bases de leur statut. A travers les Sartoris c'est toute la décadence de la société esclavagiste que Faulkner met en scène.
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Bienvenue chez les Sartoris, dans cette chronique douce et amère, Faulkner nous emmène chez une famille sudiste à la fin de la première guerre mondiale.
Cette saga familiale sortie tout droit "d'autant en emporte le vent" un peu comme ces vieux albums photos ou le sépia côtoie le noir et blanc , drôle de parallèle pour cet état du sud des Etats-Unis le Tennessee où malgré l'abolition de l'esclavage les relations maitre serviteur n'ont pas évolué.
Le grand-père, Bayard Sartoris dit le "vieux" banquier grincheux gère la propriété familiale. Tante Sally veuve de John Sartoris, le fils de Bayard le vieux. Ce bout de femme sorte de furie s'occupe de manière énergique de la maison. Ensuite Bayard le jeune, petit fils de Bayard le vieux, il a combattu en France, aviateur il a vu son frère se faire abattre dans un combat aérien.
Enfin le personnage que j'ai le plus aimé Simon le fidèle serviteur noir, sorte de Falstaff, curieux, insolent....
Le trait d'union de ces personnages Sartoris outre le prénom c'est la fâcheuse tendance qu'ils ont à mourir de façon violente.
L'histoire en elle même n'a rien d'extraordinaire, le personnage principal Bayard le jeune, casse-cou que rien n'effraye s'ennuie. désoeuvré il passe son temps dans son auto à côtoyer la mort au grand désespoir de sa tante Sally.
Le style de Faulkner peut dérouter, c'est vrai s'est ce qui fait son talent.
J'ai adoré sa façon de décrire ces paysages ces fleurs, ces jasmins en fleurs qui le soir venu libèrent ces parfums, ou encore ce fameux oiseau-moqueur, sorte de rossignol qui a le don d'imiter d'autres oiseaux.
Je me suis vu assis dans un rocking-chair, un verre de thé glacé à la main entrain d'écouter ces bruits, respirer à plein poumon ces parfums enivrants.
J'ai aimé ce roman, ce son et lumière qui nous donne envie d'ailleurs.
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Il y a un avant et un aprés Faulkner . Avant , l'on est un lecteur qui n'a pas encore découvert la puissance incroyable de l'une des plus grandes proses des lettres américaines . Cet ouvrage c'est une déflagration par les mots . Ce n'est pas gentil , ce n'est pas miévre , c'est tout sauf une lecture anodine , c'est le summum de la littérature du sud des Usa. Nombre on voulu faire aussi bien , aucun n'y est arrivé.Unique en son genre .
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Le premier livre par lequel il faut commencer la "petite comédie humaine" du comté de yopkhanapatha selon Faulkner. le quatrième livre de l'auteur que je lis pour ma part, car j'ai cette envie a présent de lire toute son oeuvre, et donc de l'attaquer par le début.

Sartoris ou étendart dans la poussière raconte la chute des Sartoris, une famille autrefois de riche propriétaire terrien qui suite a la guerre de sécession "se détruit" peu a peu.

Ce n'est pas le roman le plus connu de faulkner et pourtant les thèmes chers a l'auteurs sont déjà ici. Pas de technique d'écriture aussi novatrice que dans le bruit et le fureur, et une narration "plus simple" que dans sanctuaire ou Absalon Absalon, mais déjà une plume qui m'a transporté dans ce sud de l'aprés première guerre, lorsque les esclaves noires sont devenue domestiques, avec leur rapport complexe qu'ils entretiennent avec les propriétaires blanc. J'ai été happé par le récit du jeune bayard revenant de la guerre avec le deuil de son frere mort dans un combat aérien. Fou de mécanique, il s'ennivre dans ce sud en deliquescence au volant de son bolide, a traversé le comté de yopkhanapatha en soulevant la poussière de ses routes cuites au soleil.

On ressent cette nostalgie du sud, notamment dans la quatrième partie qui pour moi fut le paroxisme du roman. C'est dans cette partie que le jeune bayard, retourne "comme avant" chez les freres MacCallum pour une partie de chasse. le recit devient envoutant, et malgrés la beauté du décor, malgrés la chaleur du feu de cheminé et l'amitié des frère MacCallum, bayards n'est plus présent. Mélancolique, la nuit glaciale le recouvre. Et puis l'hebergement chez des domestique noires, qu'il trouvera sur le chemin du retour, chez qui il se refugiera et sera l'occasion d'une scène de repas ou la culpabilité du passé sudiste éclatera. Cette partie est remarquable et puissante et vaut a elle seul la lecture de ce roman.
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Décadence d'une certaine société, en l'occurrence le sud des états unis après la guerre de sécession puis la première guerre mondiale. L'atmosphère est très bien rendue, mais j'ai eu l'impression que des années lumières me séparaient du monde décrit et ai eu beaucoup de mal à me sentir concerné par cette saga.
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Sartoris
Traduction : R. N. Raimbault & H. Delgove

ISBN : 9782070369201


Sartoris ... Nom de grandeur, nom de folie, nom de l'une de ces grandes familles de l'aristocratie sudiste si chères à Faulkner parce que, jusque dans leur dégénérescence, leurs membres refusent de s'incliner devant le vainqueur yankee. Pour eux, le Sud, avec ses toddies que l'on déguste sur les vérandas en regardant le soleil se coucher, ses immenses champs de cotonniers blanchis par la saison, ses Noirs d'abord esclaves, puis domestiques, mais toujours liés aux familles blanches par des chaînes dont le Yankee primaire ne comprendra jamais l'étonnante et sulfureuse complexité, le Sud avec tous ses rêves et ses fantasmes, tous les siens et tous ceux que l'on projette sur son Histoire - ce Sud-là n'a jamais capitulé et il convient de continuer à le célébrer.

Car même s'il ne fait pas l'impasse sur les défauts et les excès du système dans lequel il naquit - voyez par exemple "Absalon ! Absalon !" - c'est bien à une célébration que nous invite le grand romancier américain. Une célébration amère, nostalgique, et pourtant fière, fière de tous ses Sudistes, depuis les rescapés de la bonne société de jadis que sont les Sartoris ou les Compson jusqu'aux "pauv' blancs" de "Tandis Que J'Agonise" ou encore la famille Snope en passant par les Noirs, domestiques, ouvriers, silhouettes à peine entrevues et pourtant si vivantes. Tous, il les dessine, les peint, les habille, fait naître en eux vertus et défauts, espoirs et désirs, tristesses et échecs. Et puis il les lâche dans ses pages, les laisse s'y pavaner, s'y déchirer, s'y tuer afin qu'ils l'aident à rendre au Sud l'un des hommages les plus grandioses qu'ait jamais connus la littérature américaine.

"Sartoris" - parfois publié sous le titre "Etendards dans la Poussière" - est le premier vrai roman de Faulkner sur le Sud et l'on peut y voir le point de départ de la saga qui aura pour décor le comté de Yoknapatawpha. L'action se situe à la fin de la Grande guerre, quand le jeune Bayard Sartoris, qui a vu son frère John, pilote de chasse comme lui, mourir au combat, revient dans la grande maison familiale. le caractère déjà difficile de Bayard ne s'est guère arrangé, d'autant que, n'ayant pu rattraper son frère, qui venait de sauter de son appareil en flammes, dans son propre avion, il se sent coupable de sa mort.

A partir de là, on peut dire que, sauf durant le bref intermède de sa passion pour Narcissa Benbow, qu'il finit par épouser, Bayard le Violent, Bayard le Casse-cou, Bayard le Hanté va tout faire pour mourir avant l'heure.

Son entourage le regarde faire sans pouvoir lui imposer de frein. Miss Jenny, son arrière-arrière-grand-tante, l'une de ces femmes du Sud au dos plus rigide qu'un cierge et au tempérament d'acier, vous le dira - mais peut-être pas en ces termes : chez les Sartoris, les mâles ont tous un grain. Depuis le Grand Ancêtre, le colonel John Sartoris, qui combattit vaillamment les Nordistes et fut assassiné pendant la Reconstruction, après avoir lui-même froidement abattu deux politicards yankees qui voulaient faire élire des Noirs, c'est à qui, parmi ses descendants, sera le premier à mourir de mort violente et inattendue.

Peut-être est-ce pour cette raison que Miss Jenny, grande, sèche, tourmentée mais aimante, veille sur le vieux Bayard (le grand-père de notre Bayard suicidaire) comme une poule sur le dernier de ses poussins. Avec un peu de chance, celui-là finira dans son lit.

Mais c'est sous-évaluer l'adversaire, ce Destin omniprésent dans l'oeuvre de Faulkner ...

Par delà la traduction, le style est riche, d'une poésie colorée et puissante qui nous fait voir, humer, sentir, entendre le Sud de Faulkner au début des années vingt. Comme l'a chanté quelqu'un, le temps y dure longtemps ; les après-midis au soleil s'y étirent indéfiniment ; dans le jardin, Miss Jenny se chamaille avec Isom, le jeune jardinier noir, puis, aussi vexés l'un que l'autre, chacun part de son côté, un outil à la main, et n'en fait qu'à sa tête ; dans l'office, Elnora, la mère d'Isom, prépare le repas et chantonne ; Simon, le majordome et cocher, grand-père d'Isom, attelle les chevaux pour aller chercher le vieux Bayard à sa banque ; et la petite voiture de Miss Benbow se profile à l'horizon, venant de la ville aux rues poussiéreuses et endormies ; là-bas, le vieux docteur Loosh Peabody, qui demanda jadis la main de Miss Jenny, attend paisiblement ses clients en lisant et relisant des romans de quatre sous, allongé sur son canapé ; son confrère et néanmoins ami, le jeune Dr Alford, fait des projets de mariage dont Miss Benbow est le centre ; comme elle est le centre des fantasmes de Snope, l'employé de banque, qui lui envoie des lettres anonymes qu'elle s'en vient régulièrement montrer à Miss Jenny ; et puis, il y a encore le vieux Falls, qui a connu l'époque de la Sécession et qui, tous les mois, se rend dans le bureau du vieux Bayard, à la banque, pour y évoquer le bon vieux temps, un bon vieux temps que Faulkner brosse avec panache et mélancolie dans un long récit d'ouverture qui ressuscite Jeb Stuart, la plume au chapeau, fonçant avec ses troupes, tel un diable gris et or, au beau milieu d'un camp de nordistes au repos et y faisant prisonnier, avec une si exquise courtoisie, un major ennemi confondu par tant de politesse ...

Et malgré tout cela, il y en a pour prétendre que, dans "Sartoris", il ne se passe rien. J'espère bien que vous lirez ce livre à votre tour et que vous vous joindrez à moi pour affirmer que celui qui affirme pareille chose ou n'a pas bien lu, ou ne sait carrément pas lire. ;o)
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Insupportable à mon goût, long, sans intrigue, sans grand sens... Je n'ai pas du tout aimé.
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