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Sartoris, c'est d'abord une porte d'entrée. Porte d'entrée vers l'oeuvre de Faulkner, porte d'entrée surtout vers un monde, ce Sud américain qui ne cesse de se décomposer.
Nous sommes en 1919-1920, les boys sont rentrés de la guerre, victorieux peut-être, mais portant le poids de leurs morts. Sauf pour les noirs qui ont pris leur part aux combats et découvert qu'ils pouvaient compter, la victoire de 1918 n'efface pas le traumatisme de la défaite des confédérés, celle des anciens qui font encore la loi dans ce Mississipi profond. le Sud de Faulkner est un monde de loosers et de nostalgiques; le péché de l'homme blanc esclavagiste y devient un fardeau, qui se fera d'ailleurs de plus en plus lourd (mais ça, d'autres que Faulkner se sont attachés à le montrer, plus tard). Alors quand la mauvaise conscience vient tarauder, à tort ou à raison, les vivants, il est dur de trouver un peu de sens à sa vie. On la subit ou on provoque le destin.
Sartoris, c'est donc cette atmosphère crépusculaire, dans une famille où la mort n'est pas souvent celle qui vient naturellement au bout d'une longue vie. Chaque personnage est lourd de son passé et du passé d'autrui. L'alcool ronge ce qui n'est pas encore détruit. Les événements et les péripéties romanesque sont présents, mais toujours au second plan. du coup on a le sentiment d'une longue description, sauf qu'on ne s'embête pas.
Pour moi qui découvre Faulkner, ce livre est un chef d'oeuvre, plein de fulgurances. Je retiens par exemple une incroyable page sur le rôle des mulets dans le Sud…
Magnifique et sombre.
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Tout le monde connaît cette célèbre phrase de Proust: « Chaque lecteur est, quand il lit, le propre lecteur de soi-même ».
Mais Proust a aussi écrit: «Les beaux livres sont écrits dans une sorte de langue étrangère ».
Et il nous faut, me semble-t-il, apprendre ces langues.

C'est le sentiment que j'ai eu en lisant avec, cette fois, un immense bonheur, ce roman dont je n'avais pas su comprendre la langue il y a plus de trente ans, l'abandonnant au bout d'une cinquantaine de pages, dérouté, dans mon souvenir, par la lenteur du rythme et la complexité de l'écriture.
Et donc,si je reste toujours le lecteur de moi-même, les années, les lectures m'ont bien changé, au point de ne pas me retrouver dans celui qui n'a pas aimé ce livre il y a trente ans.

Car ce roman est beaucoup moins complexe dans sa construction que Lumière d'août, lu il y a quelques mois, à l'incitation de belles critiques d'ami.e.s babeliotes, et donc plus facile à aborder.

Je l'ai trouvé riche de tant de thèmes différents, où passent cruauté, désespoir, tendresse et amour; et de tant de personnages inoubliables, attachants, émouvants, déroutants, irritants.

Tout d'abord, le récit raconte un moment de l'histoire des Sartoris, situé juste après la première guerre mondiale, qui illustre la déshérence, la décrépitude, de ces grandes familles aristocratiques du Sud des Etats-Unis, abaissées, appauvries par leur défaite lors de la Guerre de Sécession, mais qui refusent de se soumettre, d'accepter la volonté et la puissance de ceux du Nord, de ces yankees qu'ils détestent.
Et les Sartoris, comme, sans doute, bien d'autres familles de cette époque, revivent, ressassent leur passé glorieux, leurs faits d'armes.

Et puis, ces grands propriétaires terriens devenus un peu moins grands, moins prospères en tout cas, restent sans égards pour la communauté noire, les nègres, comme ils les appellent, qui, d'esclaves sont devenus des travailleurs exploités ou, au mieux des domestiques, telle Lenora s'occupant de la cuisine et de la lessive, tel aussi le vieux Simon, serviteur négligent, roublard et retors. Tous ces « nègres » sont traités comme des incapables qu'il faut diriger, surveiller, soumettre, voire humilier..

Les plus jeunes, les frères Johnny et le « jeune » Bayard, ont ajouté un autre volet à l'histoire familiale. Celle de leur participation, par goût de l'aventure et du risque, à la dernière phase de la guerre de 14-18, comme pilotes d'avions de combat. Et l'un d'eux, Johnny, y est mort; et son frère Bayard, revient chez lui, traînant en permanence le sentiment de culpabilité de n'avoir rien pu faire pour le sauver.
Mais en réalité, on comprend que cette guerre, qui fut celle gagnée grâce à l'engagement des yankees en Europe est vécue majoritairement comme la réussite du Nord des États-Unis, et à laquelle le Sud ne sentit pas impliqué.

Et puis, le roman, sur un rythme lent et envoûtant, nous fait vivre les relations complexes entre les hommes, entre les hommes et les femmes, faites de frustration, de colère et de souffrance, parfois tempérées d'instants de tendresse, et où, très souvent, les liens se tissent puis se délitent.

Au premier rang, la famille des Sartoris, et tout d'abord le « vieux Bayard », homme du passé, malade refusant de se faire soigner, propriétaire terrien marqué par la lassitude et manquant d'esprit d'entreprise, tenant à se déplacer à la Banque qu'il possède en calèche à chevaux conduits par son domestique noir, Simon.

Et puis, le « jeune Bayard », rongé par le sentiment de la culpabilité, par la tentation suicidaire, dont nous suivrons le parcours fait de frenésie désespérée, et d'une brève période de paix et d'amour, jeune homme perdu qui cherche d'abord à défier la mort par des courses folles en voiture, puis à fuir ce Sud en parcourant le monde, jusqu'à une fin tragique.

La seule personne solide dans cette famille c'est la très vieille mais très alerte grand-tante Jenny, qui fut la femme du père du vieux Bayard, John Sartoris, et qui mène la maison d'une façon pleine de rudesse mais non dénuée de tendresse, racontant sans cesse les faits et gestes légendaires des Sartoris durant la guerre de Sécession. .

Un autre personnage complexe et émouvant est Narcissa Benbow, femme indépendante, mais fusionnelle avec son jeune frère Horace, homme falot et indécis, qui sera pris dans les filets d'une femme pulpeuse et mariée. Narcissa aura une brève idylle avec le jeune Bayard, et donnera naissance au dernier des Sartoris, qu'elle prénommera de son nom de famille, Benbow, peut-être pour lui faire échapper à la fatale destinée de la lignée.

Le roman fait aussi la place à toute une série de personnages secondaires truculents,au premier rang, le vieux domestique Simon, mais aussi le vieux Docteur Peabody, ou inquiétants comme le caissier Snopes, voyeur et auteur de lettres anonymes.

La beauté unique de ce roman,qui préfigure, je pense, les futurs chefs-d'oeuvre d'architecture romanesque de Faulkner, vient de la narration elliptique et complexe, au rythme lent, parfois même lancinant, et de la description incroyablement belle de la nature, des paysages et des bêtes, une nature que l'on croit voir, sentir.

En conclusion, je me suis fait cette réflexion: à quoi sert cette critique? Si j'en avais lu une du même tonneau il y a trente ans, cela n'aurait rien changé à mon avis, à ma perception de l'oeuvre, je n'étais pas prêt à lire Faulkner. Et donc, je crois qu'elle ne peut s'adresser qu'à celles et ceux qui aiment déjà ce genre de littérature….et donc qui n'en ont pas besoin. Et elle ne pourra convaincre celles et ceux, qui, comme je l'étais autrefois, aiment les narrations fluides et sans mystère.
Donc, elle ne sert à rien, ou presque.


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Faulkner conseillait de lire "Sartoris" en premier dans son oeuvre, c'est ce que j'ai fait. En effet, même s'il est centré sur les péripéties de la famille Sartoris, le roman balaye de nombreux personnages et familles qui seront a priori décrits dans le reste de son oeuvre. Il s'agit aussi de son premier roman considéré comme "sérieux" après des écrits de jeunesse.

Je ne vais pas détailler tous les membres de la famille Sartoris ici. C'est une lignée marquée par la décadence depuis la guerre de Sécession. Ils ont tous la mauvaise habitude de ne pas mourir de mort naturelle.

Ce qui m'a principalement intéressé dans ce livre est le style de Faulkner qui est à la fois attirant et difficile d'accès. Avec ses descriptions, Faulkner nous immerge dans le vieux Sud et on se croirait dans le vieux Sud avec les personnages. C'est à la fois brut et raffiné.
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Sartoris est selon moi la meilleure entrée dans l'univers si particulier de Faulkner. D'abord il y a la description du comté de Yoknapatawpha que l'on va retrouver dans la plupart de ses oeuvres. C'est un lieu inventé dans lequel on va trouver les familles qui composent le monde faulknerien, les Sartoris, les Snopes( auxquels il consacrera une trilogie) et les Benbow. Et évidemment tous les thèmes qui irriguent ses livres sont évoqués, le racisme, l'esclavage, les rapports hommes femmes et la guerre de Sécession qui laisse encore aujourd'hui une plaie béante dans la mémoire du Sud. Lecture indispensable pour aborder Faulkner
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Faulkner a conseillé de lire Sartoris avant ses autres romans, mais c'est par hasard que je l'ai ouvert, convaincu par Meps de me remettre à Faulkner (40 ans plus tard).
Sartoris est le nom d'une lignée de riches propriétaires du Mississippi, dont les derniers n'ont pas complètement digéré la perte de la guerre de sécession. le roman s'ouvre sur le retour du dernier fils, aviateur pendant la première guerre mondiale. Il s'appelle Bayard, comme son grand-père ; son jumeau s'appelait John comme son père. Rongé par la mort de son frère, dont il se persuade qu'il est partiellement responsable, il va vivre comme ses ancêtres avec pour buts le panache et l'exaltation.
On consomme beaucoup de whisky (de fabrication clandestine) dans ce roman, et manifestement la guerre en Europe a transformé en éponges bien des jeunes autrefois pleins d'énergie. Bayard me semble hésiter : est-il un homme invincible ou un disgracié sans rémission possible , rempli de « son incurable désespérance et [de] la solitude de ce destin dont il ne pouvait s'évader ».

Outre la répétition de deux prénoms à travers au moins cinq générations, Faulkner ne facilite par l'identification de ses personnages : de nombreux paragraphes commencent par un « il » et le lecteur doit reconstruire peu à peu le réseau de relations. Si je comprends bien, lire ce roman avant les autres oeuvres de Faulkner permet d'y voir apparaître de nombreux personnages ou familles, mais je témoigne qu'à travers une seule oeuvre l'auteur brosse beaucoup de portraits vraiment intéressants et variés : aristocrates, noirs libérés mais restant attachés à des familles, paysans pauvres, médecins, femmes fortes même dans l'ombre.

J'ai été rebuté au début par l'accumulation des descriptions, la profusion des adjectifs et des adverbes, qui accompagne la lenteur du récit. Je me suis demandé si la traduction n'en était pas responsable, elle date de 1949, avec un vocabulaire parfois désuet, et l'usage permanent du mot nègre par exemple*. Mais je crois maintenant que c'est vraiment le style de Faulkner, qui s'attarde sur les descriptions d'une nature qu'il admire, de ce Sud qu'il aime et qu'on comprend peu à peu. Quel contraste avec sa façon de décrire par de brèves allusions les sentiments de ses personnages taiseux et leur évolution ! Finalement : tout en me demandant assez tôt de quelle façon tragique le récit allait se clore, j'ai été surpris et amusé par l'humour parfois féroce de l'auteur : par exemple dans des remarques franchement anti-religieuses qui ont dû mal passer à l'époque de la publication.

* Savez vous ce qu'est un cache-poussière ?
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Sur le conseil d'un ami Sartoris est le premier livre de Faulkner que je lis et je ne le regrette pas. le thème central de ce roman est la déchéance : La déchéance d'une riche famille du sud des Etats-Unis après la première guerre mondiale.
Nous suivons par exemple Bayard qui revient de la guerre et qui porte la culpabilité de la mort de son frère. Il s'évertue pendant tout le roman à jouer avec sa vie/sa mort.
D'autres thèmes sont aussi explorés comme celui du rapport complexe entre « blancs et noirs » dans les États-Unis du début du XXème siècle.
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Le style magnifie cette intéressante histoire de famille entre "décrépitude" du sud américain et traumatismes de la Grande Guerre.
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Voilà un excellent titre pour pénétrer l'univers de Faulkner sans être rebuté par la complexité narrative qui rend la lecture de ses romans parfois difficile.

Mississippi, au lendemain de la première guerre mondiale. Bayard Sartoris, petit-fils du "vieux Bayard", rentre d'Europe, sans son frère jumeau John, dont l'avion a été abattu par les allemands. Il retrouve le domaine familial sis dans le comté de Yoknapatawpha (que l'on retrouvera, ainsi que certains de ses habitants, régulièrement dans l'oeuvre de l'auteur), où cohabitent, hormis son aïeul, sa tante octogénaire l'inflexible et dévouée Miss Jenny, et la famille de domestiques noirs qui sert les Sartoris depuis des années.

Les Sartoris constituent une légende dans ce coin du Sud. Fanfarons, orgueilleux, on prétend qu'aucun de ses membres mâles n'a connu de mort naturelle. La figure la plus célèbre de la lignée est sans doute le père du vieux Bayard, John, tête brûlée et héros de la guerre de Sécession, dont les exploits alimentent encore la mythologie familiale.

Le jeune Bayard ne fait pas exception à la règle. Depuis son retour au bercail, il met toute la bourgade en émoi, en conduisant son bolide à travers les rues de Yoknapatawpha et les chemins alentour, au grand dam notamment de Narcissa Benbow, qui éprouve pour le jeune homme un sentiment trouble, mêlé de fascination et de répulsion. C'est sa manière à lui de réagir au traumatisme de la Grande guerre et de la mort de son frère, qu'il n'exprime jamais, mais qui le hante à coups de cauchemars et de crises de désespérance, et qu'il noie aussi, en compagnie de divers compères, dans l'alcool de contrebande.

"Sartoris" évoque le déclin, entamé avec la Guerre de Sécession, d'une dynastie dont le premier conflit mondial sonne le glas. C'est aussi la fin d'une époque, celle de la domination incontestée de ces grands propriétaires blancs sudistes, à la mentalité ancrée dans la tradition esclavagiste. A l'image de certaines pièces endormies de leur domaine où les tentures éternellement fermées et les housses sur les meubles semblent constituer un temple à la mémoire des fantômes familiaux, la superbe des Sartoris s'étiole, avec l'inéluctabilité que William Faulkner, suivant son goût pour la tragédie grecque, imprime à leur chute, soumettant les individus à la tyrannie de leur destinée.

Si sa structure narrative est moins complexe que ce à quoi l'auteur a pu nous habituer par la suite, on retrouve tout de même dans "Sartoris", son troisième roman, certains des éléments qui constitueront son empreinte, notamment cette écriture foisonnante, ce lyrisme qui convoque les images d'un sud aux collines "à l'infini mystérieux et serein" ou les sons nocturnes de la campagne, lyrisme auquel se mêle naturellement la rudesse truculente et énergique du jargon rural ou du parler "nègre", qui rend le récit si vivant.

Et bien que l'intrigue prenne parfois des chemins qu'elle ne suit pas jusqu'au bout, les lecteurs de William Faulkner, en reconnaissant parmi les personnages secondaires des figures récurrentes dans sa bibliographie, comprendront que "Sartoris" s'inscrit dans un ensemble qui dépasse le roman pour embrasser l'oeuvre.

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Sartoris est le 3e roman de William Faulkner, publié en 1929 et il ne fait pas partie de ses oeuvres majeures comme le bruit et la fureur (1929), Tandis que j'agonise (1930) ou Sanctuaire (1931).

Je dois le dire, c'est mon premier Faulkner (j'ai les 3 livres cités au-dessus dans la PAL) et après avoir redouté cette lecture, je me suis lancé, aveuglément, en confiance.

Et il n'a pas été facile de rentrer dans cette lecture. Si le style est assez complexe, c'est qu'il n'y a pas de linéarité. Dans Sartoris, les 200 premières pages ont été laborieuse. La multitude des points de vue ainsi que la similarité des prénoms des personnages a troublé ma compréhension du texte.

Mais, peu à peu, le récit a retrouvé un peu de calme dans la narration et j'ai eu plus de plaisir à rentrer dans cette histoire familiale hallucinante. Par certains côtés, Sartoris m'a fait penser à Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez, en moins virtuose, plus brouillon.

William Faulkner, auteur américain du sud, dépeint son Mississippi dans une fresque familiale originale par la complexité des relations de chacun ainsi que les tensions psychologiques qui régissent l'action des personnages.
La suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/sartori..
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Nous sommes toujours dans le Sud des États-Unis mais cette fois -ci dans la famille Sartoris une famille riche, blanche à qui la vie réussie si ce n'est qu' une étrange malédiction semble pesé sur les hommes de la lignée tous absolument tous ont une fâcheuse tendance à décéder d' une mort violente.
Ce roman débute en 1918, Bayard Sartoris, pilote dans l' armée, reviens seul des combats de la première guerre, son frère jumeau John a été abattu sous ses yeux. Hanté par ce souvenir il se noie dans l' alcool, le jeux et la violence. Au volant de son bolide il sillonne grand train les petites routes du vieux sud profond que Faulkner affectionne tant dans ses romans.
Dans une tentative aussi veine que désespérée le grand-père Sartoris un autre Bayard et sa tante Miss Jenny vont se relayer, peut-être pourront-ils aller contre le destin.
Sartoris est une lecture exigeante, dense et intense avec peut-être un tout petit peu moins d' ampleur et de complexité. Je ne suis pas certaine que ce soit le titre idéal pour découvrir l' oeuvre de William Faulkner même si bien malgré quelques petites longueurs cela demeure une très très belle lecture.
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