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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Bienvenue chez les Sartoris, dans cette chronique douce et amère, Faulkner nous emmène chez une famille sudiste à la fin de la première guerre mondiale.
Cette saga familiale sortie tout droit "d'autant en emporte le vent" un peu comme ces vieux albums photos ou le sépia côtoie le noir et blanc , drôle de parallèle pour cet état du sud des Etats-Unis le Tennessee où malgré l'abolition de l'esclavage les relations maitre serviteur n'ont pas évolué.
Le grand-père, Bayard Sartoris dit le "vieux" banquier grincheux gère la propriété familiale. Tante Sally veuve de John Sartoris, le fils de Bayard le vieux. Ce bout de femme sorte de furie s'occupe de manière énergique de la maison. Ensuite Bayard le jeune, petit fils de Bayard le vieux, il a combattu en France, aviateur il a vu son frère se faire abattre dans un combat aérien.
Enfin le personnage que j'ai le plus aimé Simon le fidèle serviteur noir, sorte de Falstaff, curieux, insolent....
Le trait d'union de ces personnages Sartoris outre le prénom c'est la fâcheuse tendance qu'ils ont à mourir de façon violente.
L'histoire en elle même n'a rien d'extraordinaire, le personnage principal Bayard le jeune, casse-cou que rien n'effraye s'ennuie. désoeuvré il passe son temps dans son auto à côtoyer la mort au grand désespoir de sa tante Sally.
Le style de Faulkner peut dérouter, c'est vrai s'est ce qui fait son talent.
J'ai adoré sa façon de décrire ces paysages ces fleurs, ces jasmins en fleurs qui le soir venu libèrent ces parfums, ou encore ce fameux oiseau-moqueur, sorte de rossignol qui a le don d'imiter d'autres oiseaux.
Je me suis vu assis dans un rocking-chair, un verre de thé glacé à la main entrain d'écouter ces bruits, respirer à plein poumon ces parfums enivrants.
J'ai aimé ce roman, ce son et lumière qui nous donne envie d'ailleurs.
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Faulkner a conseillé de lire Sartoris avant ses autres romans, mais c'est par hasard que je l'ai ouvert, convaincu par Meps de me remettre à Faulkner (40 ans plus tard).
Sartoris est le nom d'une lignée de riches propriétaires du Mississippi, dont les derniers n'ont pas complètement digéré la perte de la guerre de sécession. le roman s'ouvre sur le retour du dernier fils, aviateur pendant la première guerre mondiale. Il s'appelle Bayard, comme son grand-père ; son jumeau s'appelait John comme son père. Rongé par la mort de son frère, dont il se persuade qu'il est partiellement responsable, il va vivre comme ses ancêtres avec pour buts le panache et l'exaltation.
On consomme beaucoup de whisky (de fabrication clandestine) dans ce roman, et manifestement la guerre en Europe a transformé en éponges bien des jeunes autrefois pleins d'énergie. Bayard me semble hésiter : est-il un homme invincible ou un disgracié sans rémission possible , rempli de « son incurable désespérance et [de] la solitude de ce destin dont il ne pouvait s'évader ».

Outre la répétition de deux prénoms à travers au moins cinq générations, Faulkner ne facilite par l'identification de ses personnages : de nombreux paragraphes commencent par un « il » et le lecteur doit reconstruire peu à peu le réseau de relations. Si je comprends bien, lire ce roman avant les autres oeuvres de Faulkner permet d'y voir apparaître de nombreux personnages ou familles, mais je témoigne qu'à travers une seule oeuvre l'auteur brosse beaucoup de portraits vraiment intéressants et variés : aristocrates, noirs libérés mais restant attachés à des familles, paysans pauvres, médecins, femmes fortes même dans l'ombre.

J'ai été rebuté au début par l'accumulation des descriptions, la profusion des adjectifs et des adverbes, qui accompagne la lenteur du récit. Je me suis demandé si la traduction n'en était pas responsable, elle date de 1949, avec un vocabulaire parfois désuet, et l'usage permanent du mot nègre par exemple*. Mais je crois maintenant que c'est vraiment le style de Faulkner, qui s'attarde sur les descriptions d'une nature qu'il admire, de ce Sud qu'il aime et qu'on comprend peu à peu. Quel contraste avec sa façon de décrire par de brèves allusions les sentiments de ses personnages taiseux et leur évolution ! Finalement : tout en me demandant assez tôt de quelle façon tragique le récit allait se clore, j'ai été surpris et amusé par l'humour parfois féroce de l'auteur : par exemple dans des remarques franchement anti-religieuses qui ont dû mal passer à l'époque de la publication.

* Savez vous ce qu'est un cache-poussière ?
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Ce troisième roman de Faulkner est, en effet, caractéristique de l'oeuvre magistrale à venir du futur Nobel. Des fictions aux antipodes des contes de fées, où aucun prince charmant n'apparaîtra pour sauver les âmes perdues et ou les personnages accomplissent des actes dont la réussite est hypothétique ou même impossible. Dans Sartoris, Faulkner peint une famille patriarcale de têtes brûlées ne tenant encore sur ses pattes que par la main ferme et tenace de l'énergique Tante Sally, seul personnage majeur à prendre des décisions raisonnées. Ce roman annonce aussi ces magnifiques peintures de la bêtise et de la cruauté des grands romans faulknériens comme le Bruit et la Fureur, Sanctuaire ou Tandis que j'agonise.
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Voilà un excellent titre pour pénétrer l'univers de Faulkner sans être rebuté par la complexité narrative qui rend la lecture de ses romans parfois difficile.

Mississippi, au lendemain de la première guerre mondiale. Bayard Sartoris, petit-fils du "vieux Bayard", rentre d'Europe, sans son frère jumeau John, dont l'avion a été abattu par les allemands. Il retrouve le domaine familial sis dans le comté de Yoknapatawpha (que l'on retrouvera, ainsi que certains de ses habitants, régulièrement dans l'oeuvre de l'auteur), où cohabitent, hormis son aïeul, sa tante octogénaire l'inflexible et dévouée Miss Jenny, et la famille de domestiques noirs qui sert les Sartoris depuis des années.

Les Sartoris constituent une légende dans ce coin du Sud. Fanfarons, orgueilleux, on prétend qu'aucun de ses membres mâles n'a connu de mort naturelle. La figure la plus célèbre de la lignée est sans doute le père du vieux Bayard, John, tête brûlée et héros de la guerre de Sécession, dont les exploits alimentent encore la mythologie familiale.

Le jeune Bayard ne fait pas exception à la règle. Depuis son retour au bercail, il met toute la bourgade en émoi, en conduisant son bolide à travers les rues de Yoknapatawpha et les chemins alentour, au grand dam notamment de Narcissa Benbow, qui éprouve pour le jeune homme un sentiment trouble, mêlé de fascination et de répulsion. C'est sa manière à lui de réagir au traumatisme de la Grande guerre et de la mort de son frère, qu'il n'exprime jamais, mais qui le hante à coups de cauchemars et de crises de désespérance, et qu'il noie aussi, en compagnie de divers compères, dans l'alcool de contrebande.

"Sartoris" évoque le déclin, entamé avec la Guerre de Sécession, d'une dynastie dont le premier conflit mondial sonne le glas. C'est aussi la fin d'une époque, celle de la domination incontestée de ces grands propriétaires blancs sudistes, à la mentalité ancrée dans la tradition esclavagiste. A l'image de certaines pièces endormies de leur domaine où les tentures éternellement fermées et les housses sur les meubles semblent constituer un temple à la mémoire des fantômes familiaux, la superbe des Sartoris s'étiole, avec l'inéluctabilité que William Faulkner, suivant son goût pour la tragédie grecque, imprime à leur chute, soumettant les individus à la tyrannie de leur destinée.

Si sa structure narrative est moins complexe que ce à quoi l'auteur a pu nous habituer par la suite, on retrouve tout de même dans "Sartoris", son troisième roman, certains des éléments qui constitueront son empreinte, notamment cette écriture foisonnante, ce lyrisme qui convoque les images d'un sud aux collines "à l'infini mystérieux et serein" ou les sons nocturnes de la campagne, lyrisme auquel se mêle naturellement la rudesse truculente et énergique du jargon rural ou du parler "nègre", qui rend le récit si vivant.

Et bien que l'intrigue prenne parfois des chemins qu'elle ne suit pas jusqu'au bout, les lecteurs de William Faulkner, en reconnaissant parmi les personnages secondaires des figures récurrentes dans sa bibliographie, comprendront que "Sartoris" s'inscrit dans un ensemble qui dépasse le roman pour embrasser l'oeuvre.

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Faulkner conseillait de lire "Sartoris" en premier dans son oeuvre, c'est ce que j'ai fait. En effet, même s'il est centré sur les péripéties de la famille Sartoris, le roman balaye de nombreux personnages et familles qui seront a priori décrits dans le reste de son oeuvre. Il s'agit aussi de son premier roman considéré comme "sérieux" après des écrits de jeunesse.

Je ne vais pas détailler tous les membres de la famille Sartoris ici. C'est une lignée marquée par la décadence depuis la guerre de Sécession. Ils ont tous la mauvaise habitude de ne pas mourir de mort naturelle.

Ce qui m'a principalement intéressé dans ce livre est le style de Faulkner qui est à la fois attirant et difficile d'accès. Avec ses descriptions, Faulkner nous immerge dans le vieux Sud et on se croirait dans le vieux Sud avec les personnages. C'est à la fois brut et raffiné.
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Nous sommes toujours dans le Sud des États-Unis mais cette fois -ci dans la famille Sartoris une famille riche, blanche à qui la vie réussie si ce n'est qu' une étrange malédiction semble pesé sur les hommes de la lignée tous absolument tous ont une fâcheuse tendance à décéder d' une mort violente.
Ce roman débute en 1918, Bayard Sartoris, pilote dans l' armée, reviens seul des combats de la première guerre, son frère jumeau John a été abattu sous ses yeux. Hanté par ce souvenir il se noie dans l' alcool, le jeux et la violence. Au volant de son bolide il sillonne grand train les petites routes du vieux sud profond que Faulkner affectionne tant dans ses romans.
Dans une tentative aussi veine que désespérée le grand-père Sartoris un autre Bayard et sa tante Miss Jenny vont se relayer, peut-être pourront-ils aller contre le destin.
Sartoris est une lecture exigeante, dense et intense avec peut-être un tout petit peu moins d' ampleur et de complexité. Je ne suis pas certaine que ce soit le titre idéal pour découvrir l' oeuvre de William Faulkner même si bien malgré quelques petites longueurs cela demeure une très très belle lecture.
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L'histoire de la famille Sartoris de de quelques autres grandes familles du Mississippi après la guerre de sécession. Ce conflit a bouleversé les rapports sociaux dans ces états du Sud des Etats-Unis. Les familles aristocratiques qui se sont battus du côté des confédérés ont perdu ce qui constituait les bases de leur statut. A travers les Sartoris c'est toute la décadence de la société esclavagiste que Faulkner met en scène.
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