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sur 2326 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée...
Le titre vous annonce d'emblée que ce que vous vous apprêtez à lire est violent.
Christiane F., jeune allemande, qui a 13 ans en 1976 raconte sa descente aux enfers.

Ses parents fraîchement divorcés ; son père les battait sa mère, sa petite soeur et elle, pour un oui ou pour un non, elle se retrouve à vivre avec sa mère et son beau père dans une cité de Berlin.
Sa petite soeur part ensuite vivre chez son père, elle se retrouve donc seule, a trainer son ennui.

Afin de fuir sa réalité, elle va rencontrer puis fréquenter une bande qu'elle trouve "trop cool", c'est en voulant devenir "aussi cool" qu'eux, qu'elle va fumer son premier joint.
Par la suite, tout va très vite, même si a la lecture, la descente paraît longue et interminable, elle ne va cesser de descendre toujours plus bas.

Apres le hash, ce sera le lsd, puis la vallium, et enfin l'H. Elle qui pensait juste "tester" et ne plus jamais y toucher, va finir "accrochée" a l'héroïne, la drogue la plus dangereuse et la plus addictive.
Tellement accrochée, qu'elle se pliera à la prostitution pour payer ses doses quotidiennnes.

Sa mère, impuissante, va le découvrir et va faire tout ce quelle peut pour sortir sa fille de cet enfer.
Dans cette histoire sordide, Christiane F. tombe amoureuse de Detlev, il a 16 ans, cest avec lui quelle prendra sa première dose d'H.

Jai lu ce livre en 2 jours tant je voulais connaître le dénouement pour cette jeune fille....

Cest un livre coup de poing, dur.
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Berlin héritage désabusé d'une certaine jeunesse amorphe au regard vide, entretenant son nomadisme dans des comportements de plus en plus autodestructeurs, dont les quelques remises en questions n'apparaissant que pendant quelques minutes de lucidité retrouvée, sont beaucoup trop friables pour inverser un processus de destruction.

Les encadrements familiaux sont défaitistes, froids et ennuyeux.

Rien de singulier ne s'y passe, ceci ne faisant qu'accentuer les traumatismes d'un manque.

Dehors ce n'est pas mieux mais on respire autre chose, un groupe se forme et communique, en se forgeant de nouveaux besoins au contact d'un environnement désoeuvré.

Dans une ville nébuleuse accablée par son histoire assurant les nuitées d'une adolescence fragile et tourmentée.

Un labyrinthe générationnel dépendant, ceci malgré les souffrances récurrentes qu'il procure autant par son errance répétitive que par ses composants passifs et homogènes empêchant la genèse de toute volonté durable orientée vers une sortie.

Espace liberté précaire constitué de sites virulents ou démunis, de quelques sourires, de quelques caresses à peine crayonnées, de visages aux traits tirés, de rages, de désespoir et de larmes en alternance dans une atmosphère ou chaque regard envers l'autre dans un tel contexte ne devient plus qu'une absence plutôt qu'un appel à l'aide.
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Le Flash de L'herbe bleue pour Christiane F.
14 septembre 2018 / Frere Maheu / Modifier

Pour trois livres de témoignage des années 70 l'Herbe bleue, Moi Christiane F. 13 ans, droguée, prostituée… et Flash.

J'ai lu ces 3 romans entre 1982 et 1983, en un temps ou je vivais des 20 ans difficiles. En ce temps là, comme beaucoup d'entre nous de cet âge nous pensions découvrir et vivre avec orgueil la subversion, alors que nous ne faisions que voyager en transgression et nous faisions route vers le néant.
contexte politique

John Ehrlichman, un ancien haut fonctionnaire de Richard Nixon, aurait admis ceci : « La campagne de Nixon en 1968 et la Maison Blanche de Nixon avaient deux ennemis : la gauche anti-guerre et les Noirs. Vous voyez ce que je veux dire ? Nous savions que nous ne pouvions pas rendre illégal d'être contre la guerre ou d'être noir, mais en amenant le public à associer les hippies à la marijuana et les Noirs à l'héroïne, puis à criminaliser les deux, nous pouvions perturber ces communautés. Nous pouvions arrêter leurs dirigeants, confisquer leurs maisons, interrompre leurs réunions et les diaboliser jour après jour aux informations du soir. Savions-nous que nous mentions au sujet des drogues ? Bien sûr que nous le savions. »

« [Le président Nixon] a souligné que vous devez faire face au fait que tout le problème sont les Noirs. La clé est de concevoir un système qui reconnaisse cela tout en ne le montrant pas. »

A cette époque nous ne devinions pas que pour les états grâce à l'expérience des USA, des jeunes droguées étaient préférables à des jeunes en révolte politique (Les brigades rouges, bande à Baader ou action direct mais aussi tout un ensemble de rassemblement plus doux) rappelé dans le film « Après la guerre » d'Anarita Zambrano (splendide tragédie grecque moderne).
l'illusion

Mais en 1980 nous vivions encore sur le mythe que la drogue est un moyen de libération. Et nous regardons de ce coté avec envie ou dégout mais aucunement avec indifférence. Et voilà qu'apparaisse alors ces témoignages sur ces fameux voyages dans l'univers de la drogue. Nous cherchions aussi l'aventure.

L'Herbe bleueBeatrice Sparks 4688 lecteurs sur Babelio

Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée… de Christiane V. Felscherinow, 3300 lecteurs sur Babelio

Flash ou le grand voyage de Charles Duchaussois, 1257 lecteurs sur Babelio

(Alors pour comparer 12509 lecteurs pour « Demain j'arrête ! » de Gilles Legardinier, ce qui n'a rien à voir bien sur)

Je me demande si le groupe Babelio est un panel représentatif des lecteurs français ou francophone.
les trois livres

C'est alors difficile de retranscrire ce que fut en ce temps ces trois témoignages.

Je n'aimais pas le Charles Duchaussois, son témoignage avec quelque chose de complaisant et de prétentieux. Cela pouvait dénoncer le danger de l'héroïne mais cela aussi pouvez donner l'envie de vivre ce grand flash (on pouvait toujours se dire que nous serions plus fort que l'addiction possible). Je ne me souviens pas non plus d'une belle écriture.

L'herbe bleue m'avait à l'époque plongé dans une drôle d'impression, en tant que garçon ont été presque amoureux de cette jeune fille Alice. On avait envie de la sauver et on sentait bine les dangers de la drogue et de la déchéance qu'elle portait. Ce n'est que plus tard que j'ai appris qu'Alice n'existait pas et que l'herbe bleue était en fait un roman d'une romancière américaine Beatrice Sparks.

Quand au dernier Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée…, je me retrouvais face a un vrai malaise, une vraie dureté, un vrai chemin dangereux. Ce fut le dernier que je lu en 1983 avant de sortir de la zone dangereuse.

C'est ce dernier qui a mon sens mérite d'être lu pour le témoignage qu'il fut.
Lien : https://tsuvadra.blog/2018/0..
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Berlin, les années 60. le drame vécu par une jeune adolescente de 13 ans qui passe par tous les stades de la drogue, les joints, la cocaïne et l'héroïne. Esclave de ces produits, complétement dépendante des stupéfiants, elle a les plus grandes difficultés à s'en débarasser. du vécu pour apprendre aux non -connaisseurs que cet enfer existe bel et bien..
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Une biographie bien écrite, et super intéressant sachant qu'il s'agit d'une histoire vraie. On s'émeut de suivre Christiane F. qui descend de plus en plus bas en se disant naïvement qu'elle n'est pas comme les autres drogués. Elle, elle peut décrocher quand elle veut! Mais il lui faudra plus d'une tentative pour y arriver...
Il me tarde de lire la suite de la Christiane adulte pour avoir son point de vue de femme et plus de petite fille.
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Ce livre est l'oeuvre de deux journalistes ayant recueilli les témoignages de Christiane Felscherinow elle-même et de son entourage. Il relate l'histoire vraie de Christiane qui vit une enfance terne et peu joyeuse. Son père est alcoolique et sa mère ne lui porte aucune attention. Après avoir déménagé, elle décide d'aller vivre chez sa mère. À ses douze ans, elle est fascinée par une bande qu'elle trouve « cool », elle arrivera à s'y intégrer, elle s'y droguera pour la première fois avec Kessi, Piet et Charly qui sont ses amis. Ils entraîneront Christiane dans le milieu de la toxicomanie. Christiane deviendra accro à toutes sortes de drogues, elle a commencé par le Haschich, le LSD puis le Crystal Meth et se laissera tenter par l'héroïne, qui lui attirera beaucoup de problèmes. Elle finira par se prostituer à 14 ans pour subvenir à ses besoins quotidiens d'héroïne.

J'ai été touchée par cette lecture, on se met à la place de ces jeunes. On sent toute l'impuissance qu'il y a face à ce phénomène et comprend le mécanisme de l'addiction. C'est un témoignage captivant et vraiment poignant. Je pense qu'il faudrait le faire lire à la jeunesse pour tenter de faire prendre conscience des dangers engendrés par la drogue.
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Les dépendances physiques et psychologiques sont très bien exprimées (ce n'est pas une faiblesse, ils ne savent plus exister autrement)

La vie de Christiane F. se "déroule" dans les années 70 ... 40 ans après, malheureusement, les choses n'ont pas vraiment évoluer.Nous avons encore des oeillières tout du moins en ce qui concerne les drogues dures, et peut-être aussi l'âge des consommateurs. Par contre, le shit, on commence à bien connaître...mais c'est seulement depuis peu que la société essaye de faire de la prévention.
Dans tous les cas, hier comme aujourd'hui, drogue et prostitution sont toujours liées. La société n'accepte toujours pas la jeunesse des consommateurs et je ne suis pas sûre qu'il y ai beaucoup plus de lieu d'accueil pour ses enfants.

Une chose que je trouve bien dans ce livre, c'est d'avoir la possibilité d'entendre la mère et donc, de la comprendre ... car finalement elle fait comme elle peut avec son histoire et les aides qu'elle peut trouver. Elle se bat, comme elle peut, pour essayer de sauver sa fille.
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Je viens d'achever ce bouquin, dont j'avais beaucoup beaucoup entendu parlé par des proches.

Au début de l'histoire, pour moi personnellement pas de surprise, on sait que Christiane va descendre au plus bas, le titre est là pour nous l'indiquer au premier coup d'oeil.

Une fois rentrée dans l'histoire, il est très prenant, on a envie de savoir si Christiane va s'en sortir après ses nombreuses tentatives de sevrage à l'H.

En même temps on comprend toute la difficulté du processus. Même quand elle à l'air au mieux et que le sevrage physique est derrière elle, au moindre moment de liberté c'est la replonge assurée.

Un livre poignant également car on se rend compte de ceux que la drogue tue autour de Christiane. On s'attache à tout ces "toxicos" et puis un par un, ils disparaissent. Pour moi ces passages étaient les plus compliqués et en même temps Christiane paraît vraiment froide dans ces moments là. A la fois elle est malheureuse mais oublie très rapidement en prenant la dose suivante.

En bref, un livre sombre mais un très beau témoignage qui nous permet de nous mettre un peu dans la peau de ces jeunes et comprendre le mécanisme de l'addiction.
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Je suis retombé sur ce témoignage extraordinaire, qui avait fait grand bruit dans les années '80. Ce livre résulte d'une série d'interviews d'une jeune droguée berlinoise, prénommée Christiane. A lui seul, le titre annonce la couleur: elle est noire, très noire... On voit comment la drogue conduit inévitablement à une forme d'esclavage sous l'aiguillon de l'épouvantable sensation de manque. La prostitution devient très vite le seul moyen pour grapiller l'argent nécessaire à l'achat des doses. Enfant, Christiane F. a vécu dans une cité sans âme; ses deux parents n'étaient pas des monstres, mais ne se sont pas occupés d'elle comme il conviendrait; presque livrée à elle-même, elle a eu de "mauvaises fréquentations" et trouvé d'abord que c'était "cool " de se droguer. Les pesanteurs sociales ont joué un rôle, certes, mais il n'était pas écrit d'avance qu'elle tomberait si bas, par la suite… Cette très jeune fille parait à la fois audacieuse et vulnérable, presque détachée et pourtant capable d'aimer pour de vrai, souvent tentée de "décrocher" mais au fond prisonnière de l'héroïne; aux lecteurs étrangers au monde de la drogue, elle peut paraitre insaisissable.

Quand j'avais lu ce témoignage pour la première fois, j'avais été sidéré par l'abjection des drogués. Encore maintenant, j'avoue avoir peu d'indulgence pour ceux qui, tombant dans le piège de la drogue, deviennent des épaves.
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À l'ombre du hot shot. Vie de stupeur faite de nuits lourdes de sens de terreur, l'inconcevable meurtri malgré son si jeune âge, Christiane batifole contre les vents les tragédies. de la cité Gropius à la station Zoo, en passant par la Maison du Milieu, par Bonnies Ranch, par Kurfürstenstrasse, le Sound, la Scène, Berlin la vertueuse grouille de crapules qui chapardent qui gribouillent, piégeant les jeunes âmes, l'innocence de leurs intentions, pour ne donner lieu qu'à l'ivresse de la consternation, l'affliction affligée par le voile de la dépossession, sa consommation. Bien triste portrait relaté par « Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée…» d'une vérité partagée par une jeunesse qui, d'hier à aujourd'hui, se veut en quête de sens, de considération, de reconnaissance. Aux coeurs tendres, lecture à proscrire…mais qui en vaut certes sa peine !
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