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Citations sur Les nuits de San Francisco (16)

"Nous ne savions pas mentir : nous n'étions pas encore civilisés".
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La mort n'est pâs qu'une succession de noms que l'on grave sur le monument du désarroi, ce sont des équipiers que l'on a croisés, des personnages aimés, des amis regrettés. un coup terrible, chaque fois. Et des noirs souvenirs qui remontent. Régulièrement. L'absence est une tumeur maligne.
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Les ouvriers dormaient dans des baraquements à distance des avenues touristiques, dans une banlieue morne où s'entassaient les précaires. Vegas, la ville du jeu. Le leur consistait à tenir en équilibre au-dessus du vide, à enfoncer les rivets géants à coups de marteau et à redescendre, cuits par le soleil, vivants. Après quoi, c'était la débandade - biture, herbe, héro, selon le degré d'ancienneté.
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Le Sioux ruminait sur le sort des petits cailloux perdus au fond de lui, quand une silhouette apparut dans son angle mort. Elle passa à sa hauteur, et Sam ressentit comme une décharge dans le cœur. La table voisine l’empêcha de la voir en entier : le temps de relever la tête elle était déjà de profil, chaloupant sa croupe au fil de l’air et du temps qui courait à sa suite. Une silhouette féminine, émouvante, qui l’espace d’un instant le ramenait à des plaies heureuses. Sam se revit enfant, regardant sa mère se baigner, son père encore fier à ses côtés, ado sautant plus tard dans la même rivière, amoureux – Shirley « Petit Nuage », une fille de la bande… Des larmes oubliées lui montèrent aux yeux, qui déjà n’y voyaient à moitié plus rien : d’où sortait cette apparition ?
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Jane préférait plutôt baiser avec Hitler que de rester dans ce trou perdu.
Elle avait dit ça un jour à une vague copine du lycée : la fille l'avait regardée, visiblement piquée d'intérêt.
- Ah oui ? C'est qui ce mec ?
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— Tu as dit adieu à ta famille, Deux-Ours ?
Il releva la tête, circonspect.
— Pourquoi ?
— C'est important.
— Je me souviens pas. C'était il y a longtemps… Et il vaut mieux comme ça. De toute façon, il n'y a rien à faire là-bas, même pas des adieux.
— C'est parce qu'on vous a parqués.
— Hum.
— Il paraît qu'ils veulent faire un mausolée, ou un monument pour les victimes de Wounded Knee, avança Jane. On m'a aussi dit que Johnny Depp voulait racheter le site pour le donner aux Indiens…
Il opina tristement.
— Comme ça, on finira en bêtes curieuses, pour les touristes.
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Jane avait attendu qu'ils disparaissent derrière les arbres pour pleurer. Peur, humiliation, rage : où commençait, où s'arrêtait le pire ? On lui avait fait payer sa différence, cher.
Quand toutes les larmes de son corps furent taries, Jane était rentrée chez elle à pied sans parler de ce qui était arrivé à la fête. À personne. Ni à ses parents, ni aux gourdes qui lui servaient d'amies. Quelque chose s'était glacé entre ses cuisses, le fluide lui remontait dans le ventre, mais Jane était une bagarreuse dans son genre : elle ne resterait pas à Fresno, à attendre qu'un autre prenne la place, de gré ou de force, entre ses cuisses. Sa liberté serait sa vengeance. Le sexe, on verrait plus tard.
Jane avait quitté Fresno à dix-neuf ans, en bus.
Les parents n'avaient rien compris au départ précipité de leur fille, ni au fait qu'elle ne remettrait jamais les pieds dans leur ville de merde
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Les premières phrases du livre :
C'était l'époque où le Cercle n'avait pas encore été brisé, où les bisons couraient librement sur les terres des ancêtres, ou donner une part de la chasse aux plus faibles rendaient le coeur plus fort...
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Jane avait passé deux mois sous sédatif, prostrée dans ce lit d'amour où il n'était plus question de rien. Son fils, sa jambe, c'était trop. Jefferson la voyait sombrer mais il ne voulait pas perdre la femme qu'il aimait, même estropiée. Il lui fit des propositions, chercha avec elle une façon de s'en sortir.
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Sam avait fait comme son père. Turbulent à sept ans, battu à dix, fugueur à treize, il avait arrêté l'école à quinze, zoné dans la réserve avec d'autres jeune paumés et mis une fille de dis-sept-ans enceinte, un soir où il avait bu comme à l'ordinaire.
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