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Sam, un Lakota de la tribu oglala, les Indiens des Plaines comme on les appelait, décide de quitter Wounded Knee, là où des centaines de Sioux ont été massacrés. Sam, tout comme cette ville, avait encore du sang sur lui. Sans boulot ni espoir, drogué et alcoolique, il rêve d'une toute autre vie. Direction Las Vegas, ville de pacotille et de jeu qui lui donne le tournis. Il s'est trouvé un job, les entrepreneurs manquaient de main d'oeuvre mais bientôt la crise des subprimes a tout balayé. le si peu d'argent qu'il avait mis de côté lui a permis de tenir une semaine, le reste étant liquidé dans l'alcool et le casino. Il atterrit alors à San Francisco dans un quartier du centre-ville où tous les paumés semblent s'être donnés rendez-vous. Un soir, il aperçoit une jeune femme dans un bar. Une jambe coupée. Intriguée par cette apparition, il décide de la suivre...

Deux coeurs blessés et meurtris se rencontrent à tout hasard dans ces rues mal famées, baignées dans l'alcool, la came, la pauvreté et les rêves envolés. Sam, défoncé par la drogue et par la vie, Jane, jeune femme, estropiée, blessée dans son âme. Caryl Férey nous plonge dans cette nuit sombre où la noirceur explose au visage, où ces deux personnes, plus détruites que jamais et dont aucun espoir ne semble animer, se croiseront au hasard d'une rue. Il décrit avec une certaine empathie le passé et le destin de chacun, donnant la parole à l'un puis à l'autre. Entre déchirure, faux espoir, illusion et désillusion, ce roman percutant, tragique et ténébreux se savoure par une sombre nuit d'été où l'on espère entrevoir le soleil se lever.

Les nuits de San Francisco... rouges et noires...
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« Le Sioux avait confiance dans la parole des visages pâles : il avait tort. »

Une histoire très courte et malgré cela, en quelques mots, on ressent les années de souffrance qu'ont vécues ces deux êtres, seuls dans un univers bancal où les ancêtres n'étaient plus là pour les guider. Sam, un indien dans la ville de San Francisco, perdu, ombre de lui-même rencontre Jane, une estropiée de la vie comme lui, un genou blessé. Wounded knee, un écho qui résonne toujours dans la mémoire de chacun. Ils se donnent de la chaleur, s'embrument dans les vapeurs chimiques et partagent une épaule, le temps.. « Bref moment d'harmonie. »
J'aurais aimé que cette nuit fut plus longue, mais ainsi en avaient décidé les fantômes blancs sur cette colline. J'aurais aimé que ce roman fut plus long, mais finalement (et après avoir pesté un chouia, je l'avoue) je trouve que cela colle parfaitement avec l'histoire. Une histoire comme un shoot !
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Deux écorchés de la vie se rencontrent, un soir, dans un parc de San Francisco.
Sam, Sioux, qui a quitté sa réserve et noie sa misère dans l'alcool.
Et Jane, avec sa prothèse de jambe, qui tente d'oublier sa vie ratée.
On retrouve ici le talent de Caryl Ferey pour décrire avec tendresse les êtres meurtris et leur errance dans la ville.
Le texte est toutefois tellement court qu'on reste un peu sur sa faim…
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D'un coté, il y a Sam. Un sioux. Un sioux des temps modernes, parqué dans une réserve. Son quotidien est le même que celui de ses semblables : pauvreté, désoeuvrement, alcool, chômage… Une ado engrossée après une énième beuverie. La fuite. Quitter la réserve, partir sans véritable but. Las Vegas, les chantiers. La crise économique qui vous met à la rue. « La rue qui salit sans cesse, qui pue, qui vous agresse à coups de tessons de bouteille quand vous dormez d'un sommeil de plomb, la rue qui vous engloutit en quelques jours et vous recrache en morceaux. » Atterrir en lambeaux à San Francisco et se demander quel sera le bon jour pour mourir.

De l'autre coté, il y a Jane. Une enfance à Fresno, « ville la plus bête d'Amérique, autant dire du monde. » Un viol subit un soir de fête de fin d'année et un départ précipité pour San Francisco. Des cours de théâtre, du mannequinat pour faire bouillir la marmite, un coloc gay qui va l'entraîner dans la drogue. le coup de foudre pour Jefferson, musicien d'un groupe de rock. La naissance de leur fils treize mois plus tard. Et puis l'accident. Terrible. Dévastateur. Une existence qui s'écroule et Jane se retrouve à errer dans le Golden Gate Park. C'est là que son chemin croise celui de Sam…

Un texte en miroir. Deux trajectoires tortueuses, deux vies cassées qui se font face. Deux destins reliés par la nuit et ses excès. L'Amérique d'hier, celle des indiens massacrés à Wounded Knee, humiliés en permanence depuis, et celle d'aujourd'hui, aussi abrutie que violente. Pas grand chose d'original dans cette histoire, c'est un fait. Mais la prose électrique de Caryl Ferey lui donne une autre dimension. Ce gars écrit avec une fluidité incroyable. Tout coule de source, les phrases s'enchaînent dans un mouvement limpide, sans accro. Une écriture tour à tour poétique, cruelle, directe. Court et dense, ce récit sans fioriture garde une forme d'émotion à fleur de peau. Et puis j'adore la fin. Je n'y peux rien si les tragédies m'ont toujours fasciné…
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Ce livre raconte une rencontre, celle de deux êtres à bout de souffle dans un San Francisco crépusculaire. Chacun à leur manière, ils vivent en marge de la société : Sam est un indien "homeless", Jane une mystérieuse jeune femme amputée d'une jambe. le lecteur suit leur dérive, racontée d'abord en suivant le chemin de Sam puis celui de Jane, pendant une nuit.

"Nous ne savions pas mentir: nous n'étions pas encore civilisés".

Connu pour ses romans policiers "Zulu", "Mapuche", Caryl Férey nous livre ici un récit court, trop court, 120 pages seulement, mais quel régal ! La construction est original, chacun des deux personnages nous raconte la même histoire : leur rencontre. L'écriture est remarquablement ciselée, un livre rempli d'humanité. Un petit roman à découvrir pour une heure de lecture magique.
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J'ai beaucoup aimé.
Mais encore une fois, voilà un format, entre nouvelle et roman, qui ne me convient que peu, ce qui est à prendre en compte dans le manque d'enthousiasme que je manifeste à cette lecture.
Parce que sinon, j'ai beaucoup aimé donc.

L'écriture, poétique. En quatrième de couv, ils parlent de shots de poésie. Ça fait bien dit comme ça. Ça fait moderne et ça colle au sujet. Moi, j'aurais dit peut-être des vagues de poésie faites pour créer des vagues d'émotions. Créer ou accompagner ?
L'avantage des vagues, c'est que tu peux dire que tu t'es laissé submerger par l'émotion. Là, les shots de poésie, t'as pas envie de dire qu'ils t'ont rendu schlass, c'est moins élégant. Et ce n'est pas vrai, surtout. Au contraire, ils t'incitent plutôt à rester bien lucide pour comprendre.

Parce qu'avec ce livre, tu vois double. C'est ce que nous donne à voir Caryl Ferey, une double vision. Deux singularités qui se rejoignent. Deux parcours. Deux existences brisées. Petit voyage dans les pensées de deux personnages, dans leurs états d'âme, dans leurs réflexions, dans leurs divagations. Vous voyez, j'en reviens à l'idée de vagues.

Deux personnes qui font une sorte de bilan de leur vie, mais pas quelque chose d'ordonné – en si peu de pages – plutôt quelques images, quelques tableaux à peine effleurés, qui semblent, à leurs yeux, résumer leur existence ou expliquer le cheminement qui les a mené là où ils sont arrivés. Où ils ont dérivés.

Deux naufragés.

Lien : https://chargedame.wordpress..
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Deux anonymes dans la nuit de San Francisco. Sam porte en lui le sang de ses ancêtres de la tribu Oglala et la tragédie de leur massacre à Wounded Knee. Jane, elle, avance sur un fil le soir de cette rencontre. Est-ce sa jambe coupée qui a attiré Sam, ou sa fragilité apparente? Tous deux portent en eux une histoire qui les a façonnés, ont fait d'eux ce qu'ils sont, exactement, ce soir-là. Sous la plume de Caryl Férey, en apparence crue et violente, chaque histoire se révèle à fleur de peau. Ses personnages sont des écorchés vifs pour lesquels on ne peut malheureusement rien faire. Nature, berce-les chaudement...
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Dans la banlieue de San Francisco, Sam subit le triste sort des indiens Sioux, exclus de la société américaine, chômeurs, SDF, livrés aux ravages de l'alcool, de la drogue...Un soir, dans un parc, il rencontre une femme cassée, qu'il devine avoir été jolie, mais dont une jambe amputée est remplacée par une prothèse.

Ces deux Êtres désespérés qui semblent le temps de quelques heures entrevoir une lueur d'espoir, vont-ils retrouver ensemble l'envie de vivre ?
Mais pourquoi Jane a-t-elle été amputée ? Ne cache-t-elle pas d'autres blessures plus profondes encore ?

Une magnifique novella, 110 pages petit format, pour lecture d'une traite ! le style est percutant et pourtant poétique aussi. Le procédé de la réécriture des mêmes scènes pour les appréhender successivement dans l'esprit des deux personnages est diablement efficace. Histoire simple, désespérante, et même poignante, pour passer une nuit blanche dans la douceur estivale.

Pour moi qui ne lis des polars que de temps en temps, n'étant pas adepte, je trouve que ce petit livre est l'idéal pour entrer dans l'univers de Caryl Ferey, dont j'ai prévu de lire Zulu, auteur qui dit-on rivalise avec les plus grands maîtres du genre.
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Les nuits de San Francisco c'est le coup de coeur,pour ne pas dire le flash d'une rencontre. La rencontre de deux âmes brisées. Sam,indien des plaines dont il ne reste plus que l'ombre après sa fuite de Wounded Knee et Jane meurtrie dans son corps et son coeur par une vie qui lui a tout volé. Si le cheminement qui les a conduit à se rencontrer est le résultat d'une longue histoire, le roman se construit autour de cette unique nuit qu'ils partageront ,belle et fugitive comme une étoile filante. Si j'ai beaucoup aimé cette rencontre, j'ai moins apprécié la façon dont Caryl Ferey relate ce même moment en partant de Sam puis de Jane. Si,en effet,la double voix est intéressante dans l'absolu pour avoir ce double vécu, j'ai trouvé que cela était vraiment trop " copier/coller....
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Lors du dernier Critique j'ai choisi ( entre autres ) Carl Ferey , son Zulu n'etait passé inaperçu sur Babelio ou autres sites littéraires .
En commençant la lecture du livre Les nuits de San Francisco j'ai été un peu étonnée que ce roman ne soit pas un thriller , étonnée mais pas déçue car l'écriture est très belle .
En regardant sur le net si j'écrivais convenablement le nom de l'auteur , deuxième surprise , l'auteur est français .
Mon avis sur la lecture : c'est la rencontre improbable de deux écorchés vifs, deux laissés pour compte de la société américaine qui a lieu , rencontre désenchantée dès le départ , ces deux-là sont déjà sur la route du non retour .
Cette rencontre est une parenthèse , un répit de douceur accordé par le hasard ( ? ) , sans doute pas car leur rencontre va leur donner une force , bon ici je ne dévoile pas plus pour ne pas révéler la fin .
Un auteur que je suis contente d'avoir découvert , envie de lire Zulu pour connaître une autre facette de l'auteur .
Je vous le recommande chaudement .
Bon dimanche chers , chères lecteurs - lectrices .
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