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sur 1291 notes
Un coup de coeur. Pour moi, une oeuvre à part. Grâce et dénuement, aucun titre ne pouvait être mieux choisi.
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Un roman qui m'a paru un peu « à charge » pour les tziganes, décrits comme violents, sales, voleurs.
Mais le roman contient des dénonciations intéressantes : le système humiliant des carnets de circulation (aboli en 2017 seulement), les stéréotypes, le Porajmos (les nazis ont exterminé entre 250 000 et 500 000 tziganes sur une population estimée à 1 017 400 en 1939).
Mais rien n'est détaillé, ni la culture spécifique, ni les rituels, ni le communautarisme au sein même de la communauté, ni le racisme.
J'ai longtemps travaillé avec des gitans. Ils se sentaient en marge de la société et toujours jugés comme « les voleurs de poule ». Ils souffraient des stéréotypes mais reconnaissaient ne pas chercher à les déconstruire. Pour les populations plus éloignées, les soins et la scolarité étaient organisés avec des camions itinérants (ce qui se fait encore aujourd'hui).
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"Grâce et dénuement" d'Alice Ferney (190p)
Ed.J'ai Lu
Bonjour les fous de lectures.....
C'est l'histoire d'une belle rencontre entre une famille de gitans installée en bordure de la ville et Esther, une bibliothécaire, qui va leur faire découvrir la magie de la lecture.
Angeline, c'est la patriarche, elle a cinq fils, des brus et des petits enfants.
Elle s'est installée dans un jardin ouvrier abandonné par sa propriétaire.
Esther vient chaque semaine faire la lecture aux enfants et petit à petit la gadjé se fait accepter par la tribu.
Esther sait raconter mais aussi écouter
Esther surtout ne les juge jamais.
C'est ainsi que petit à petit, nous pénétrons dans l'univers de cette famille de gitans.
Nous découvrons leur vie, les relations qui les lient les uns aux autres, la force de la patriarche et les difficultés qu'ils rencontrent avec le monde extérieur.
L'écriture d'Alice Ferney est simple et addictive, le récit, qui peut se qualifier de "feelgood", nous permet de nous familiariser un peu avec ce monde inconnu des gens du voyage ou pauvreté culturelle et matérielle sont encore de mise, ou les enfants sont rois mais, surtout, où l'on revendique haut et fort sa liberté.
Ce livre est un hymne à la lecture, à la liberté mais surtout à l'amour.
Joli roman qui fait du bien
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C'est l'histoire d'une famille de gitans qui vient se parquer sur un terrain, un ancien jardin potager abandonné. En effet, ils venaient d'être expulsés d'un hôtel qu'ils avaient squattés.

Angéline l'ancienne, s'y installe avec ses 4 fils et ses 3 brus ainsi que ses petits enfants et leurs caravannes.

C'est dans ce contexte de misère et de grande pauvreté, qu'Esther une ancienne infirmière et bibliothécaire, entreprend d'approcher les enfants tous les mercredis en leur lisant des histoires.

Elle pose une couverture sur le trottoir à côté de sa voiture, ainsi après que tout ce petit monde soit bien installé, elle entame la lecture. Son engagement et sa fidélité sont sans compter, elle vient par tous les temps raconter, montrer les images aux enfants de plus en plus intrigués et intéressés.

Par mauvais temps, elle entasse les enfants dans son auto et les invite à écouter ses histoires. Rien ne l'arrête, ne la désarme, elle persévère qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il neige.

Sa fidélité n'est plus à démontrer et la plume d'Alice Fernay est captivante, émouvante, réaliste, là où personne n'oserait s'aventurer, Esther relève le défi de leur donner goût à la lecture et l'ouverture sur un autre monde.

C'est là que l'auteur convoque le lecteur : ENTRE grâce et dénuement, c'est tout simplement magnifique, porteur d'espoir, de vie, de générosité.
Esther sans jamais être intrusive, s'accroche à ces enfants et ces familles et la lecture en est le lien social, indéfinissable qui se tisse entre eux.

Alors cela va provoquer des prises de conscience, des bouleversements dans leurs vies de femmes et d'hommes qui ne vivent qu'entre eux, rejetés par la société, sous l'emprise de la violence, de la solitude, du manque d'hygiène, de nourriture.

Esther va être un vecteur de changement et elle va se battre pour que les enfants aillent à l'école. Ce n'est pas une mince entreprise qui s'inscrit dans le temps, la persévérance, la négociation avec la directrice. Il y aura des marches-arrières, des doutes mais Esther se bat et ne désarme pas. Son engagement est total.

C'est un livre sur l'illetrisme, la tolérance, la patience, la volonté d'aider constructivement même si au départ le pari est loin d'être gagné.

J'en ai déjà dit beaucoup… mais je vous invite à venir rencontrer ces personnages plus vrais que nature.

C'est un livre qui aborde beaucoup de sujets en filigrane, la condition de la femme, l'accès au droit à l'éducation, la violence conjugale, le dénuement, l'absence de repères…il y aurait tellement à dire, mais entreprenez cette lecture ponctuée de bonté, d'amour et de don de soi.
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Dans les années 1930, les bibliothèques se tournent vers la lecture aux enfants pour diminuer l'illetrisme des quartiers. C'est le cas en France de la bibliothèque "l'heure joyeuse" à Paris. Dans ce contexte, l'auteure française Alice Ferney peint le quotidien d'une librairie française initiant à la lecture des enfants gitans, privés de scolarité. On est plongé dans l'univers difficile des gens du voyage, souvent mis aux bans de la société et de fait, méfiant envers les blancs, les "gadjé". Cette veuve et mère de cinq enfants subit de plein fouet la précarité. La bibliothécaire Esther, va pouvoir les approcher et gagner leur confiance. Une de mes plus belles lectures.
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Grâce et Dénuement est le roman qui m'a permis d'entrer dans l'univers de son auteure, Alice Ferney. C'est sans doute celui qui m'a le plus ému à ce jour... Je le trouve magnifique, empli d'humanité et de poésie.
C'est un roman publié il y a quelques années. Sans doute, d'une certaine manière, par les mots et la façon de les dire, est-il actuel, plus que jamais...
Au bord de nos villes, il y a des caravanes parqués parfois de travers dans des endroits qui semblent clos, parfois c'est un terrain vague ou abandonné, des morceaux de ferraille autour d'elles jonchent le sol où courent des enfants aux visages et aux cheveux sales, criant à tue-tête, parfois pieds nus.
Alice Ferney nous invite à visiter un camp de gitans et les conditions difficiles dans lesquelles vivent leurs occupants et en particulier les enfants. Parfois il n'y a ni eau ni électricité.
Esther, ancienne infirmière reconvertie en bibliothécaire est éprise d'une idée merveilleuse, un désir presque incroyable mais que ne devrait pour autant pas surprendre, celui d'initier par elle-même, à la lecture, des enfants de gens du voyage privés de scolarité.
Comment parler de deux mondes qui cohabitent à proximité, dans une incompréhension souvent totale et réciproque ? Ces deux mondes seront-ils un jour réconciliables ?
Alice Ferney parvient avec beaucoup de justesse, de pudeur, de compassion aussi, à nous dépeindre une réalité que l'on peine parfois à accepter de voir. Elle dépeint ce qui est, ce qu'elle voit, ce qui parfois est insurmontable, elle le fait sans jugement.
C'est ainsi qu'elle parvient à entrer dans ce monde fermé, avec ses codes, ses règles, elle apprend à connaître les familles, une famille en particulier où règne une veuve et ses cinq fils, c'est presque un clan en soi, mais surtout il y a des enfants illettrés, non scolarisés, libres si l'on veut, toujours dehors qu'importe les saisons, le temps qu'il fait, il peut pleuvoir, il peut venter, les enfants peuvent courir pieds nus dans la gadoue, ils sont libres c'est vrai... Esther s'en émeut, Esther s'en indigne, l'indignation est souvent un premier geste, un premier geste vers une autre liberté, celle d'apprendre.
Quand Esther franchit les portes de ce camp de gitans, elle n'a pas encore franchi toutes les frontières pour parvenir jusqu'au coeur de ses enfants. Il y a les rebuffades, les moqueries, la méfiance d'un monde qui lui est tout d'abord hostile... Mais c'est une hostilité où les enfants sont les premières victimes, parce que les obstacles sont multiples pour les amener à être scolarisés.
Mais à force de ténacité, Esther poursuit obstinément son désir. L'apprentissage est un chemin, il suffit de poser un mot, puis deux, puis trois, les autres viennent après. Des pas se déroulent, ce sont des histoires qu'on raconte à des enfants ahuris en se promenant sur les pages d'un livre, des rêves qu'on imagine, un doigt se promène attentif, court sur une phrase pour rattraper une image, un paysage, un oiseau, rejoindre le bord d'un monde insoupçonné.
J'ai été touché par le parcours d'Esther passant d'infirmière à bibliothécaire, continuant d'une autre manière à apporter le soin, seul l'outil change... Ici c'est le livre...
C'est aussi un livre peuplé de belles voix intérieures, celles qu'on n'entend si peu souvent, Alice Ferney nous invite à tendre nos visages vers ces voix qu'elle jette dans son écriture poétique comme des constellations. Elle nous invite à lever les yeux, faire ce pas de côté nécessaire, le temps d'un livre qu'il ne faut surtout pas refermer comme une porte...
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Ce livre (conseillé très vivement par un collègue et ami), je l'ai lu (une première fois) en 1999 et il m'a immédiatement envoûtée..... je l'ai lu le plus lentement possible pour faire durer le plaisir et j'ai su que je ne l'oublierais jamais ... d'ailleurs, je vais le racheter une quatrième fois parce que les trois précédents, je les ai prêtés ... et pas récupérés ....
Je ne sais pas à quelle partie de son histoire personnelle Alice Ferney a fait appel pour donner un tel accent de vérité, d'authenticité à cette histoire d'Esther, bibliothécaire qui vient lire des livres à une famille gitane en stationnement illicite sur un terrain vague.
Si je parle avec autant d'enthousiasme de ce livre, c'est que mon parcours professionnel m'a donné la chance d'approcher cette culture nomade, lire des livres et plus encore, apprendre à lire à des enfants gitans, manouches et autres enfants du voyage, ce fut ma réalité quotidienne pendant 7 ans, alors oui, cette lecture (plusieurs fois renouvelée ) me parle énormément et ravive en moi des émotions multiples.
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Un beau portrait de femme, celui d'Esther, bibliothécaire, qui se rend une fois par semaine dans un camp de gitans pour faire la lecture aux enfants.
L'imaginaire contenu dans les albums jeunesse, dans les contes, opère sa magie sur ces jeunes enfants, leur donne à rêver, leur donne le sentiment d'être comme les autres enfants qui vont à l'école.
Esther montre combien donner de son temps est la plus belle chose qui soit, c'est de la générosité pure.

Au fur et à mesure qu'Esther lit, nous rentrons nous aussi au fil des pages dans l'intimité de toute la famille, dans leurs combats contre l'exclusion, la misère, dans la beauté de leur fraternité, la dignité de la grand-mère Angéline, autre très fort portrait de femme.
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