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Cette courte nouvelle, parue dans le recueil "l'exil et le royaume" que je ne connaissais pas, d'Albert Camus est magnifiquement retranscrite en BD par Jacques Ferrandez. Les superbes paysages d'Algérie, tout en aquarelles m'ont enchantée.
Le découpage original des illustrations magnifie les Hauts Plateaux désertiques, je me régale en les contemplant ! Les couleurs ocres et bleu pâle rendent un bel hommage à la beauté de cette région.

C'est sur ces Haut Plateaux, que Daru, un jeune instituteur français, donne des cours à des enfants algériens très pauvres avec lesquels il partage le peu de nourriture que l'administration lui livre chaque semaine. Sur la 1ère illustration, il montre les fleuves français sur un tableau noir, celui-ci va revêtir une importance plus tard mais chuuuut....
La vie est difficile à la limite du désert, Daru vit seul, comme un moine mais c'est là qu'il est né.
«Ce pays est cruel à vivre mais je me contente du peu que j'ai. Avec mes murs crépis, mon puits et mon ravitaillement hebdomadaire, je suis un seigneur ici. Et puis, c'est là que je suis né... partout ailleurs, je me sens exilé »

Isolé par la neige, qui le prive de ses élèves (encore de magnifiques planches), il voit arriver un représentant de la loi, Balducci, à cheval suivi d'un prisonnier arabe à pied et attaché. L'homme de loi ordonne à l'instituteur d'amener le prisonnier au prochain poste de police, à 20 km. Ce dernier, accusé de meurtre, reste antipathique malgré les efforts de l'instituteur pour établir un dialogue. Bien que le prisonnier ait commis un meurtre, Daru ne veut pas le livrer à la justice, estimant que ce n'est pas son travail.

Le gendarme repart. Les 2 personnages restent seuls, face à leurs choix. le choix de l'instituteur de livrer ou non le prisonnier et le choix de l'arabe d'accepter ou non la proposition de l'instituteur.

Beaucoup d'humanité de la part de Daru dans ce texte qui rend d'autant plus absurde et incompréhensible la fin brutale.

Cette histoire se passe avant la guerre d'Algérie et nous parle de l'humain et de sa folie comme l'explique Boualem Sansal dans la préface.
Daru, bien que né en Algérie restera un étranger, exilé dans le pays où il est né, malgré toute sa bonne volonté.

Une BD avec très peu de texte, surtout à la fin où les gestes et les regards suffisent, que je suis contente d'avoir découverte et dont je ne me lasse pas d'admirer les dessins.
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Une nouvelle d'Albert Camus adapté en bande dessinée par Jacques Ferrandez, deux hommes qui se sont démarqués chacun dans leur domaine, la rencontre s'annonçait donc intéressante.
La préface de Boualem Sensal, il faut le signaler, amène aussi une valeur ajoutée non négligeable à cet ouvrage.

Nous sommes dans une colline perdue de l'Algérie, un instituteur apprend à ses élèves le nom des fleuves français à ses élèves venant de familles pauvres du fin fond des montagnes algériennes, une scène d'ouverture qui annonce et informe déjà beaucoup le lecteur sur la situation incongrue et tendue de l'histoire. Puis un gendarme amène un prisonnier qu'il traite avec bien peu d'égard, puisque ce n'est qu'un indigène, et en plus ce serait un meurtrier. L'instituteur est donc chargé de le remettre aux autorités de Tigit, un peu plus loin. Sauf que ce serait trop simple ! L'instituteur ne se laisse pas dicter ce qu'il doit penser ni comment il se devrait d'agir, et ça fait toute la différence.

Le récit est très fort, et le tour de maître du dessinateur est qu'en plus d'avoir fait de très belles planches qui donnent une grande place à la nature, il parvient aussi à faire comprendre au lecteur, grâce aux traits de visages très expressifs, tout ce que les dialogues ne disent pas.

Bien plus que la période coloniale, c'est bien de révolte, latente et annoncée qu'il s'agit, alors même qu'aucune scène ni aucun dialogue ne montre ou ne révèle quoi que ce soit frontalement.
Un tour de maître qui m'a donné envie de lire le texte de Camus.
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Ayant très précisément en mémoire la nouvelle d'Albert Camus (présente dans « L'exil et le royaume »), l'angle de ma lecture de cette bd a été principalement la curiosité de voir comment Jacques Ferrandez avait transposé l'univers camusien en bd, et je dirai tout de suite qu'il s'agit pour moi d'une éclatante réussite, qui m'a beaucoup émue par sa fidélité à l'idée que je porte en moi de l'écrivain et de son oeuvre.
Sans doute, le choix de « L'hôte » est très judicieux. L'histoire est simple, proche de la parabole.
Trois personnages, dont un, représentant la loi, disparaît très vite, laissant place à un face à face entre un instituteur venu de métropole et un arabe accusé d'un meurtre d'honneur qui doit être livré au poste de police à 20km de là. Nous sommes sur les hauts plateaux d'une Algérie où la révolte sourd. Deux destins vont se jouer en moins de 24heures. Chaque homme est confronté à ses choix, son sens des responsabilités. Economie de mots et d'actions. Illusion de maîtriser le cours de l'histoire, y compris la sienne. le malentendu règne sur cet exil et ce royaume. L'homme n'est que peu de chose, soumis à la fatalité inexorable de tout ce qui le dépasse. La bonne volonté d'un seul ne pèse rien au regard de la folie de tous. Seule la nature dominante, sa beauté âpre et indomptée est promesse d'équilibre et de vérité.
C'est cette nature, ces hauts plateaux arides qui encerclent et dominent le bâtiment de la petite école de l'instituteur qui apprend le nom des fleuves français de métropole à ses petits élèves arabes pauvres et affamés, que l'auteur a choisie pour personnage principal de l'histoire. Ce choix me semble en totale adéquation avec la prose camusienne. Au fil des pages, au fil des planches, la montagne déborde le cadre, empiète sur les cases. Les mots, déjà rares, s'effacent. L'homme est réduit à son action, à son essence.
Au début de l'histoire, la parole enseigne, puis informe, ordonne. le problème est posé. Vient le temps de la fraternité et de l'hospitalité, de la tentative de dialogue. Les gestes essentiels prennent le relais. On se réchauffe, on mange, on dort. du français, l'instituteur passe à l'arabe, pour établir un contact avec le prisonnier. Tu as froid ? Faim ? Peur ? Tu veux du thé à la menthe ? Pour lui, le choix s'est fait très vite. Sa décision est de laisser l'autre décider. La liberté ou la prison. Une sorte de désengagement dont Camus nous dit finalement qu'il nous engage tout autant qu'une prise de position en apparence plus tranchée, et qui entraîne également de lourdes conséquences. On peut déceler dans l'attitude de l'instituteur à qui le dessinateur a donné les traits d'un Le Clézio celle que Camus a adoptée envers les événements d'Algérie, son impuissance à se faire comprendre, son choix de silence qui a ouvert la brèche à toutes les interprétations et toutes les condamnations, dont il fait encore les frais plus de cinquante ans après sa mort. Il est plus confortable d'écouter ceux qui donnent les réponses que ceux qui posent les questions. Mais on sait où se trouve le vrai courage.
J'ai été très sensible à la beauté du dessin, surtout au choix des couleurs qui rendent un magnifique hommage à la beauté de ces régions désertiques. Ocre, bleu pâle, luminosité de la roche beige et orangée contrastant avec la froideur de la neige. Beaucoup de gros plans sur les visages graves, des regards échangés, furtifs et pénétrants, les questionnements muets, l'incompréhension finale…Au fil de l'histoire, le dessin s'épure, le silence s'impose, la nature prend le pouvoir. Puis, quand le destin est en marche, en voie d'accomplissement, chacun est face à son avenir, son châtiment. le dernier dessin est violent, implacable, certains diront pessimiste. Dans le même recueil, dans une autre nouvelle, Jonas, le peintre, trace deux mots sur une de ses toiles : solitaire ou solidaire. Peut-être la plus grande dialectique camusienne.
J'ai bien peur que, lisant « L'hôte », en mots ou en bd, le « ou » ne se transforme en « et ».
Pour finir sur une note un peu plus gaie, je conseille chaleureusement la lecture de cet album. Il peut être une passerelle vers l'oeuvre de Camus, mais peu importe. Certaines oeuvres de l'auteur auraient été à mon avis plus ardues à transposer en bd sans qu'on n'y perde beaucoup en route. Ici, grâce au choix pertinent de Jacques Ferrandez, l'esprit de Camus est respecté, et même magnifié.
C'est un merveilleux hommage, solidaire mais pas solitaire. Je vais offrir cette bd à un instituteur qui m'est cher qui se fera une joie de la partager avec ses élèves. Ainsi, le fil ne sera pas rompu.
Je signale par ailleurs que l'album possède une préface écrite par Boualem Sansal, auteur du très beau « Serment des barbares ». J'ai fait le choix de la lire en postface, pour ne pas être influencée dans ma découverte de la bd. Cette préface, intitulée « L'homme de la colline » est aussi un splendide, fraternel et vibrant hommage à Camus : « Il est temps de libérer Camus de nos vieilles querelles et de l'écouter nous dire les vérités profondes du monde et de l'humanité ».
Amen.

Lien : http://parures-de-petitebijo..
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L'hôte est tiré d'une nouvelle d'Albert Camus que je ne connaissais pas. Il faut dire que je lis assez peu d'oeuvres littéraires car ce n'est pas mon support préféré. Il est bon alors que des bandes dessinées reprennent des oeuvres classiques pour toucher un plus large public.

L'hôte a été écrit dans le contexte de la guerre d'Algérie. On y voit l'extrême pauvreté de ce pays avec ses paysages arides. La nature ne semble pas faire de cadeaux.

Et puis, arrive un évènement inattendue qui va bouleverser la vie d'un instituteur. Après avoir accueilli un hôte bien particulier, il va lui laisser le choix de sa liberté. Or, je n'arrive pas à comprendre le sens du message final. Pourquoi avoir laissé une si mauvaise remarque sur le tableau d'Ecole ? L'instituteur semble s'être aliéné le gendarme qui représentait l'autorité locale sans gagner la sympathie du prisonnier indigène. C'est franchement une terrible conclusion.
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Ferrandez est un maitre dans l'adaptation des romans de Camus. L'étranger, le premier homme, et cette fois-ci L Hôte tiré de "l'exil et le royaume", nouvelle écrite en 1957.
Nous retrouvons la précision du dessin, les couleurs toujours chaudes nous transportant en Algérie.
Les dialogues sont minimalistes et laissent la place aux images, qui tout autant que des mots, nous font partager toute une palette d'émotions : tension, respect, incompréhension, fierté, dureté.
La préface de Boualem Sansal est tout autant un hommage à Camus qu'à l'Algérie; c'est un cri sur l'importance de la responsabilité et du respect de soi.
Album à lire dans la continuité des deux précédemment cités.
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Une courte nouvelle tirée du recueil L'Exil et le Royaume d'Albert Camus et une BD sobre et apurée qui se lit très rapidement.

Un instituteur, français d'Algérie, dévoué, exilé et solitaire dans l'arrière-pays algérien aux portes du déserts, fait la classe aux enfants des villages environnants. Un soir d'hiver un vieux gendarme lui amène un meurtrier indigène avec pour ordre de le convoyer jusqu'à la prochaine ville et de le livrer aux autorités locales. le prisonnier risque la peine de mort. Confronté malgré lui au colonialisme et à une situation qui le dépasse, l'instituteur va être contraint à un face à face dramatique et à un dilemme cornélien.

Peu de personnages, peu de dialogues dans cet ouvrage, des silences pesants et des non-dits, mais surtout des images magnifiques de l'Algérie sauvage des hauts plateaux. Jacques Ferrandez n'a pas sa pareille pour reproduire les paysages somptueux et l'atmosphère des petits villages isolés. Dans le désert, sous le soleil ou la neige, ses illustrations à l'aquarelle, sont empreintes de réalisme et d'une grande poésie.

Une fois encore Jacques Ferrandez adapte avec talent et sobriété une oeuvre d'Albert Camus. Je ne la connaissais pas et j'ai maintenant bien envie de découvrir le texte original de Camus et de lire l'intégralité des six nouvelles constituant L'Exil et le Royaume.
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Jacques Ferrandez adapte brillamment une nouvelle d'Albert Camus parue dans le recueil L'exil et le royaume. Peu de personnages et peu de mots dans cette bande-dessinée mais de superbes paysages algériens.
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Une BD très épurée, aux tons pastels. Reprenant la nouvelle d'Albert Camus, l'histoire plonge le lecteur dans le contexte de l'avant guerre d'Algérie. Dans une zone ontagneuse aride, un instituteur humaniste fait le choix de refuser un ordre. La conséquence en sera inattendue.
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Isolé quelque part dans les montagnes d'Algérie, un instituteur français ne se contente pas d'enseigner – et quoi, d'ailleurs ? Les fleuves de la France, un pays que ses élèves ne verront sans doute jamais. Il aide les familles pauvres, c'est-à-dire toutes, autant qu'il le peut. Après une terrible période de sécheresse, la neige recouvre le paysage, empêchant les enfants de venir suivre les cours. C'est à ce moment qu'arrive un vieux gendarme à cheval. Il tient au bout d'une corde un détenu arabe. C'est l'instituteur (on se demande pourquoi) qui devra assumer la suite : conduire le captif à la prison de Tinguit.
Je discute avec une amie de cette nouvelle de Camus, parue en 1957 dans son recueil « L'Exil et le royaume ». Elle me prête alors la bande dessinée qui en est l'adaptation.
Jacques Ferrandez est en tout point fidèle à l'oeuvre de Camus, sinon que chez celui-ci, les personnages ont un nom, alors qu'ici, ils sont anonymes.
Le traitement choisi par l'auteur est remarquable. Après deux ou trois pages qui nous projettent dans l'école pendant une leçon, l'instituteur se retrouve seul face à un paysage grandiose et désolé. La suite du récit va, pour la majeure partie se dérouler dans des vignettes superposées à ce décor qui couvre la totalité des deux planches en vis-à-vis. La solitude est d'autant plus présente qu'à perte de vue, on ne distingue que le ciel et les montagnes arides. Seule trace de vie, le petit bâtiment qui abrite l'école et est aussi le logement de l'enseignant. La terre est sèche, les couleurs sont ocre et gris, surplombées par le bleu du ciel immense. Puis arrive la neige. Tout est noyé dans le blanc jusqu'à l'horizon. La solitude en est encore plus oppressante. Elle est brusquement cassée par l'arrivée du gendarme et de son prisonnier.
Si l'instituteur est accueillant et hospitalier, il n'en tient pas moins à conserver son indépendance et son libre arbitre. L'administration quelque part, loin, lui donne un ordre : il devra se faire geôlier pour une nuit, puis aller livrer l'Arabe aux forces de l'ordre. Mais il refuse. Ce n'est pas son rôle.
Le début de l'histoire nous avertissait déjà. Une camionnette vient lui apporter des sacs de blé envoyés par l'administration. Et le chauffeur s'étonne. Comment se fait-il qu'il ne reste rien ? La dernière livraison a pourtant été effectuée une semaine plus tôt seulement. « Il y avait de quoi soutenir un siège et il n'y en a déjà plus ?? » s'étrangle l'homme.
Notre instituteur objecte que distribuer chaque jour une ration à chaque écolier fait vite fondre les provisions.
« C'est réservé aux familles touchées par la sécheresse », grogne le chauffeur. « Toutes les familles sont touchées par la sécheresse... Il n'y a que des pauvres ici. Des fantômes en haillons. », réplique l'instituteur.
Son exil n'est donc pas seulement géographique, mais également dans sa conception de la justice. Des bureaucrates ont décrété une loi, mais lui, sur le terrain, la transgresse, car de quel droit décider à qui offrir la subsistance et qui on condamnera à la misère, la faim, la mort, peut-être ? Lui, cette pauvreté, il la vit au quotidien et, dans la mesure de ses moyens, il tente de la soulager.
Comment va-t-il réagir à un ordre bien plus grave ? Doit-il déférer cet homme parce qu'on le lui ordonne ?
Le prisonnier n'est pas sympathique. Ses traits sont rudes. Il a tué son cousin pour une sombre et mesquine raison. Pour autant, est-il normal de l'entraver comme un esclave après l'avoir fait marcher en sandales pendant des kilomètres dans la neige, tiré par un gardien à cheval ?
Les problèmes philosophiques abordés par Camus dans son oeuvre sont transposés de manière très habile par Jacques Ferrandez.
Face à l'assassin, l'instituteur a peur. Cela se voit. Mais il veut rendre à cet homme sa dignité humaine, quoi qu'il ait fait.
Et les choix que l'un et l'autre devront poser sont cornéliens.
Quant à la fin, elle est terrible.
J'ai vraiment apprécié cette bande dessinée d'un auteur dont j'avais beaucoup aimé d'autres albums, tels « L'outremangeur » ou « Arrière pays ».
Je la recommande donc vivement.
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Un décor aride, inhospitalier rendu magnifiquement par le dessin de Jacques Ferrandez. Et puis cette belle nouvelle de Camus, récit pédagogique à des fins morales, des hommes de bonne volonté emportés par L Histoire. A lire et à méditer.
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