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Pour qui veut apprendre l'histoire de l'Algérie du début de la colonisation à nos jours, les séries de Jacques Ferrandez sont parfaites. Ou comment s'informer tout en se distrayant avec une bd.

Carnets d'Orient et Carnets algériens (5 tomes pour chaque cycle) se déroulaient du début de l'installation des Français au 19ème à leur départ en 1962. Je les ai relus récemment et j'ai trouvé que ces chroniques algériennes avaient bien passé l'épreuve du temps avec une histoire documentée, des personnages emblématiques et de chouettes dessins parsemés d'aquarelles.
Je me suis donc précipitée pour lire ce nouvel épisode qui concerne la période postcoloniale. Que s'est-il passé après le départ des français en 1962 jusqu'aux grandes manifestations de 2019 ?

On retrouve certains personnages des Carnets ou leurs enfants. L'auteur nous fait voyager entre la période actuelle et celle de la montée de l'islamisme au début des années 1990.
Comme d'habitude c'est extrêmement bien documenté et cette lecture permet de mieux comprendre l'histoire algérienne, tout en restant très accessible.
La partie romancée, en revanche, est un peu décevante car l'auteur a choisi de multiplier les personnages et chacun m'a semblé un peu trop rapidement esquissé. Les dessins sont agréables, comme d'habitude avec cet auteur, même s'il n'y a plus les belles aquarelles des précédents cycles.

Pas un coup de coeur mais un tome de belle facture et je lirai la suite avec grand plaisir.

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Je suis passé directement des Carnets d'Orient aux Suites algériennes. Je suis en terrain connu dès la première image, une vue d'Alger depuis un toit en terrasse. le graphisme rayonne du réel forgé au cours d'une vingtaine d'années de bourlingue et de rencontres sur la terre natale de l'auteur. La palette chaude renvoie les lumières vives de la méditerranée.
Le dessinateur-scénariste poursuit sa remontée de l'histoire algérienne, pays dont il cherche à percer le mystère. Il croise les époques de l'Indépendance à la guerre civile de 1992 pour aboutir à la révolte de la jeunesse aux cris de Rendez-nous l'indépendance, clamés dans la rue chaque vendredi en 2019.
Le journaliste d'images transmet son amour de contrées avec lesquelles il a noué des liens indéfectibles. Les amitiés forgées au fil de ses voyages lui ouvrent de nombreuses portes encore rétives envers la France.
Plaisir des yeux et leçon d'histoire, Suites algériennes séduit à double titre. La bande dessinée rend lisible une histoire tumultueuse et d'une certaine manière, perpétue le lien spécial entre l'ex-colonie et la France.

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À ce jour, je n'ai pas lu les Carnets d'Orient de Jacques Ferrandez. J'ai trouvé ce livre par hasard dans une librairie d'occasion et j'ai été intriguée par la couverture et le résumé.

J'ai beaucoup aimé les couleurs et la qualité des dessins de ce roman graphique. L'ouvrage permet d'en apprendre davantage sur l'histoire contemporaine de l'Algérie. J'ai trouvé les personnages intéressants : le journaliste Paul-Yanis ou encore Nour, étudiante en sociologie et féministe. Les multiples allers-retours temporels permettent de découvrir les différentes facettes des personnages et leur histoire.

Ce livre peut se lire indépendamment des Carnets d'Orient, mais je pense que ma lecture et ma compréhension auraient été meilleures si j'avais lu les cycles précédents. À relire donc puisque cela m'a donné envie de me procurer les autres ouvrages de l'auteur.
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J'aime beaucoup Jacques Ferrandez, ses graphismes réalistes, détaillés mais poétiques - souvent des aquarelles - sa façon d'aborder l'Algérie, le pays où il est né, qu'il a quitté bébé et où il retourne régulièrement, comme en pèlerinage pour essayer de mieux le comprendre et de démêler les souvenirs familiaux.

Plus de dix ans après les Carnets d'Orient dédiés à l'histoire de l'Algérie depuis 1830 date de la conquête par les français jusqu'à 1962 année de l'indépendance en passant par l'horreur de la guerre à partir de 1954, Jacques Ferrandez publie le premier tome des Suites Algériennes en s'intéressant à la période comprise entre l'indépendance de 1962 et l'époque actuelle. Un pan de l'histoire très complexe et relativement mal connu que l'auteur essaie d'appréhender.

On retrouve, dans cet album, des personnages (ou leurs descendants) que l'on avait croisés dans les Carnets d'Orient. Pour ma part, je les avais un peu oubliés et cela m'a légèrement perturbée dans ma lecture, mais cela n'est pas très grave. Comment ont-ils pu évoluer ? Comment ont-ils traversé les décennies menant à l'Algérie d'aujourd'hui ?

C'est ce que Jacques Ferrandez imagine de manière assez romanesque, tout en nous contant en arrière plan les grands événements historiques qui ont marqué son pays. Il mélange ainsi différentes époques.

L'histoire de cet album commence le 1er novembre 2019 par la grande manifestation du Hirak, pleine d'espoir pour la jeunesse algérienne avide de liberté. "Rendez nous notre indépendance !" scande elle.
Elle se poursuit par de nombreux retours en arrière nous rappelant les manifestations de 1988 sauvagement réprimées, puis la prise de pouvoir par le FIS et les années noires, sanglantes qui ont suivi. Flash back également sur le coup d'état de Houari Boumedienne en 1965 renversant le gouvernement de Ahmed Ben Bella : et enfin en 1992 l'assassinat du président Mohamed Boudiaf. Une histoire marquée par de nombreux soubresauts, par la violence, la peur et la corruption.

Ici encore Jacques Ferrandez rapporte les événement factuellement, sans prendre parti, donnant la parole à tous les protagonistes afin de tenter de comprendre l'évolution tumultueuse de l'Algérie. Alliant souvenirs personnels et fiction, il invente des personnages représentatifs et laisse parler toutes catégories de gens : employés, étudiants, fonctionnaires, militaires, chauffeurs de taxi, ...
Et comme à son habitude il enrichit sa narration par des graphismes agréables, précis et réalistes - souvent inspirées d'illustrations ou photographies d'époque - et par la reproduction de documents originaux (comme par exemple le titre de concession du caveau familial).

J'ai trouvé beaucoup d'intérêt à cet ouvrage même s'il est un peu complexe par la multiplicité des personnages rencontrés et des flash back. Je pense que je vais le relire pour mieux m'en imprégner avant de le rendre à ma médiathèque.


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Après Carnets d'Orient (1830-1954) et Carnets d'Algérie (1954-1962), Jacques Ferrandez poursuit l'histoire de l'Algérie contemporaine en proposant son premier tome des Suites Algériennes de 1962 à 2019.
Le 1er novembre 2019, Paul-Yanis Alban revient à Alger sur la tombe de sa grand-mère inhumée en 1965 sur sa terre natale. Pour lui, le journaliste reporter d'images, c'est l'occasion de retrouver un pays qu'il a bien connu. Déjà, reporter en octobre 1988, il avait suivi le coup d'état de l'armée pour réprimer dans la violence la révolte de la population étranglée par la crise économique. Lors de ce reportage, il avait fait la connaissance de Nour, militante féministe qui s'opposait elle-aussi aux courants réactionnaires à l'oeuvre dans son pays.
Au travers de l'histoire de plusieurs protagonistes, Jacques Ferrandez propose une vision documentée et accessible de cette période trouble où l'équilibre politique est vacillant. Ici, l'auteur rend bien compte des différentes oppositions qui se disputent le pouvoir.
Le trait est agréable et doux. Les situations s'expliquent en tenant compte de la diversité des points de vue, sans simplification ni omission. Une belle découverte !
https://vagabondageautourdesoi.com/2021/08/06/jacques-ferrandez/
Lien : https://vagabondageautourdes..
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J'avoue avoir délaissé Jacques Ferrandez ces dernières années. C'est donc vierge de toute aventure orientale (les Carnets) que je me suis lancé dans ce tome 1 des Suites algériennes qui débute en 1962 au moment de l'indépendance. Alors évidemment il me manquait quelques références liées aux personnages mais ça ne m'a pas trop dérangé.
Le propos est précis, factuel, historique… Ce n'est pas toujours facile à suivre (les dates, les noms…) mais c'est passionnant. La force de l'auteur et de cet album est de nous faire passer ces histoires, cette Histoire par des personnages denses, attachants, différents et impliqués à des degrés divers dans les évènements qui secouent l'Algérie.
On ne s'ennuie pas une seconde, il n'y a pas de récit historique assommant, il n'y a, surtout, pas de jugement et on a accès à tous les points de vue.
On croisera Yanis-Paul, journaliste, Nour son amoureuse, Noémie sa grand-mère mais aussi Mathilde, jeune communiste idéaliste et Bouzid, son compagnon, un des futurs généraux en vue quelques années plus tard. L'album se développe autour de 3 moments chronologiques distincts, les personnages faisant le lien entre eux.
C'est profondément humain, intéressant, complexe bien sûr mais riche. A lire, sans aucun doute !
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J'étais resté sur une relative déception après la lecture du tome 10 des carnets d'orient, auquel succède cette épaisse suite en deux parties.
J'y reprochais à Ferrandez d'être un peu trop didactique et de perdre de vue ses personnages pour raconter une Histoire un peu... dépersonnalisée, justement.
Eh bien, je ne vais pas dire qu'il m'a entendu, par modestie tout d'abord, et aussi parce que de toute façon, cette suite était déjà sortie depuis un moment quand j'ai écrit ma critique, mais c'est un peu comme s'il m'avait entendu, car là, il fait à nouveau mouche dans ce roman graphique fleuve de plus de 120 pages.
On retrouve pleinement les personnages : il leur consacre même un chapitre chacun, avec cette brillante idée de reproduire une seule case notable de ce qui va suivre pour nous allécher ; ces personnages qu'on a appris à aimer ou à jamais complètement détester – car rappelons-le, Ferrandez n'est pas un ami du manichéisme. Octave, Noémie, Samia, Bouzid, ... plus quelques nouveaux comme Paul-Yanis, Nour ou Mathilde.
Il réalise même l'exploit de parvenir à tous les relier entre eux de façon logique et jamais forcée, et ce sur une période de 57 ans, même si en l'occurrence ce sont surtout les années 62 à 65 et 88 à 92 qui sont ici évoquées.
Mention particulière pour l'histoire de la grand-mère Noémie, bouleversante.
Le tout est bien entendu parfaitement documenté, comme d'habitude avec Ferrandez.
Chapeau l'artiste !
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Une BD très intéressante pour qui souhaite comprendre mieux les événements d'Algérie.
Le dessin à l'aquarelle est superbe, touchant et romantique.
Tout le cycle d'orient est superbe d'ailleurs, esthétiquement mais historiquement et participe à la prise de conscience de cette période sombre de l'histoire algérienne mais française aussi.
Une fois de plus, on peut voir la place femmes contestée

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2019, Algérie, les habitants, notamment la jeunesse, descendent en masse dans les rues, pacifiquement pour demander le changement de la politique et des hommes qui la mènent depuis trop longtemps et crient leur mot d'ordre : "Rendez-nous notre indépendance !".

Ce mouvement prend racine dans l'histoire du pays qui en a connu plusieurs, souvent plus violents, depuis 1962, date de l'indépendance.

En plusieurs périodes, Jacques Ferrandez raconte l'Algérie sans parti pris. Il parle du départ des Français après 1962, de la montée de l'islamisme jusqu'aux élections de 1991 et la victoire du FIS (Front Islamique du Salut). Des personnages de ses précédents ouvrages (Carnets d'Orient et Carnets d'Algérie) reviennent sans que je m'en souvienne puisque je les ai lus il y a longtemps, mais ce n'est absolument pas gênant pour la bonne compréhension.

Ce que j'aime bien chez J. Ferrandez, c'est sa clarté et sa finesse même lorsqu'il parle de faits et d'événements pas toujours aisés à comprendre. Très bien documenté, il sait l'art difficile de la simplicité. Les nombreux voyages dans le temps sont facilement visibles et aident à suivre l'histoire et le parcours des différents intervenants et l'Histoire du pays. Je l'écrivais plus haut, pas de parti pris, il raconte la vie des gens, leurs choix, les actes qu'ils ont commis. Des gens simples comme des dirigeants. Et moi, dont le papa a été mobilisé en Algérie et qui, comme beaucoup de Français, ne connaît la guerre d'indépendance que partiellement et quasiment rien des années qui ont suivi, de (re)découvrir l'histoire de ce pays, la difficulté des hommes et surtout des femmes d'y vivre en liberté et le combat qu'elles mènent. L'ouvrage qui commence avec les manifestations de la jeunesse en 2019 montre que les combats sont longs mais que l'espoir est toujours là.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Ma découverte de l'oeuvre abondante de Jacques Ferrandez ne se fera pas dans l'ordre … « les carnets d'orient » traînent dans mon mouton à lire … je n'ai pas encore eu l'occasion de trouver « les carnets d'Algérie », mais les suites algériennes attendent leur retour souhaité à la bibliothèque, et je n'hésiterai pas à recommencer une lecture chronologique que je pense souhaitable !
Un slogan inquiétant orne la première page « ce pays est le nôtre nous ferons ce qui nous plait » … attention danger ! … ce qui plait à certains, peut déplaire à d'autres … de quel nous s'agit il ?
C'est parti pour une excursion avec des chapitres concernant chacun un personnage et nous nous baladons dans le temps …
Le 1er novembre 2019, 37e vendredi consécutif de manifestations depuis le 22 février Et jour de commémoration du 1er novembre 1954, début de l'insurrection qui mena à l'indépendance de l'Algérie en 1962 … Errer dans Alger avec Paul-Yanis …
Le 9 octobre 1988, la rencontre de Paul-Yanis et de Nour … évoquer le soulèvement de la jeunesse que le gouvernement et l'armée cherchent à cacher …
Deux semaines plus tard nous rencontrons Hakim, le bien aimé de Noir, et entendons le discours se radicaliser « nous nous battons pour le Coran. Nous rejetons la religion de la démocratie. Nous affirmons que le pluralisme politique équivaut à la sédition » …
En janvier 1965, dans le bidonville de Nanterre nous faisons la connaissance de Samira, la mère de Paul-Yanis … ce qu'elle est, une française et algérienne souhaitant vivre en France et avoir toujours l'Algérie dans son coeur …
Le 4 juin 1965 on raccompagnera Noémie dans sa ferme à Mascara dans l'oranais pour retrouver ses souvenirs, sa jeunesse et ses morts …
On fait la connaissance de Mathilde et de Juliette, les pieds rouges avec la tête remplie de discours révolutionnaire …
On croise Bouzid que l'on retrouve en décembre 1991, dans le sud de la France et n'oublions pas de faire « attention aux cadavres dans les placards, et aux fantômes du passé » …
Une succession de personnages croisés au fil du temps plutôt dans le désordre de la chronologie, un inventaire rapide, peut-être trop rapide, pas le temps de s'attacher et de partager quelque chose … dommage !
L'histoire de l'Algérie entre 1962 et 2019, un survol des principaux événements, rapide, peut être trop rapide, pas le temps de bien mesurer l'importance des faits … dommage !
Un dessin très classique mais si esthétique, on ressent l'amour du dessinateur pour les paysages et l'atmosphère de l'Algérie, on décrypte les sentiments sur les personnages au travers du croquis soigné des portraits …
Un roman graphique avec la grande ambition de laisser trace de ce qu'a vécu le peuple algérien et de tous ceux qui ont partagé leurs vies avec eux, je reviendrais sur cette lecture en respectant la chronologie pour mieux apprécier le travail de l'auteur.
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