" les systèmes de valeurs humanistes doivent être remplacés par des valeurs supra-humanistes qui placent toute vie végétale et animale dans la sphère de prise en considération légale et morale. Et à la longue, que cela plaise ou non à tel ou tel, il faudra bien recourir le cas échéant à la force pour lutter contre ceux qui continuent de détériorer l'environnement". [citant Greenpeace p 82]
Bien entendu, comme nous le verrons en particulier dans la seconde partie de ce livre, les écomodernistes et les théoriciens de l'économie circulaire pensent tout l'inverse, à savoir que nous avons encore des énergies fossiles pour au moins un siècle, voire bien davantage s'agissant du gaz et du charbon, et que cela nous laisse largement le temps de mettre au point d'autres sources d'énergie, en particulier la fusion nucléaire, qui sera une énergie à la fois propre et sans danger et disponible pour l'humanité tout entière pour des centaines de millions d''années.
Dans la foulée, il n'hésite pas, et il faut avouer qu'il n'a pas tord sur ce point, à dénoncer l'illusion de ces écologistes marxistes qui s'imagine qu'en supprimant la propriété privée, ça ira mieux parce que les décisions seront prises collectivement.
Mais le projet de l'écomodernisme va plus loin que les idéologies ordinaires du type "développement durable" et "croissance verte" chères aux alarmistes réformistes, à vrai dire des pseudo-solutions dont il faut bien avouer qu''elles s'apparentent trop souvent à la décroissance molle. En témoigne, entre autres, les tentatives de limiter la vitesse sur les routes ou d'augmenter les taxes sur les carburants qui n'ont pas eu d'autre effet que de mettre les Gilets jaunes dans la rue et le gouvernement en difficulté, au point qu'il a du finalement renoncer à ses projets.
Note de bas de page : J'aurai pu dire "huit" en ajoutant la perspective de l'écologie dite "intégrale" par le pape François - mais il s'agit plus d'une question religieuse que politique. Bien que le pape intègre dans son plaidoyer vert la question sociale, son encyclique 'Laudato si' n'a pour l'instant donné lieu à aucune organisation politique.
(page 271 - Conclusion)
... Pour y parvenir, il faudra non seulement beaucoup de science et d'intelligence, mais aussi une grande capacité de la politique à reprendre la main sur un cours du monde qui, nous l'avons vu, nous échappe encore aujourd'hui de toute part. Comme on voit, rien n'est joué dans cette affaire, et rien n'y est simple ni gagné d'avance. Mais s'il existe encore en ce monde un grand dessein, c'est bien celui qui consisterait à mettre enfin en oeuvre une écologie non punitive, à la fois déradicalisée et réellement soucieuse d'embelir l'avenir de l'humanité.
Dans l'union Soviétique, au moment de la chute du Mur, une blague circulait chez les partisans de la perestroïka qui prétendaient pour rire que la question suivante avait été mise au concours de l'académie de métaphysique matérialiste de Moscou : " Y a-t-il une vie avant la mort ? " Voilà la question qu'on aimerait poser à nos décroissants.