Citations sur Le dernier ermite (70)
Pour ce qui me concerne, tout ce que j'ai fait, c'est, dans ma vie, d'amener à la limite ce que, vous-mêmes, vous avez peur de mener ne serait-ce qu'à la moitié, tout en prenant, en plus, votre lâcheté pour du bon sens -- ce qui vous console, et qui vous berne. Si bien que, de nous tous, c'est moi, sans doute, qui ressort le plus "vivant".
Les grandes villes remplies d'intellectuels impuissants, de gens bardés de diplômes incapables d'effectuer une vidange d'huile, lui inspiraient un profond dégoût.
A mon sens, deux des plus grands plaisirs de la vie sont le camping et la lecture -- et le nec plus ultra, ce sont les deux en même temps.
Toute sa vie, il s'était senti à l'aise dans la solitude. La relation avec les autres était si souvent frustrante. Chaque rencontre avec autrui lui faisait l'effet d'une collision. En roulant, peut-être perçut-il en lui quelques murmures de peur et d'excitation, comme s'il était au bord d'accomplir un saut radical. (p. 112)
Il ne s'était pas tant relégué de l'humanité que posté à son périmètre. (p. 83)
Presque toutes les grandes villes de France, d'Italie, d'Espagne, d'Allemagne, d'Angleterre et de Grèce abritaient un anachorète. Dans nombre de régions, c'étaient davantage des femmes que des hommes. Au Moyen-Age, la vie d'une femme était soumise à de fortes entraves et, paradoxalement , devenir anachorète, affranchie des contraintes sociales et des tâches domestiques, pouvait paraître émancipateur. Certains chercheurs considèrent les anachorètes comme les ancêtres du féminisme moderne. (p. 119-120)
Une liste sans fin d'écrivains, de peintres, de philosophes et de scientifiques purent être décrits comme des ermites, parmi lesquels Charles Darwin, Thomas Edison, Emily Brontë et Vincent Van Gogh. Herman Melville, l'auteur de -Moby Dick- se retira presque complètement de la vie publique pendant trente ans. "Toutes les choses profondes, écrivit-il , sont précédées et entourées de Silence. " Flannery O' Connor quittait rarement sa ferme de Géorgie. Albert Einstein se définissait comme " un solitaire au quotidien" (...)
Ce n'est que lorsque nous avons perdu le monde, écrivit Thoreau, que nous commençons à nous trouver. " (p. 120-121)
Le désir de fréquenter les autres ne m'a jamais quitté, et le simple fait de rester assis, immobile, représentait une épreuve physique. Pourtant, comme si je regardais par-dessus la margelle d'un puits, ces dix jours [ de retraite ] m'ont suffi pour découvrir que le silence pouvait être mystique, et que si vous osiez, se plonger pleinement dans vos profondeurs intérieures finissait par se révéler à la fois pénétrant et perturbant.
je n'ai pas osé - m'examiner avec une telle franchise me semblait requérir une bravoure et une force d'âme que je ne possédais pas... (p. 56)
Notre santé est parfois le prix à payer de la sociabilité.
A l’intérieur d’un livre, la vie lui semblait toujours accueillante.