Celestia

Attirée par sa couverture belle et intrigante, j'ai ouvert Celestia.
C'est très beau dedans aussi.
C'est très intrigant dedans aussi.
En fait, je pense n'avoir rien compris à l'histoire.
Je suis allée, par curiosité, lire le résumé éditeur :
"La grande invasion est arrivée de la mer" : on ne sait pas de quoi il s'agit, ça n'a pas laissé de traces.
"Certains ont trouvé refuge sur une petite île de pierre. Son nom est Celestia" : oui eh bien c'est Venise, très joliment dessinée mais clairement plus humide que céleste, n'est-ce pas.
"Celestia est devenue un repaire pour de nombreux criminels, mais également un refuge pour un groupe de jeunes télépathes" : oui enfin, on les voit dans 2-3 pages et on n'en saura pas plus.
"Les événements vont pousser deux d'entre eux, Dora et Pierrot, à fuir l'île" : les évènements ? Quels évènements ? On n'en sait trop rien.
"Là, ils vont découvrir un monde en pleine métamorphose" : oui, enfin ils rencontrent deux adultes et une flopée de mômes bizarres, et voilà tout.
Mais c'est tout de même très, très joli… !

Cette bd se feuillette agréablement, car les dessins sont sublimes. L'histoire se passe dans un futur prenant place dans une Venise transposée, appelée Celestia.

Sur Celestia, se sont réfugiées les victimes d'une invasion mystérieuse sur le Continent dans le passé. Celestia reste un endroit préservé, mais avec le temps, l'atmosphère s'est détériorée par la délinquance.

Pierrot et Dora sont télépathes, tout comme le sont beaucoup d'autres dans ce monde étrange, et du coup, ils ont décidé de quitter Celestia. Dora est plus réticente pour quitter l'île, mais elle finit par le suivre. Un roadmovie un peu spécial va commencer dans un nouveau monde reconstruit sur les vestiges du vieux monde. Les palettes de couleurs changent plusieurs fois de façon agréable en fonction du lieu et de la situation.

Les dessins m'ont vraiment emballée, l'histoire par contre est très spéciale, non conventionnelle, elle déstabilise, on a l'impression que tout se passe à un niveau qui nous est refusé, peut-être à cause du fait que les personnages sont télépathes et que le langage qu'ils utilisent est particulier.

On nage en pleine énigme avec parfois des moments qui nous charment et qui s'expliquent, et l'onirisme se visualise merveilleusement bien, même si on n'y voit goutte parfois. La poésie est là et l'énergie d'une narration issue des personnages qui voyagent sont, ma foi, plus que suffisantes pour compenser ce flou textuel.

J'avoue avoir beaucoup de mal au début car tout ne nous sera expliqué puis progressivement, on voit se dessiner les contours de cette intrigue fort mystérieuse qui repose sur une île séparée du continent. C'est assez déstabilisant pour le lecteur mais il convient de tenir bon.

En effet, le développement a été assez long mais c'est pour aboutir à une fin pour le moins très étrange dont certains aspects m'ont un peu échappé. Tout semble laisser à l'appréciation de chacun.

Graphiquement, c'est assez épuré mais cela restitue une ambiance onirique et mystérieuse pour le moins intéressant dans une peinture à l'aquarelle vraiment remarquable. A noter une colorisation fort réussie au passage. Même les tranches de pages sont de couleur bleue. C'est très beau.

Au final, Célestia demeure comme une oeuvre assez singulière dont on peut trouver quelques charmes à la lecture. Oui, on ne restera pas totalement insensible.

Une bande dessinée énigmatique, qui flotte sur les souvenirs, dans le monde parallèle d'une ville lacustre qui semble être Venise : Celestia. C'est une ville sur laquelle des femmes et des hommes se sont réfugiés. Parmi eux, il y a Dora et Pierrot, qui vont tenter, eux, de fuir cette île pour rejoindre le continent.

Deux cent soixante dix pages avec peu de textes, que l'on tourne vite pour s'imprégner de ces ambiances brumeuses, tantôt sombres, tantôt lumineuses, rendues par ces illustrations très riches.

Cela est une oeuvre assurément ambitieuse, sûrement aboutie, mais je suis malheureusement restée à côté, à l'écart du récit de science-fiction et de ce qui meut tous ces personnages. La télépathie, la relation au temps, leurs objectifs, tout m'a semblé nébuleux, opaque. Dommage, le travail graphique est conséquent.

Lien : http://chezlorraine.blogspot..

Ce roman graphique fut aussi fascinant que déroutant ! le travail graphique autour de cette oeuvre est remarquable, et nous entraîne dans une sorte de Venise du futur, avec un trait envoûtant. Les illustrations s'enchaînent avec beaucoup de fluidité. L'histoire quant à elle nous mène dans une aventure où se côtoient rêves et réalité, où les pensées s'entremêlent, où les frontières sont brisées. Les personnages ont du mal à maîtriser leur pouvoir de télépathie, et la réalité devient confuse. Dans ce décor très italien, on remarque le personnage de Pierrot qui nous rappelle les protagonistes du théâtre de la commedia del'arte. Un récit troublant et enivrant qui nous fait voyager pages après pages.