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EAN : 9782754805834
176 pages
Futuropolis (05/04/2013)
3.43/5   127 notes
Résumé :
En Italie, dans un futur proche. Parce qu’il pense avoir aperçu un vaisseau spatial dans le ciel, Raniero, un psychologue âgé d’une cinquantaine d’années, est victime d’un accident de la route. En instance de divorce, la voiture cassée, son cou maintenu par une minerve, il reprend le travail et fait la connaissance d’une nouvelle patiente, Dora, qui prétend avoir vu également le vaisseau spatial, et pouvoir communiquer par télépathie. Troublé par ses révélations, Ra... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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En 2048, en pleine nuit, une voiture en rase campagne. A son volant, Raniero, psychologue dans un grand hôpital, est au téléphone avec son ami Valter. Une mauvaise frayeur au passage à niveau ne l'empêche pas de continuer à rouler. Soudainement, il croit apercevoir dans le ciel des triangles lumineux. Serait-ce un vaisseau spatial? Absorbé par ce qu'il voit, il ne fait plus attention à la route et c'est l'accident. Une fois chez lui, il ne parle pas à sa femme de ce qui s'est passé, le couple étant en train de se séparer et elle cherchant un appartement. Il n'en parle pas non plus à son ami Valter le lendemain au boulot. Il l'informe qu'une nouvelle patiente, Dora, l'attend dans son bureau. La jeune femme semble voir les mêmes triangles dans le ciel...

En 2048, les voitures seront téléguidées et celles à essence obsolètes? Les jeunes vivront librement leur amour? Nous aurons la réponse dans quelques années. En tout cas, c'est dans cette société, en Italie, que Manuel Fior fait évoluer ses personnages, notamment Raniero, psychologue un peu paumé, en rupture avec sa femme et sujet à des visions, et Dora, jeune femme énigmatique. Mêlant habilement fantastique et romance, l'auteur nous offre un album dense et maîtrisé, aussi bien sur le fond que sur la forme: des personnages fouillés, un scénario habile, un dessin au fusain et au lavis tout en élégance, un noir et blanc profond et de superbes pages mélancoliques.
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J'ai été happé en deux secondes par ce roman graphique, un panoramique de sentiments qui touche ce qu'il y a de plus profond en nous. le graphisme mêlé de noir, de gris et de blanc est une pure merveille. Ces trois couleurs dominantes représentent, à mon sens, le chemin de la vie, tantôt noir, parfois gris mais toujours une grande lueur d'espoir : le blanc.

Nous sommes en 2048, Ranièro, la cinquantaine, psychologue, nous prend la main et nous emmène avec lui dans un univers fait de relations humaines, du temps qui passe, du décalage entre les générations, de l'amour qui s'enfuit, la solitude et toutes ces névroses que nous cultivons en chacun de nous. Peut-être pour nous sentir plus vivant ?

Dora, 21 ans, va devenir la patiente de Ranièro. Cette jeune femme va bousculer la vie déjà bien tourmentée de ce psychologue. Dora est libre de ses paroles et de ses sentiments. L'époque permet à la nouvelle génération d'être adepte de la convention de non exclusivité du partenaire. Ranièro se sent vite dépassé par ce bouleversement social. Mais pourquoi a-t-il les mêmes visions que Dora ?

Peu importe finalement que l'histoire nous projette en 2048, nous avons et aurons toujours les mêmes questions existentielles : qui suis-je et ou vais-je ?
Ranièro m'a conquise par sa fragilité intérieure. Instantanément, dans son regard se dégage quelque chose de mélancolique et saisissant. Les personnages souvent dessinés de dos évoquent un sentiment étrange de malaise et de désarroi qui incite le lecteur à tourner la page comme si nous voulions les obliger à confronter notre regard.

Néanmoins, quelque chose m'a un peu chagriné. Deux personnages ont disparu trop vite du récit. J'aurai aimé les connaître davantage pour mieux comprendre leur attitude, leur ressenti. La chute était trop rapide à mon goût peut-être parce que le graphisme et le récit m'ont tellement embarqué que tourner la dernière page a été une véritable frustration.

Manuele Fior, une première entrevue éblouissante d'images et de sentiments forts !
Manuele nos chemins n'ont pas fini de se croiser.

Un grand merci à ma Tête de Thon pour ce magnifique album qui m'a embarqué une fois de plus dans ce qu'il y a de plus tortueux chez l'homme : Les Sentiments Profonds.


Lien : http://marque-pages-buvard-p..
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J'avoue avoir été décontenancé par cette lecture. L'auteur ne ménage pas le lecteur. le graphisme est assez surprenant, c'est en noir et blanc, avec un dessin au trait simple et pourtant précis, les personnages ne sont pas très beaux, la lumière est travaillée avec des nuances de gris grumeleux, sales, volontairement approximatifs, les angles de vues ne sont pas conventionnels, comme des photos ratées, mal cadrées, et les traits et cadrages viennent se laisser perturber par des formes géométriques rigoureuses, dans l'architecture, l'ornementation, ainsi que dans les phénomènes extraterrestres. Pourtant, parfois, le trait est très souple et élégant, offrant des instantanés de grande sensibilité et aussi, ces surfaces grises deviennent très sensuelles.
C'est un récit de science fiction, on ne se rend pas compte au début, puisque Ranieri affectionne les vieilles voitures à essence. Et c'est là que l'auteur nous prend au dépourvu, on démarre sur une conversation téléphonique banale, une histoire de démon de midi entre quinquas, et soudain le récit tombe dans le fantastique, apparitions de phénomènes extraterrestres et naissance de télépathie, on se dit que cette conversation du début n'était qu'une manière de détourner l'attention et apporter la surprise, mais en fait, le sujet de ce roman graphique, c'est bien une histoire d'amour d'hommes mûrs pour des filles plus jeunes, l'anticipation futuriste n'est alors qu'un médium. une bande dessinée qui parle de sentiments d'une façon originale, la fin nous laisse plusieurs interprétations, au risque de n'en ressentir aucune pour le lecteur, peut-être faut-il le relire plusieurs fois, pour en faire une histoire à sa convenance en fonction du moment. Juste après avoir fermé le livre la première fois, je n'avais qu'un gros point d'interrogation à écrire pour cette critique, ce n'est que bien plus tard que le charme opère, et ça, j'aime.
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L'Entrevue s'ouvre à la manière d'une dystopie habituelle, marinée dans une essence de pessimisme ambiant et de fragrances nostalgiques qui rappelleront la révolution sexuelle des années 70.


Au milieu du 21e siècle, Dora fait partie de la nouvelle génération. Celle-ci explore une manière différente de vivre ses sentiments par le biais de la Convention (« La nouvelle Convention se base sur le principe de la non-exclusivité émotive et sexuelle »). Ce n'est toutefois pas pour cette raison que les parents de Dora la dirigent vers un psychiatre –autant dire un autre monde et un autre siècle. Raniero est âgé de cinquante ans et ne comprend pas les fantasmes après lesquels court la nouvelle génération. La compréhension se produira peut-être grâce à l'aide d'intervenants extérieurs, voire extra-terrestres.


Dora et Raniero sont frappés par les mêmes visions. Dans le ciel, des signaux lumineux captent leur attention. Ça n'aurait pu être qu'une hallucination –en vérité, ces apparitions sont réelles. Avant d'être entérinée, l'information n'est divulguée que de bouches à oreilles confiantes. Révéler à autrui que des habitants de planètes lointaines cherchent à communiquer nécessite également une connaissance de l'autre qui relève du sondage d'esprit. Ça tombe bien, Dora affirme également avoir des dons de télépathie et c'est pour cela qu'elle se confie à Raniero.


L'Entrevue se passe dans un climat minimaliste et froid, mais pourtant confortable. La modernisation semble achevée et ne cherche plus à se dépasser. Au contraire, le progrès semble ici cheminer vers un retour aux sources, à la recherche du bonheur : dans la communion avec autrui. La Nouvelle Convention et ses préceptes de liberté émotive et sexuelle n'en est qu'une première manifestation. Les confessions d'hallucinations en sont une seconde plus intime. En dernier lieu, la télépathie s'efforcera de réunir tous les habitants de la planète dans une sphère de communion ataraxique.


L'histoire de Dora et Raniero évolue d'abord de manière classique, avec un style sobre et personnel, qui ne laisse pas de côté le plaisir du lecteur. Sans qu'on ne le remarque, Manuele Fior nous transporte bientôt dans une autre dimension : la romance cède place au conte philosophique. L'air de rien, à l'aide de ses dessins et de ses dialogues, il nous balance au visage une hypothèse : le prochain stade de progression de l'être humain sera télépathique. L'Entrevue n'est peut-être qu'un récit symbolique mais ses réflexions sont puissantes. Si Manuele Fior a deviné juste, toute l'Histoire humaine prend un autre sens. L'Entrevue deviendrait alors une Révision émotive et empathique des évènements historiques. de quoi être ébloui…

Lien : http://colimasson.over-blog...
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Dans un futur proche en Italie, Raniero, psychologue, croit voir dans le ciel une présence extraterrestre alors qu'il est sur la route ce qui va l'envoyer droit dans un champ... Une fois rentré chez lui, on se rend compte que sa femme est sur le point de le quitter mais ne se laissant pas abattre, il continue à se rendre dans l'hôpital psychiatrique dans lequel il exerce. C'est alors que lui arrive une nouvelle patiente, Dora, 21 ans, qui souffrirait d'hallucinations, étonnamment elle aurait vu la même chose que lui. de plus, elle prétend être en contact télépathique avec lui et appartiendrait à une convention basée sur la non-exclusivité émotive et sexuelle ... Raniero est de plus en plus troublé, d'autant plus qu'une violente agression a fait partir définitivement sa femme. Il va progressivement perdre ses repères ...

Ce livre m'a totalement submergé. Dès la première planche j'ai plongé en apnée totale dans l'histoire. le tout premier dessin est à couper le souffle (je dois être très sensible aux images !). C'est une image en noir et blanc d'une ville vue du ciel encadrée par un semi flou, une image d'une surprenante réalité. Là j'étais déjà totalement embarquée. Puis, j'ai fait la connaissance de Raniero et comment ne pas être touché par cet homme qui écoute, subit la parole, les colères, les ressentiments d'autrui sans jamais révéler sa propre part de souffrance Il est touchant de générosité et l'amour qu'il voue à sa femme ne peut que faire rêver, sans compter les valeurs qu'il semble avoir, son attachement au passé et sa nostalgie. Bref, vous l'aurez compris le personnage dépeint par Manuele Fior est plus que sympathique même si certaines petites choses peuvent nous déranger.

Lorsque Dora arrive, elle semble au préalable froide et m'a donné l'impression de n'être qu'un instrument au service de sa mission. Pourtant, très vite sa fraîcheur, son innocence et sa naïveté m'ont emporté. Je voyais bien et souhaitais qu'il se passe quelque chose entre ses deux êtres mais Manuele Fior m'a conduit dans un endroit auquel je ne m'attendais pas et j'adore être surprise !

Comme vous l'aurez compris je suis sous le charme complet de cet auteur. Son trait fluide, la réalité et l'imaginaire qui transparaissent dans son dessin constitue un univers poétique dans lequel j'ai pris un plaisir fou. Je n'ai pas lu malheureusement : 5000 kilomètres par seconde qu'il a déjà publié et auréolé de multiples prix internationaux mais une chose est sûre je vais tout faire pour me le procurer !
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critiques presse (3)
BDSelection
17 mai 2013
Nous transportant, souvent avec humour, dans un monde où l’amour n’est plus unique et où les voitures automatiques vous conduisent où vous voulez, tout en devisant sur une société en attente, complètement perdue et sans espoir, qui cherche ses repères.
Lire la critique sur le site : BDSelection
BoDoi
09 avril 2013
Manuele Fior réussit avec L’Entrevue une romance science-fictionnelle riche, poignante, profonde. Sa science du découpage, toujours harmonieux, se marie à un très bel usage du noir et blanc, créant des textures gracieuses. [...] Un thriller sentimental brillant.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
02 avril 2013
Un opus dense, exigeant mais, heureusement, extrêmement élégant et fluide tant le dessin, mêlant lavis et fusain, est raffiné et maîtrisé.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
"Même quand je suis seule, je sens que votre regard me rejoint. Il m'arrive par vagues, de plus en plus fortes. Comme une marée de douceur infinie. Il passe à travers le mur et je reste désarmée, paralysée, en attendant la vague suivante."
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- Et effectivement je pense qu'il y a autre chose, non ?
Je fais réference aux raisons pour lesquelles vous êtes là.
Quelque chose qu'il vous arrive de voir. Quelque chose de bizarre.
- Vous croyez à l'existence de civilisations extraterrestres ?
- Comme ça, au pied levé, je ne saurais vous répondre.
- Si je vous disais que je suis en contact avec eux ?
- Mh.
- Vous me croyez pas.
- Du moment que vous me le dites, j'ai au moins le devoir de le prendre en considération.
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Je n’ai plus envie de voir personne. Sauf vous. Même quand je suis seule, je sens que votre regard me rejoint. Il m’arrive par vagues, de plus en plus fortes. Comme une marée de douceur infinie. Il passe à travers les murs et je reste désarmée, paralysée, en attendant la vague suivante
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Vous savez, connaître à fond quelqu’un sans pouvoir lire dans ses pensées, ce n’était pas simple. Disons que ça prenait toute une vie, et c’était très douloureux parfois. Certaines réactions inexplicables, démesurées, violentes, façonnaient des personnalités très différentes les unes des autres, presque uniques. Nous avons connu des états d’âme que plus personne ne connaît aujourd’hui.
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Pendant un instant, j’ai bien cru que tout était fini. Le monde, nous, la vie sur Terre… Je disais que tu exagérais. Alors qu’on est encore là, avec en plus la conscience qu’on n’est plus seuls dans l’univers. C’est magnifique. J’ai l’impression de tout voir pour la première fois. Les gens, les immeubles, les voitures… Et je vais même te dire… Je me sens amoureux de ma femme.
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