Le graphisme de
Manuele Fior est simple, épuré, en aquarelles, diluées, chaque dessin est vite posé comme une prise de note rapide, les couleurs sans souci de réalisme apportent une lumière intense, parfois douce, parfois éblouissante, l'ensemble est assez clair. Cette bande dessiné est une tranche de vie qui s'étend sur plusieurs années, des histoire de rencontres, d'amour, de relations, de ruptures, de choix, pas forcément les bons, de regrets, c'est la vie qui s'écoule, pas forcément telle qu'on l'aurait voulu. Tout démarre le jour où Piero découvre sa nouvelle voisine, Lucia, ils vont s'aimer, se séparer, voyager, se revoir… C'est une bande dessinée silencieuse, des petits détails dans les illustrations, les jambes de Lucia, des postures particulières, apparemment sans importance, rythment les choix, les doutes de la vie. C'est une petite histoire ordinaire comme il y en a des milliers, mais une histoire touchante dans sa vraisemblance, dans sa sincérité, rien d'extraordinaire, c'est dans le graphisme discret et subtil que tout se tient. Comme à chaque fois,
Manuele Fior ne se laisse dévoiler qu'après coup, un certain temps après avoir fermé le livre, et c'est aussi ce pouvoir que j'apprécie chez lui. C'est encore une lecture enthousiasmante de cet auteur assez troublant.