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Plus de vingt ans après l'accident qui a coûté la vie à José, son premier amour, Léonore s'envole pour le Portugal.
Après s'être dérobée pendant tant d'années, de crainte d'affronter la famille du jeune homme, elle se résout à lui rendre un dernier hommage. Peut-être pourra-t-elle ensuite tourner une page, cesser de se croire responsable de ce décès ? Faire la paix avec elle-même, pour enfin s'autoriser à vivre, aimer, peindre à nouveau ?

Encore un joli portrait de femme.
Léonore semble à la fois vulnérable et pleine de ressources, à l'instar de la maman solo dans 'Tenir jusqu'à l'aube', de la jeune femme qui subit les appels de sa mère dans 'Une femme au téléphone', de la grande soeur qui écrit à son frère dans 'Que nos vies aient l'air d'un film parfait'.
On ne peut s'empêcher d'imaginer la part autobiographique, et cette projection rend l'auteur attachante et ses mots d'autant plus forts.

Malgré tout, les aventures de Léonore m'ont semblé plus convenues et prévisibles que celles des femmes des autres romans de Carole Fives. Et c'est le parcours de José et de sa famille qui m'a le plus touchée : encore des histoires d'exil, d'Eldorado, d'espoirs déçus...
Un bel hommage à tous les Portugais qui, fuyant la dictature de Salazar, ont été 'accueillis' dans des bidonvilles en France, pour reconstruire 'nos' logements. Précédés par des Italiens, nord-Africains, Espagnols, Asiatiques, suivis par des sud-Américains, Roumains, et les migrants actuels fuyant la guerre et la misère. L'Histoire se répète...

C'est l'automne, et non, je n'y suis pas pour rien si des gens dorment dehors...
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Lasse de porter un souvenir comme un fardeau, toujours plus lourd, Léonore s'envole vers le Portugal, pays d'où était originaire José son amour de jeunesse.
Vingt-cinq ans se sont écoulés depuis la mort du jeune homme et Léonore n'a jamais pu se libérer d'un sentiment de culpabilité. Depuis elle vit dans le souvenir : « Tu es resté l'amour de ma vie puisque tu es mort »
Léonore part faire ce voyage pour exorciser les démons du passé, mais la recherche s'avère difficile, des souvenirs affluent, il faut choisir les bons mots face à la famille du défunt, il y a des reproches qui pointent malgré tout ce temps écoulé...
Ce très court roman est empreint d'une grande délicatesse dans le choix des mots.
J'ai aimé l'alternance des deux vois narratives, celle de Léonore qui retrace à travers l'histoire de la famille de José, celle de ces Portugais qui se sont installés en France dans l'espoir d'une vie meilleure. E t celle de José, qui entre la vie et la mort se souvient de son enfance.
Carole Fives signe un très beau roman sur le temps qui passe, sur la culpabilité et surtout trace un très beau portrait féminin.



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Un beau jour, sans trop savoir pourquoi, Léonore décide de tenir une promesse qu'elle ne s'est jamais faite: retrouver, José l'amour de ses quinze ans.
Le retrouver, pas vraiment, c'est sa sépulture qu'elle va devoir chercher car le jeune homme est mort depuis vingt cinq ans.
Trouver sa tombe est le seul moyen pour Léonore de faire enfin son deuil . Au moment de l'accident la jeune fille a été tenue à l'écart par la famille de José qui l'a tenue pour responsable du drame. C'est après lui avoir rendu visite que José a trouvé la mort sur la route du retour. Les jeunes gens s'étaient quittés ce soir là sur un malentendu et Léonore en garde un profond sentiment de culpabilité dont elle doit se débarrasser.
Sa quête la mène jusqu'au Portugal, la pays natal de José, là où elle va enfin pouvoir fermer les portes du passé...
Ce court roman de 152 pages se lit malheureusement trop vite.
L'écriture simple, dénuée de tout artifice donne un fort accent de sincérité à ce très beau récit où humour et poésie se côtoient avec bonheur.
J'ai trouvé très émouvant que la magie des mots permette de faire revivre José le temps de quelques pages et j'ai reçu plusieurs coups en plein coeur pendant ma lecture.
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J'ai traversé ce voyage initiatique de bout en bout, comme on se rend à quelque chose d'important et que le chemin est tel que le quotidien fait entendre sa raison. Échappée belle d'un retour en arrière, pour résoudre un problème de fond. Une chose qui n'est jamais passée. Il lui en a fallu du temps à la narratrice, pour retourner sur la tombe de son premier amour au Portugal. Certains n'auraient jamais osé. Cette balade vers l'impossible, l'inutile, l'absurde résurgence des plaies d'antan, est absolument essentielle à son parcours. L'écriture est simple, douce, franche et authentique. Sans être trop analytique et introspective, l'autrice puise dans chacune des situations de base pour affiner son portrait intérieur, sa quête spirituelle, défiant les lois de la psychologie de base qui n'est pas armée pour. Qui le serait ? Tourner la page n'est pas donné à toutes et à tous et pourtant... Pour sûr, je reviendrai entre les pages de Carole Fives.
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Très beau récit sensible et touchant de la quête de Léonore qui, la quarantaine venue, part sur les traces de José, son amour de jeunesse tragiquement disparu à dix-neuf ans. Elle suivra cette recherche avec abnégation quitte à faire table rase du présent. "Il faut vivre.../...Mais tu n'en es pas capable, accrochée, vissée au passé comme une moule à son rocher de carton pâte." C'est pourtant bien cette confrontation au passé qui lui permettra de surmonter sa culpabilité et de trouver la paix.
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Léonore a décidé de mettre sa vie en parenthèse pour retrouver la tombe de son premier amour, José, au Portugal. Elle ne sait pas exactement où il repose mais s'engage dans ce voyage un peu particulier, au rythme des souvenirs et des révélations.

J'avais découvert Carole Fives avec son livre "Que nos vies aient l'ait d'un film parfait" et j'avais aimé sa façon d'écrire sur des sujets pas très joyeux mais d'actualité.

Ici, nous rencontrons Léonore, une femme qui a du mal à avancer dans la vie. du jour au lendemain, elle part retrouver la tombe de José, son premier amour, quitte à délaisser son amant actuel Laurent. C'est un voyage qu'elle redoute et qu'elle reporte depuis longtemps, mais cette fois elle ose. Une manière d'avancer à sa manière. On assiste donc à ses démarches administratives parfois laborieuses et aux différentes rencontres qu'elle trouvera sur son chemin.

A côté de l'histoire de Léonore, qui petit à petit nous livre son histoire avec José, nous avons quelques passages en italique qui donne voix à José. Ce sont pour la plupart des souvenirs n'ayant parfois aucun rapport avec Léonore.

Petit à petit, nous découvrons alors comment José est mort, les circonstances et les conséquences pour son entourage et notamment pour Léonore.

Encore une fois, l'auteure s'attache à un thème difficile à exploiter mais elle le fait avec une très belle plume qui nous accompagne du début à la fin. J'aime sa manière de nous présenter ses personnages. On en apprend sur eux petit à petit, par petite touche, sans nous livrer tout d'un coup. On prend le temps de les connaître et forcément on s'attache à eux.

L'auteure nous parle également des immigrés portugais qui arrivent en France dans les années 70, pour trouver du travail, notamment construire les maisons des français, alors qu'ils vivent dans des conditions difficiles, parqués dans des genres de bidonvilles.

Je remercie Babelio et les éditions Gallimard.

Lien : http://lespetitslivresdelizo..
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histoire douce et émouvante comm:e le dit
lectures gourmandes !!
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Léonore se donne trois jours pour retrouver la trace de son premier amour - sa tombe, en réalité, car José est mort il y a 25 ans dans un accident de voiture.

C'est un texte tout en mélancolie (par une auteure au sens du titre absolu !), où une femme de 40 ans se sentant sans doute à la croisée des chemins (un compagnon qui n'en est pas un, sans enfant, renoncement à sa vocation première de peintre) souhaite "refermer les portes du passé" pour avancer dans sa propre vie. le récit de ce voyage aux "sources" de son amour pour José, aux alentours de Porto au Portugal, est entrecoupé des souvenirs du jeune homme évoquant le déracinement de sa famille partie s'installer en France dans les années 70 - illusions, désillusions, douleur de l'éloignement et conditions de vie difficiles des immigrés portugais dans ces années-là.
Léonore est aussi venue se débarrasser d'un encombrant sentiment de culpabilité, car elle se pense responsable de l'accident qui a coûté la vie au jeune homme ; ainsi, adolescente a-t-elle été confrontée en même temps à l'amour et à la mort, "l'amort" comme elle dit. Dédouanée de sa responsabilité par le hasard d'un chien qui traverse la route, elle pourra à nouveau s'ouvrir à l'avenir : nouvel amant, et peintre de surcroît, de quoi ranimer à la fois la flamme et la vocation.

Je l'ai trouvée bien inconséquente, Léonore, et guère sympathique celle qui rejette ceux qui ne comprennent pas sa quête, elle qui revendique ce mort qu'elle a si peu connu, avec qui elle aurait pu, avec qui elle a failli.
Faut-il retourner sur la tombe d'un vieil amour (quel symbole...) pour retrouver goût à la vie ? S'empêchait-elle de vivre tant que cette page-là n'était pas tournée ? N'était-ce pas simplement une excuse pour ne pas vivre ? le livre, bref et épuré, se lit d'une traite, ne s'alourdit pas en explications mais plutôt en sentiments. Plus touchante finalement est l'histoire de cette famille portugaise séparée par un rêve d'eldorado, celui qu'ont partagé tous les immigrés des années 70.
Lien : http://anyuka.canalblog.com/..
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j'ai été moins emportée que dans "térébenthine" même s'il y a toujours ce charme indéfinissable (comme dans Sagan), je pense du au style limpide, vivant et tendre de l'autrice. Un récit court sur une femme de 40 ans qui laisse son compagnon pour 3 jours à Porto, sur les traces de son premier amour, José, ou plutôt sur les traces de sa tombe, car José est décédé à 19 ans. Rencontres, balades dans Porto si belle. Bien sûr, ces 3 jours vont la transformer. Faire le deuil d'une histoire pour pouvoir avancer dans sa vie, c'est une évidence qui est en fait très difficile à faire et ce petit roman en parle bien et très pudiquement..
Ce n'est pas un livre inoubliable mais qui résonne d'une jolie musique. Autobiographique peut être ?
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Jolie découverte que ce petit roman de Carole Fives qui était dans ma PAL depuis longtemps. Difficile de ne pas être touchée par cette histoire d'amour prématurément achevée et la recherche de Léonore, 20 ans plus tard, pour savoir où José a été enterré.
L'auteur alterne les chapitres dans lesquels la narratrice conte son voyage au Portugal et ceux où la parole est laissée à José. On découvre ainsi comment le décès de l'un a « immobilisé » la jeune femme, la figeant définitivement en empêchant tout autre investissement affectif mais aussi comment lui a quitté son Portugal natal pour une vie meilleure ( ?) en France.
C'est tendre, certains passages sont très émouvants et c'est une réflexion intelligente sur l'exil et le deuil : «Tu es resté l'amour de ma vie puisque tu es mort.
Un mort ne quitte pas, ne trahit pas, sa patience est illimitée. le mort est le compagnon idéal, jamais jaloux, jamais hargneux ou mal luné, le mort ne déçoit pas. Il se laisse tranquillement tailler son costume de héros...».
Se dévore en deux heures mais ne s'oublie pas aussitôt.
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