Le jour est l'heure, c'est l'histoire d'une famille que je dirais “pré-endeuillée” puisque la mère, atteinte d'une maladie dégénérative décide de mettre fin à ses jours en Suisse par euthanasie. Ce roman choral retrace le moment ou toute la famille se met en route vers la Suisse, vers la mort de leur mère.
Je suis mitigée quand à ma lecture. Je ne saurais dire si j'ai aimé ou non le roman. J'ai trouvé le sujet touchant, et j'ai aimé la manière dont l'autrice l'a amené comme un road trip. Cependant, je dois avouer que la famille en question étant assez nombreuse, j'ai eu beaucoup de mal à ne pas me perdre dans les points de vues qui changent à chaque chapitre.
De plus, à travers le caractère choral de ce roman, l'autrice nous emmène dans les réflexions sur la vie de chaque personnages, vies assez difficiles. En effet, chacun a vécu un drame et à eux tous, ils réunissent tous les problèmes sociétaux de notre époque (euthanasie, avortement, problèmes écologiques, violence conjugale, immigration). Sans tomber dans le pathos, j'ai trouvé que tous ces sujets très importants n'étaient pas assez approfondis et juste cités pour être cités, de manière assez froide.
En revanche, le sujet principal, l'euthanasie est très mené, et à travers le personnage de cette mère (comprise ou non), qui choisi la liberté de mourir,
Carole Fives nous livre un très bon réquisitoire pour la liberté en général. À l'heure où un projet de loi sur la fin de vie est en discussion au parlement, ce texte prend sens.
Enfin, l'écriture de
Carole Fives est fluide, accrochante et les chapitres courts permettent de ne pas du tout s'ennuyer durant ce morbide road trip.