AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,79

sur 322 notes
Quatre enfants, aujourd'hui adultes, et leur père, installés comme à l'époque de leurs vacances en famille dans la voiture paternelle.
À la place du mort : Édith.
Encore vivante. Pour quelques heures.
Atteinte d'une maladie incurable, Édith a choisi le jour et l'heure de sa mort. Les cinq personnes les plus importantes pour elle l'accompagnent et ce sont cinq manières de raconter qui était Édith et comment cette étrange étape peut être vécue.

Ce roman polyphonique m'a séduite par son humilité. Les lignes sont claires, les intentions également. Les personnages sont de ceux que l'on connaît et côtoie. Des personnalités et donc des appréhensions et positionnement différents sur la question sensible du suicide assisté. Ni jugement ni pathos dans ce roman qui permet à chacun d'essayer d'imaginer quelle serait sa propre réaction. L'écriture fluide et néanmoins rythmée de Carole Fives permet d'aborder et de digérer la thématique sans difficulté.

Une lecture plaisante qui, et c'est là peut-être le défaut de ses qualités, fait preuve d'une telle simplicité, qu'elle ne me laissera pas un souvenir impérissable.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          80
Il s'agit d'un roman qui se lit vite à la fois parce qu'il est très court et grâce à une construction dynamique et rythmée. En effet, il s'agit d'un roman choral et les chapitres courts nous permettent de vite alterner entre les personnages.

Le sujet est difficile puisque ce roman aborde la fin de vie qu'une mère, très malade, choisit. Et on accompagne la famille dans leur dernier voyage. On fait la connaissance de chaque personnage et on voit comment chacun vit le choix de la mère. C'est très intéressant d'avoir les différents points de vue. Et c'est surtout très prenant et émouvant.

Je regrette juste quelques répétitions entre les personnages, surtout dans un livre court. Mais j'ai néanmoins bien aimé cette lecture qui ne laisse pas du tout indifférent.
Commenter  J’apprécie          80
Après Quelque chose à te dire, roman que j'avais dévoré, j'attendais énormément de ce nouveau roman. En choisissant d'aborder la mort volontaire assistée, Carole Fives prend le risque de lever le voile sur un sujet encore trop tabou. Édith étant très gravement malade, la décision de mettre fin à ses souffrances est prise. Même si les choses ne sont pas écrites de façons explicites, on ressent à travers la plume de l'autrice que les souffrances ressenties sont insupportables et que cette avocate et mère de famille, ne peut plus supporter de vivre ainsi. Choisissant le moment de sa propre mort, elle demande donc à ses 4 enfants de venir avec elle ainsi qu'à son mari. Un petit road trip en famille vers une fin indéniable. Bien que le sujet soit sensible, Carole Fives ne plonge pas dans le lugubre. Si vous souhaitez du voyeurisme, ce ne sera pas avec ce superbe roman que vous allez avoir votre dose. En effet, le jour et l'heure est un roman choral où chaque membre de la famille se dévoile, se remémore et tente avec pudeur de se dire qu'ils vont revenir à cinq et non à six. C'est un voyage vers la Suisse (où la mort volontaire assistée est autorisé, comme en Belgique), où chacun commence le deuil d'Edith. Un accompagnement digne, dévoilant l'amour inconditionnel d'une famille, d'un mari, d'enfants. C'est le début de la fin, mais qui sera lumineux, car les souffrances s'éteignent. Audrey, Jeanne, Théo, Simon et Anna accompagnent et partagent les derniers moments d'une vie.
Commenter  J’apprécie          80
Une famille unie, père médecin, enfants bien typés, part en voiture vers la Suisse pour le suicide assisté de la mère, Edith, atteinte d'une maladie neurodégénérative. La parole est prise par le mari et les quatre enfants, brève, complémentaire, sans pathos, avec ce qu'il faut d'humour et de tendresse. La description de la procédure terminale est nette et précise.
Commenter  J’apprécie          70
J'avais vu passer ce roman sur bookstagram et le thème du suicide assistée m'intéressait. Finalement, je n'ai pas réussi à m'imprégner de cette histoire et c'est dommage.

On va suivre une famille, les parents et leurs quatre enfants tous adultes qui roulent vers une fin programmée. C'est un roman choral où chacun vit à sa façon cet ultime voyage. Mais j'ai été perdue par l'écriture de l'autrice : il y a des répétitions (certainement voulues mais qui m'ont dérangé) et la chronologie n'était pas très claire. En effet, à un moment, l'un des personnages parle d'une dernière nuit avant la fin, puis on se retrouve deux jours avant le rendez-vous avec un autre personnage.

Pour finir sur une note positive, bien que le thème soit difficile, j'ai trouvé que l'autrice l'avait abordé avec beaucoup de douceur.
Lien : https://lesmotsdevirginie.wo..
Commenter  J’apprécie          70
C'est un secret pour personne : je suis très sensible à la plume de Carole Fives. Je l'assume, j'aime l'univers et la réflexion de cette autrice. Il y a une quête à la fois narrative de rester authentique au plus près des questions de société et de faire réfléchir son lectorat.
Le jour et l'heure présente une famille de six adultes (un couple parental et leurs quatre enfants), leurs derniers moments ensemble. le jour et l'heure montre l'itinéraire de cette famille vers le lieu ultime : celui de la fin de vie de la mère (Édith), elle qui a décidé de sa mort, de vivre ses derniers instants, entourée des siens. 


Carole Fives est une écrivaine subtile : elle ne choisit pas au hasard ce clan de professionnels de la médecine qui pourtant se montrent démunis face à leurs sentiments, leur douleur de l'abandon, face à ce deuil programmé de longue date et qui tarde à arriver. Parce qu'au-delà du choix d'Édith, tous aussi cheminent (les souvenirs d'enfance jaillissent, la mémoire familiale qui a construit leur unité, leurs chemins de traverse, leurs réflexions).
Le jour et l'heure pose la question de la mort assistée, non pas d'un point de vue éthique (ce qui est un choix opérant de la part de Carole Fives qui allège ainsi son écrit d'un côté moralisateur), mais d'un point de vue familial, des liens familiaux que cette mort annoncée opère, des conséquences qu'elle induit dans la vie des autres.
Et le questionnement est intéressant : 
* d'un point de vue de la personne qui décide cette mort assistée : elle vide elle-même ses placards, elle est dans le contrôle du déroulement de sa fin de vie,  d'une certaine façon elle se libère et vit plus légèrement cette étape qui n'aurait été que cumul de douleurs atroces liées à sa maladie (cancer incurable) et aux traitements pour prolonger sa survie. Mais la volonté affichée par Édith devient quelque chose qu'elle impose à ses proches et jusqu'au bout, ils n'auront pas le choix. Et c'est là que la volonté d'Édith d'imposer la présence des siens à son dernier souffle montre aussi une forme d'égoïsme, parce que c'est aussi leur imposer ses tout derniers moments, cette dernière image de pompage,... c'est aussi un risque de les traumatiser. Parce que tout le monde n'a pas la même distanciation ni le même cheminement face à cette mort voulue.
* du point de vue de ses proches, mis au courant de cette date : leur vie pour certains se cristallise à cette date, c'est alors une forme de compte-à-rebours qui s'opère entre le moment où ils connaissent la date choisie et la mort réelle, ce compte-à-rebours qui les empêche de profiter de l'instant présent parce qu'ils se projettent déjà dans un avenir plus ou moins proche où le monde sera sans Édith, et ces moments d'intimité peuvent alors devenir douleur (celle qui renvoie au manque déjà) alors que la personne est bien présente. 
J'ai beaucoup aimé le jour et l'heure qui diffuse aussi le quotidien professionnel et personnel de cette fratrie (une presque sororité avec un singleton masculin entouré de trois frangines), les divers parcours de vie. Mine de rien, Carole Fives aborde aussi la violence psychique au sein du couple, les cadences infernales du monde hospitalier, le travail en prison...  
Le jour et l'heure nous propose une polyphonie de témoignages, une réflexion sur la vie et la mort. Cet écrit n'est pas gai mais il n'est pas non plus plombant et surtout il permet de réfléchir sur sa propre vie et sur la façon de l'achever en cas de maladie incurable. J'ai énormément aimé ce récit parce qu'il m'a confronté à la réflexion de la mort, à ce que j'ai vécu ces six dernières années : la mort de trois très proches suite à un cancer incurable ou un affaiblissement inélectuable du corps. Dans deux situations, deux proches ont vécu les pires souffrances pour "prolonger la survie et préparer son fils et sa famille à sa mort" pour l'une, "pour s'autoflageller" pour l'autre (très très pieuse et un brin masochiste) ; et clairement leur déchéance physique a surtout aidé leurs survivants à se préparer intellectuellement au futur décès (mais que de souffrance, que de souffrance pour cela !). Dans le troisième cas, le combat de la maladie a été vain, la mort a surpris tout le monde (sauf peut-être le corps médical) mais il est clair que le combat qui aura duré 10 ans et pendant lequel il y a eu des hauts et des bas aura permis de préparer la famille à accepter le décès en temps voulu. En fait, je crois que si je me savais malade incurable, je choisirais comme Édith la mort assistée mais je n'imposerais pas tout à ma famille, sauf si elle le souhaite. 
Sur le même thème : l'écrivaine Noëlle Châtelet a écrit le très beau La dernière leçon.
Commenter  J’apprécie          75
Edith et Simon prennent la route accompagnés de leurs quatre enfants ; Audrey, Théo, Jeanne et Anna. Cela ressemble au départ en vacances comme lorsqu'ils étaient enfants. Ils sont tous réunis pour ce voyage en Suisse , cela faisait longtemps qu'il n'étaient pas tous réunis. Oui mais pour ce voyage ils sont six à l'aller et savent qu'ils ne rentreront qu'à cinq. C'est la volonté d'Edith leur mère qui agit en femme libre. Elle a choisi "le jour et l'heure" où elle quittera cette terre. Edith est atteinte d'une maladie irréversible et veut partir en toute conscience lorsqu'elle est elle-même, entière, avec toutes ses facultés. Ses enfants l'accompagnent car c'est sa volonté. Direction la Suisse où cet acte,l a mort assistée est autorisée.

Rassurez-vous ce voyage sera joyeux même si le sujet est grave et difficile. Comme à chaque fois, Carole Fives avec sa plume fluide, délicate et émouvante apporte de l'humour et de l'humanité malgré le sujet diffficile. le choix du roman choral donne à chacun des personnages, l'occasion de se remémorer des souvenirs et de donner son point de vue sur la vie, la mort, le droit de mourir librement.

Pas toujours simple en effet pour le corps médical d'aborder le sujet en toute franchise, de dire au patient que ses jours sont comptés de façon franche et directe. Un sujet de notre société abordé avec brio et liberté avec tellement d'humanité. C'est la vie, c'est lumineux, à lire vraiment.

Ma note : 9.5/10
Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
Commenter  J’apprécie          70
Edith se sait malade. Elle a eu une belle vie. Un mari aimant, deux belles carrières et quatre magnifiques enfants. Elle souhaite avoir la liberté de partir à temps. La mort volontaire assistée étant illégale en France, elle parvient à convaincre sa famille de l'accompagner dans son ultime voyage.
"Ce n'est pas le choix du désespoir mais le choix d'une femme forte".
Jeanne, Théo, Anna et Audrey sont donc montés dans la voiture, comme lorsqu'ils avaient 10 ans pour partir en vacances. Pourtant à la clé, pas de plage ou de glaces qui collent aux doigts. La famille parcourt les km d'Agen à la Suisse pour qu'Edith puisse appuyer sur le bouton qui arrêtera sa respiration.

Le sujet est lourd, mais comme toujours, c'est avec beaucoup de douceur que Carole Fives nous livre une histoire touchante. A travers les chapitres courts, nous rentrons dans l'intime des accompagnants. Ces quatre enfants restent soudés mais qui ont chacun leurs lots de problème. Ce père, ce roc, qui accepte la dernière volonté de sa femme bien à contre coeur, qui a eu toute une vie avec elle mais qui manque pourtant de temps.

J'ai découvert Carole Fives avec "Tenir jusqu'à l'aube" et elle a confirmé mon intérêt à la dernière rentrée avec le très bon "Quelque chose à te dire". J'aime sa douceur, jusque dans sa personne et sa voix lorsqu'elle présente ses ouvrages. Je continuerais de la lire car les pages se tournent vite, les livres sont toujours court comme si tout devait être dit si rapidement. Néanmoins, je m'étais déjà fait la réflexion, j'ai besoin de plus pour que le récit reste en tête, me chamboule. Les personnages sont toujours très attachants mais l'on termine le récit avec un goût d'inachevé, des psychologies pas assez creusées, des situations trop rapidement écourtées. Et c'est tellement dommage.

L'histoire est bien choisie, elle nous questionne sur l'avis que l'on se fait sur la mort volontaire. Elle met en lumière le courage de la famille. Accepter la décision, mettre une date sur la mort de la personne aimée et surtout, devoir vivre avec.

Un sujet difficile mais la plume sait en faire un roman tout doux.
Commenter  J’apprécie          70
Rentrée Littéraire 2023 Parution le 23 Août Editions JC LATTES

Si les quatre enfants adultes du couple formé par Edith et Simon se retrouvent en voiture avec leurs parents pour ce qui pourrait ressembler à un départ en vacances, c'est pour une raison beaucoup plus grave.

Edith a développé une maladie dégénérative, un sous-groupe de Parkinson. Ce qui va l'amener d'ici peu à l'état de légume avec de grandes souffrances. Sentant l'échéance proche, Edith a décidé de quitter la vie tant qu'elle est encore consciente.

Elle a convaincu, après de longues discussions, ses quatre enfants et son mari de l'accompagner en Suisse où tout va pouvoir se passer dans une forme d'apaisement et surtout de légalité.

" Ce qui était fou, c'est qu'il y avait une parole tout à fait libre par rapport à ce qui allait se passer. La mort venait s'inscrire dans nos vies, comme quelque chose de très naturel, on a même parlé de l'après, du retour. Et de l'enterrement à venir. "

Carole Fives aborde dans ce court roman le thème de la fin de vie, du suicide assisté avec beaucoup de délicatesse. Chaque court chapitre donne la parole successivement à chacun des membres de la famille.

Ce n'est jamais lourd ni pesant. Au contraire, il y a beaucoup d'amour, de tendresse, d'humour à certains moments.

J'ai été profondément touchée par ce roman qui suscite la réflexion.

Je remercie Cultura et les Editions JC LATTES pour cette belle découverte.
Commenter  J’apprécie          73
Les deux parents et les quatre enfants devenus adultes réunis dans une voiture, en route pour le dernier voyage d'Edith, la mère, qui a decidé de ne pas laisser la maladie lui voler sa dignité. On alterne les narrateurs à chaque chapitre, ce qui permet à la fois de les connaître chacun et de mieux comprendre l'histoire. Et, avec pudeur, on les accompagné, nous aussi, jusqu'au bout.
Un beau roman sur un sujet délicat, qui demandait une certaine maestria pour le faire sans vulgarité ni prosélytisme. Défi relevé haut la main !
Commenter  J’apprécie          60





Lecteurs (648) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1437 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}