Un couple amoureux, un bébé à venir, une nouvelle vie va commencer pour Alice et Vincent.
Seulement, la vie ne se passe pas toujours comme on le souhaite.
Et César, leur fils va naître trop tôt. Un bébé prématuré.
Un univers qui leur est complètement inconnu.
C'est LE CHOC.
Désormais, c'est la culpabilité, les angoisses et les peurs qui submergent Alice...
"Pourrait-elle dire à Vincent, à ses parents, à ses amis, à un médecin, pourrait-elle dire ce qui la traverse, ce qu'elle vit ? Pourrait-elle raconter qu'elle lit les faits-divers impliquant des enfants avec une avidité et une émotion qui la submergent, qu'elle fond en larmes à la moindre image d'enfants dans la misère, le ventre trop gonflé, les yeux mangés de mouches ?
Ou d'enfants dans la guerre, le visage barbouillé de poussière et de sang, les yeux hagards saturés de violence et d'incompréhension ? Ou enfin d'enfants-soldats au regard défoncé à la colle ?
Désormais tous les enfants du monde ont le visage, les yeux, le corps de César.
Elle voudrait tous les secourir, les protéger, elle voudrait pleurer pour eux jusqu'à la fin des temps. Pourrait-elle raconter ça ?"
C'est l'inquiétude permanente, les interrogations et les non-dits.
"Elle se lève. Impossible d'avaler sa salive. Les chevaux de l'angoisse galopent dans sa tête :
dans un tournant, on peut quitter la route"
C'est aussi le deuil :
d'un bel accouchement
d'un bébé joufflu
des moments réjouissants de la part de la famille ou amis
des moments simples que vivent les autres mères.
Et surtout, c'est un couffin vide à la sortie de l'hôpital.
Ce couple essaye de garder la tête hors de l'eau, tant bien que mal, en étouffant leurs souffrances.
Montrer une image de parents irréprochables, d'une mère qui "sait faire".
Ne penser qu'à César...
"Car je ne peux pas. Partager l'émotion de Vincent là maintenant, je ne peux pas;
C'est trop risqué. Qui sait si nous n'allons pas céder, comme on le dit d'une digue ?
Alors non, je ne peux pas. Qu'un seul tienne et les autres suivront.
Vincent et moi n'avons plus le luxe de flancher en même temps.
Plus le luxe d'être deux face à la vie. Est-ce ça être parents ?
Faire des tours de garde sur le chemin de ronde, l'un après l'autre ?
Oui, pour que le château jamais ne s'écroule"
Et une prise de conscience brutale ! C'est la fin de la SÉRÉNITÉ.
"Mais nous qui ne serons jamais plus des êtres tranquilles"
C'est un combat de tous les jours,
Le combat d'une mère, d'un père et d'un enfant.
C'est le combat d'un couple : Être fort, ne pas faiblir.
Ne pas avoir droit de douter,
Ne pas avoir droit de ne pas être à la hauteur,
Ne pas avoir envie de s'occuper de son enfant, envie d'être ailleurs, envie d'oublier un temps...
Mais même cela, Alice se l'interdit !
Montrer qu'elle est capable de s'occuper de César, que sa vie de mère au foyer ne lui apporte que du bonheur.
Une femme épanouie aux yeux de son entourage et de son mari.
Cette pression qui l'écrase et l'anéantit peu à peu.
Un couple à la dérive,
Alice sombre...
"Alors, doucement, Alice sombre.
Alice sombre et personne ne le voit"
"Elle était dévorée par l'amour qu'elle lui portait. Elle se sentait à sa place. Et c'était bien cela qui la révoltait"
MAIS c'est surtout l'histoire d'une mère qui a un amour incommensurable pour son enfant.
"Tu es le monde"
"Le bonheur est si violent, si puissant, qu'il en devient étrange, c'est qu'elle n'a plus l'habitude de penser pour elle, de penser toute seule, plus l'habitude de ne pas s'inquiéter, de ne pas se soucier"
Parce que l'amour que l'on porte à son enfant dépasse tout ce que l'on ne peut imaginer avant d'être mère.
Un amour si fort qu'il CHASSE toutes les épreuves douloureuses pour ne garder que l'essentiel !
Un roman qui dit tant de choses à Nous les mères...
L'écriture est superbe, sincère et d'une grande justesse.
A découvrir vite !
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