La Vie heureuse

Toute son intelligence ne lui suffisait pas pour inventer ce qu'elle ne savait pas.

Elle songea qu'il y avait quelque chose de très beau dans l'idée que rencontrer la mort vous fasse aimer plus encore la vie.

A ce moment-là seulement, Eric se rendit compte combien sa démarche pouvait paraître violente. Quiconque se retrouvait subitement face à son propre tombeau réagirait probablement de la même façon

"On ne peut justifier indéfiniment les errances par les ratures du passé."

Il arrive qu'on se quitte comme on meurt paisiblement en plein sommeil

Elle avait la nostalgie de cette meriode où tout paraissait possible, où le désir de liberté n'était jamais un risque.

Il y avait une vraie beauté à s'investir passionnément sans ce que l'on fait. Elle devait moins juger, arrêter de tout voir à travers le prisme de son propre caractère et de son ambition.

Il fallait être politique. Laisser déjà planer l'idée que, si on perdait, ce n'était pas à cause de nos capacités moindres, mais de la flamboyance des concurrents.

La conscience de la mort n'etait-elle pas le meilleur atout pour construire son avenir?

Elle s'était sentie pathétique d'avoir été subitement effrayée par la mort, elle qui survivait dans cette antichambre de la vie, là où les ombres deviennent des présences.