Lennon

Comme son idole en 1971, David Foenkinos « imagine ». Il imagine un témoignage poignant de John Lennon sous forme de séances chez le psy au cours des cinq années où celui-ci s'est retiré de la vie médiatique et où il n'a produit aucun nouvel album.

Après une brève introduction pour mettre en place le contexte, on voit rapidement se mettre en place, par l'intermédiaire de David Foenkinos, un John Lennon à fleur de peau qui enchaîne les déclarations sur toutes les meurtrissures qui jalonnent sa vie : comment ne pas être bouleversé par ce témoignage sur des thèmes comme l'angoisse parentale, la maltraitance ou bien le mal-être enfantin ? Ici, on découvre un héros incompris (que, personnellement, je n'ai pas connu de son vivant, ce qui fausse peut-être un peu le jugement sur ces années qui deviennent lointaines) qui a dû constamment faire face à la folie de la célébrité planétaire et également à sa propre folie dévastatrice. Car, en contrepartie, ces séances de psychanalyse à une voix montrent un Lennon hautain, violent et immonde par moment, il faut bien le dire.
Dans ce portrait à sens multiples, l'auteur réussit à ne pas tomber dans l'oeuvre du fan de la toute première heure qu'il est pourtant (grâce à l'usage du "je" sûrement, qui lui permet de s'immerger différemment dans la tête de l'artiste), puisque non content de nous offrir plusieurs points de vue contradictoires sur la vie de cette icône quasi immortelle (rappelons-nous que John Lennon fait l'objet de commémoration tous les 8 décembre à New York), il expose d'une manière systématique, mais agréable, sa grande connaissance des détails de la vie des Beatles. Une biographie toute particulière que ce simple « Lennon », aussi vivante et touchante que triste et implacable.

Avec ce roman biographique, je découvre David Foenkinos qu'on me décrit comme un grand auteur (merci pour le conseil de lecture, Carré !) et qui, il me semble, joue sur le sentiment (en tout cas, ses titres La Délicatesse ou Les Souvenirs sonnent comme tels). C'est un plaisir qu'il faudra désormais renouveler.

John Lennon est né à Liverpool en 1940 en plein bombardements. Dès le début sa vie est un défi. Ses parents trop jeunes, immatures, mal assortis, se séparent assez rapidement et l'abandonnent. Il est élevé par une tante maternelle et son mari. Il reprend contact avec sa mère quelques années plus tard, après la mort de son oncle. Mais elle meurt à son tour peu après, écrasée par une voiture. Quand à son père, il ne s'intéressera à lui que par intérêt lorsqu'il deviendra célèbre...
Une enfance difficile, marquée par l'abandon puis l'ennui des années d'après guerre. Il va commencer la musique très tôt avec une bande de copains et dès le début des années 60, après sa rencontre avec Paul Mc Cartney, ce sera le succès. Les Beatles sont lancés. Un succès mondial, une vie à cent à l'heure, les voyages, les filles, l'alcool, les drogues, les nuits sans fin...Un premier mariage vécu comme un enterrement, une femme qu'il trompe mille fois, un premier enfant qu'il délaisse. Sa souffrance, le manque d'affection dont il a été victime, vont s'exprimer dans ses chansons : Help me if you can, I'm feeling down...I'm down, I'm really down...All you need is love.
Sa vie va changer avec la rencontre de Yoko, la femme de sa vie. D'origine japonaise, elle lui apporte enfin une certaine stabilité bien qu'il retombera malgré tout dans sa vie dissolue avant le calme de ses dernières années. Avec Yoko il s'engage dans un combat pacificiste dont la célèbre chanson "Imagine" nous donne le ton :
Imagine there's no countries
It isn't hard to do
Nothing to kill or die for...
And no religion too
Imagine all the people
Living life in peace.
Il s'installe à New York, ne supportant plus l'ambiance de l'Angleterre qu'il trouve rétrograde et raciste. le groupe va bientôt se dissoudre suite au départ de Mc Cartney et de sa relation avec Yoko. Après une première rupture avec cette dernière, ils vont reprendre leur vie commune, avoir un fils, Sean, auquel il va consacrer ses cinq dernières années...avant d'être assassiné par un déséquilibré devant son immeuble à l'âge de 40 ans.
Le livre de Foenkinos est à la première personne : John Lennon de 1975 à 1980, date de sa mort, fait le point sur sa vie lors de séances de psychanalyse. Il revient alors sur son enfance, le succès pharamineux des Beatles, ses relations avec ses compagnons, ses femmes, ses blessures jamais complètement cicatrisées, sa violence contre laquelle il va lutter, ses addictions et son génie. Se lit comme une autobiographie et se dévore comme un roman !
Et ceux dont les paroles des chansons des Beatles ont bercé la jeunesse y trouveront une nouvelle résonnance, un visage humain et presque douloureux derrière cette extraordinaire success story.
Entre le Saint et le Démon, Jésus et le Diable, John Lennon fut avant tout un homme...diablement talentueux

lorsque j'ai appris que l'écrivain David Foenkinos avait publié une fiction autour de John Lennon, je me suis dit que des deux artistes, il y en avait un que je connaissais beaucoup plus que l'autre, et ce n'etait pas, contrairement à la majorité des gens, l'auteur d'Imagine. Car je vous ai déja dit plusieurs fois le bien que je pensais de l'écrivain - et cinéaste Foenkinos, et j'avais donc envie de faire d'une pierre deux coups: continuer à lire son oeuvre et en savoir plus sur le leader de ce groupe que j'avais tant dédaigné.

En 1975, à l'âge de 35 ans, John Lennon décide de mettre un terme à sa carrière d'artiste afin de s'occuper de son jeune fils Sean. Pendant cinq années, il s'est retiré de la vie médiatique et n'a sorti aucun album. David Foenkinos entre alors en scène et imagine un témoignage inédit du leader des Beatles. Lennon en profite alors pour revenir sur son incroyable carrière et pour suivre plusieurs hypothétiques séances de psychanalyse. Ces séances lui donnent l'occasion de s'exprimer librement sur la terrible enfance qu'il a vécue, sur sa célébrité précoce, sur ses années d'errances, de solitude totale qui l'a conduit à la drogue, sur sa vie avec Yoko Ono… Son existence- et ses confessions- seront interrompues le 8 décembre 1980, jour de son assassinat par un déséquilibré.

Au début de ma lecture du roman, j'avoue avoir un peu tiqué : je trouvais le procédé d'une part, déjà utilisé par Michel Schneider dans son très réussi Marylin dernière séances ( sauf que Marylin avait vraiment suivi des séances d'analyse, contrairement à celles de Lennon purement fantasmées) et surtout, qui sentait un peu l'artifice et la facilité: à chaque séance, Lennon raconte l'histoire là où il l'avait laissé la dernière fois, et on sait tous que les séances de psy (notamment pour tout ceux qui ont suivi la superbe série En Analyse) sont tout sauf linéaires et chronologiques.

Mais rapidement, j'ai vite vaincu mes réticences et j'ai été convaincu par ces ces confessions qui prennent un tour inédit et personnel, sans que l'on puisse accuser son scribe de violer sa pensée ou sa parole. En effet Foenkinos, qui dans plusieurs de ses précédents ouvrages, avait laissé transparaitre sa passion pour Lennon, sa vie, son oeuvre, connait son sujet sur le bout des doigts, mais n'en demeure pas moins parfois critique sur son idole.

Du coup, le récit, jamais hagiographique, laisse transparaitre les failles et la grande humanité de Lennon, qui a quand même connu une enfance et une adolescence partciulièrement tourmentée. Et la dernière partie, sur sa période, (un peu) plus sereine avec le grand amour de sa vie Yoko Ono, est assez bouleversante.

Bref, l'exercice, périlleux au départ, s'avère être in fine extremement réussi, grâce avant tout au brio de l'auteur et à l'incroyable matière qu'il possédait.


Lien : http://www.baz-art.org/archi..

Une belle surprise que cette bio de "Lennon" par Foenkinos, imaginant les confidences de Lennon jusqu'a la veille de son assassinat, Foenkinos se démarque en choisissant de montrer la star planétaire sous le côté intime.
Le succés, la Beatlemania, mais aussi le côté mauvais garçon de Lennon, la renconte avec Ono puis le retrait en forme de rédemption, Foenkinos raconte avec sincérité sans omettre les mauvais côtés de la personnalité de Lennon.
Mais la rencontre avec Yoko Ono sera celle de la sagesse et de la tolérance.
Emouvant et formidablement vivant. Lennon for ever.

Foenkinos invente 18 séances chez un psy où Lennon raconte (à la première personne du singulier, évidemment)son enfance,la naissance des Beatles,les extravagances de sa vie,ses addictions et l'arrivée de Yoko Ono dans son existence.
Ce subterfuge littéraire permet d'aborder la complexité d'un homme sans racines stables, à la petite enfance marquée par des abandons et des mensonges, à l'adolescence chaotique,sauvé par la musique et le groupe de musicos,doté d'un ego surdimensionné et toujours mu par la passion de la composition,de la musique.
L'auteur nous prévient qu'il est un fan total de Lennon et ça se voit,il nous livre un portrait d'un Lennon fragile, son Lennon à lui,puisque les grands artistes appartiennent à leurs admirateurs qui créent chacun un morceau du Mythe.
Moi je suis fan de Foenkinos,de sa sensibilité,je parviendrais presque à aimer Lennon.

Je ne vais pas m'étaler sur l'histoire: si vous ne connaissez pas Lennon c'est que vous êtes E.T. ! Ici, on y retrouve un Lennon sur le sofa de son psy qui raconte sa vie complètement folle et tellement tumultueuse en dix-huit séances.
Ce roman de David Foenkinos est un roman faussement autobiographique fondé sur de vrais événements totalement réinterprétés. C'est léger et lourd, adorable et triste, indispensable et pourtant tout est faux. J'ai adoré alors que je ne suis même pas fan c'est pour dire (je suis plus Rolling Stones, voilà c'est dit, faute avouée est à moitié pardonnée non?). Bref, mon défi de fin d'année est de réduire ma Pile à Lire jusque'à ne laisser que dix livres maxi et j'ai trouvé ça dedans, une pépite vous dis-je. Rien que pour ça, ça valait le coup…mais bon j'en ai trouvé d'autres, je vous les raconterai au fur et à mesure de leur excavation…

8/12/1980 : assassinat de John Lennon.
2010 : trente ans de sa disparition et nombre de livres dont celui de David Foenkinos.
Son originalité : 18 séances de John Lennon chez un psychanalyste entre 1975 et la date fatidique.
L'occasion pour lui de se révéler sur le divan pendant les 5 années où il a choisi de s'occuper de son deuxième fils et de mettre sa carrière entre parenthèses.
Tout y est évoqué : une enfance douloureuse, la découverte de la musique, les amours, la première femme, le premier fils, la violence, la formation des Beatles, leur séparation, la reconnaissance, la popularité étouffante, Yoko Ono, les dérives, les provocations, les rémissions, les recherches et quêtes spirituelles, les engagements...
Des déchirures personnelles à une forme de paix en passant par un égoïsme effréné, tout concourt à ce que le plus "intellectuel" des "quatre garçons dans le vent" des années 60 se trouve, se retrouve, se découvre et accède à une forme de paix.
La psychanalyse le déshabille et la plume de David Foenkinos, accompagnée par la musique, donne naissance à un Lennon lucide et apaisé.
Très agréable à lire, ce retour en arrière dans les années 60 et 70 dessine aussi le portrait d'une société en questionnement et d'une jeunesse en quête d'identité dans une après-guerre aux valeurs trop traditionnelles pour la satisfaire.
Un vent de liberté revendiqué, une soif de vivre douloureuse jusqu'aux extrêmes, une connaissance permettant d'accéder à soi et à l'autre, voilà le chemin et les sentiers du divan.
John Lennon demeurera à jamais un symbole de paix et d'espoir.
Fabuleux "Imagine".

Fan incontesté des Beatles, j'ai un peu appréhendé la lecture de ce livre. J'ai donc décidé de le lire telle une fiction comme une autre.
Finalement, j'ai beaucoup apprécié cette biographie qui nous plonge dans la folie de la Beatlemania et nous montre le personnage Lennon comme un être de chair et de sang avec ses forces et ses faiblesses.

Le témoignage de David Foenkinos nous apprend à mieux connaître John Lennon. Il nous relate, au travers de 18 séances chez son psy, le parcours de celui que nous connaissons tous au travers de sa popularité par l'intermédiaire du groupe " Les Beatles " qu'il n'est pas lieu de décrire ici.
Il revient sur sa vie, depuis son enfance chaotique jusqu'à la création du groupe "Les Beatles" qui prendra fin en 1975 et la rencontre avec Yoko, sa dernière épouse. Il partage sans pudeur, ses émotions et ses sentiments sur son histoire personnelle, tels qu'ils les a vécus !

Un sujet en or : John Lennon. Fan des Beatles, l'auteur de la Délicatesse a fouiné dans les archives, les interviews et autres docs qui lui ont permis de recoller les morceaux pour retracer la vie de John Lennon.
Invitant le Beatles à lunettes sur le divan du psy au moment où la star avait décidé d'arrêter la musique (pour s'installer au lit avec sa compagne et faire passer un message de paix), Foenkinos fait tout de même revenir son personnage sur l'enfance, la fondation du groupe, les relations avec les autres membres, avec les femmes... et sa mégalomanie aussi !
Résultat : un roman punchy et très plaisant qu'on a du mal à lâcher, un récit ponctué de références musicales qui nous parlent, d'anecdotes en pagaille, de détails qui croustillent et la révélation d'une vraie face cachée...
Le tout agrémenté à la sauce Foenkinos, dont la plume est toujours aussi brillante.