Extrêmement fort et incroyablement près

Les humains sont le seul animal qui rougit, qui rit, qui a une religion, qui fait la guerre et qui embrasse avec les lèvres. Alors, plus on s’embrasse avec les lèvres, plus on est humain.

- Et d'après toi, que se passe-t-il?
- Je ressens trop les choses. Voilà ce qui se passe.
- Tu crois qu'on peut ressentir trop ? Ou alors qu'on ne ressent pas comme il faudrait?
- Mes intérieurs ne collent pas avec mes extérieurs.
- Et ce n'est pas le cas de tout le monde, tu crois?
- J'en sais rien. Je suis que moi.

Il y a des livres qu'on lit et puis il y a les livres qu'on vit. C'est ce livre qui procure du bonheur, qu'on a envie de lire rapidement sans jamais qu'il se termine. J'ai voulu le lire avant de voir le film. Au début je me perdais un peu dans le récit de chaque personne, puis je me suis demandée : comment est-il possible d'écrire avec un plume de génie sans oublier le fond du roman ?
Jonathan Safran Foer est exceptionnel, son esprit est doté de supers pouvoirs pour donner autant de détails d'émotions, de sentiments en même temps.
Les personnages sont tous parfaits, j'ai tellement de fois eu envie de serrer Oskar, l'enfant, dans mes bras que j'ai l'impression que je le connais depuis toujours.
Tout est écrit parfaitement, mon cœur pleure depuis que j'ai fini cette histoire... Je me sens vide comme à la fin de chaque excellent livre que j'ai lu.
Que vous dire de plus mis à part : Foncez, lisez, vivez ce roman !
Tu me manques déjà Oskar.

Je me demandais, pour la première fois de ma vie, si la vie valait tout ce travail que c'est de vivre. Qu'y avait-il exactement qui en valait la peine? Qu'y a t-il de si horrible à être mort pour toujours, et à ne rien sentir, à ne pas même rêver? Qu'y a t-il de si formidable à sentir et à rêver?

Les humains sont le seul animal qui rougit, qui rit, qui a une religion, qui fait la guerre et qui embrasse avec les lèvres. Alors en un sens plus on embrasse avec les lèvres, plus on est humain.
-Et plus on fait la guerre?

C'est tout de même bizarre que le nombre des morts augmente alors que la terre reste de la même taille, ce qui fait qu'un jour il n'y aura plus de place pour enterrer personne, non ?

Et je suis ici, plutôt que là bas. Assis dans cette bibliothèque, à des milliers de kilomètres de ma vie, j'écris encore une lettre sachant que, malgré tous mes efforts, malgré tout mon désir, je ne serai pas capable de l'envoyer. Comment le gamin qui faisait l'amour derrière cet appentis est il devenu l'homme que voici écrivant cette lettre à cette table?
Je t'aime.
Ton père.

J'espère qu'un jour, il t'arrivera de faire quelque chose que tu ne comprendras pas pour quelqu'un que tu aimes.

J'aime voir des gens réunis, j'aime voir des gens courir l'un vers l'autre, j'aime leurs embrassades et leurs larmes, j'aime l'impatience, les histoires que les bouches ne peuvent pas se raconter assez vite, les oreilles qui ne sont pas assez grandes, les yeux qui ne peuvent absorber d'un coup tous les changements, j'aime les étreintes, les retrouvailles, quand quelqu'un cesse enfin de leur manquer.

Dans mon rêve, le printemps suivait l'été, qui suivait l'automne, qui suivait l'hiver, qui suivait le printemps. [...]
Dans mon rêve, les peintres séparaient le vert pour en faire du jaune et du bleu.
Le brun pour en faire l'arc-en-ciel.
Les enfants ôtaient les couleurs des cahiers de coloriage avec leurs crayons et les mères qui avaient perdu leurs enfants raccommodaient leurs vêtements noirs avec des ciseaux..
[...]
Mon rêve remontait tout là-bas jusqu'au commencement.
La pluie retrouvait les nuages et les animaux descendaient la passerelle.
[...]
A la fin de mon rêve, Eve remettait la pomme sur la branche. L'arbre redescendait dans le sol. Il devenait une pousse, qui devenait une graine.
Dieu réunissait la terre et les eaux, le ciel et les eaux, les eaux et les eaux, le soir et le matin, quelque chose et rien.
Il dit, Que la lumière soit.
Et les ténèbres furent.