Mon rôle à moi, c'était de trouver le moyen d'être normal. Et pour ça, les enfants n'ont pas leur pareil. (p.91)
Qu’il faille à présent faire face à des conséquences calamiteuses, des événements qui s’étaient mis en branle et qui allaient les rattraper, tamponner le mot fichue sur leur vie, ils ne le réalisaient pas encore pleinement. Ils parvenaient à penser, agir, parler comme avant. Pardonnables, attendrissants même, car ils se laissaient griser l’un comme l’autre par la dernière gorgée de cette vie qu’ils venaient de foutre en l’air.
Most losers are self-made men.
(désolé pour l'anglais, mais ce roman n'est pas encore traduit)
Nous disposons tous d'un éventail de "moi" parmi lesquels choisir.
Et si, à première vue, on aurait pu simplement remarquer que nos parents n'étaient guère faits l'un pour l'autre, il est plus vrai de dire que ce mariage présageait une perte pour elle et que sa vie en a été changée à jamais - pas en mieux, comme elle avait dû le penser.
Chapitre 1
Nos parents étaient les dernières personnes qu'on aurait imaginées dévaliser une banque. Ce n'étaient pas des gens bizarres, des criminels repérables au premier coup d'oeil. Personne n'aurait cru qu'ils allaient finir comme ils ont fini. C'étaient des gens ordinaires, même si, bien sûr, cette idée est devenue caduque dès l'instant où ils ont bel et bien dévalisé une banque.
Chapitre 1
Le Canada ne m'a pas sauvé ; je le leur dis seulement parce qu'ils ont envie de le croire. Si mes parents n'avaient pas fait ce qu'ils ont fait, s'ils n'étaient pas morts en tant que parents, ma sœur et moi aurions mené des vies américaines sans déviance et nous nous en serions très bien portés. Mais de leur écart, est survenu le nôtre.
L'improbable devenait souvent tout aussi improbable que le lever du soleil.
Dans des circonstances différentes et plus favorables, nous n'aurions peut-être pas eu envie de passer une journée ensemble. La mort nous rendait indulgents. (p. 466)
La vie exigeait déjà quelques mensonges pour que les choses fonctionnent. (p. 321)