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Citations sur Canada (203)

"Dans ce monde, il y a deux sortes de gens, a dit Mildred. Oui, enfin, il y en a de toutes sortes. Mais au moins deux : ceux qui comprennent qu'on ne sait jamais ; et puis ceux qui pensent qu'on sait toujours. Moi, j'appartiens au premier groupe. C'est plus sûr."
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Le monde extérieur a disparu, comme si l'avenir et le passé étaient parvenus à leur terme en même temps et qu'il n,y ait plus que nous trois. (p. 202)
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Par conséquent, naufragé ici, dans le noir, à Partreau, il me semblait que je n'étais plus tout à fait le garçon d'hier, qui ne manquait de rien, peut-être destiné à une bonne fac, avec des parents et une soeur derrière lui. J'étais désormais plus chétif aux yeux du monde, insignifiant, invisible peut-être. Toutes considérations plus morbides que vitales - ce qui n'est guère un état convenable pour un garçon de quinze ans. J'avais l'impression qu'en étant où j'étais, la chance m'abandonnait, sans espoir de retour, moi qui m'étais toujours considéré comme heureux. Ma bicoque de Partreau était à vrai dire l'image même de l'infortune. Si j'avais pu pleurer, ces nuits-là, je l'aurais fait. Mais je n'avais personne sur l'épaule de qui pleurer, et puis, de toute façon, j'avais horreur de pleurer et je ne voulais pas être un lâche.
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C'est un mystère, les ressorts de l'être. Un mystère.
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Peut-être se croyaient-ils inchangés eux-mêmes, prêts à continuer comme par le passé. Mêmes problèmes. Mêmes désirs. Qu'il faille à présent faire face à des conséquences calamiteuses, des événement qui s'étaient mis en branle et qui allaient les rattraper, tamponner le mot "fichue" sur leur vie, il ne le réalisaient pas encore pleinement. Ils parvenaient à penser, agir, parler comme avant. Pardonnables attendrissants même, car ils se laissaient griser l'un comme l'autre par la dernière gorgée de cette vie qu'ils venaient de foutre en l'air.
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Sans le dire, je nous ai emmenés, me fiant au mieux à ma mémoire, jusqu'à l'emplacement où nous avions enterré les Américains. Curieux qu'un arpent de terre puisse être si étranger à sa signification : quoique d'un autre côté, c'est heureux, sinon les lieux deviendraient sacrés et impénétrables, alors qu'ils ne sont ni l'un ni l'autre et que tout trouve place dans notre pensée complexe pour susciter notre assentiment final - avec un peu de chance.
(...)
Mais l'idée que mon père, à l'âge de quatre-vingt-dix ans, soit au chevet de ma sœur à un moment difficile, et remue ciel et terre pour me demander assistance m'amenait bizarrement à éprouver que ma vie était pire qu'assiégée, menacée de nullification. Ils m'attendaient donc tous finalement, fantomatiques, obstinés, ils me dévisageaient indélébiles. J'ai réalisé à quel point j'avais voulu les effacer, à quel point mon bonheur était lié à leur disparition.
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Et si, avec le recul des événements, il est toujours possible d'accabler nos père et mère, de diagnostiquer une force irrationnelle, terrible, cataclysmique à l'œuvre en eux, il est surtout vrai que vus de l'espace, vus du Spoutnik, nous n'aurions pas paru si cataclysmiques ni si irrationnels, et ce n'est sûrement pas l'idée que nous nous faisions de nous-mêmes. Mieux vaut considérer notre vie et les agissements qui y ont mis fin comme les deux faces d'une même médaille à observer dans son entier pour bien la comprendre, l'avers, normal, le revers, désastreux. Contraires si proches. Toute autre façon de voir risque de ne pas rendre justice à la part rationnelle et banale de notre existence, celle où tout avait un sens pour ceux qui la vivaient, part essentielle sans laquelle ce récit ne vaudrait pas la peine qu'on le suive.
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Là où nous croyons détecter les signes, les indices avant-coureurs des désastres, nous nous trompons le plus souvent. Un enfant verrait aussi clair qu'un adulte dans ce domaine. Voire plus. Il y a des années, j'ai connu un homme qui s'est pendu, un boursier. Il avait des tas d'ennuis, des problèmes psychiques, il avait atteint un désespoir qui le rendait inaccessible à toute idée positive. Mais la semaine qui a précédé son instant fatal planifié dans le moindre détail - (...) -, il semblait, selon son entourage, avoir cessé de porter le monde sur ses épaules, il était d'excellente humeur. Il riait, il racontait des blagues, il mettait les uns et les autres en boîte, il faisait des projets comme on ne s rappelait pas lui en avoir entendu faire depuis longtemps. Ses amis se sont dit qu'il avait tourné la page, compris la vie, qu'il était redevenu lui-même - fidèle à leur souvenir pour leur plus grande joie. Et puis voilà :pendu au grand lustre du vestibule, dans la maison qu'il avait fait construire deux ans plutôt et qu'il prétendait adorer. C'est un mystère, les ressorts de l'être. Un mystère.
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Ma mère disait que j'aurais tous les matins du monde pour y réfléchir au réveil, et qu'alors il n'y aurait personne pour me dire quoi penser. J'en ai eu des matins, en effet. Ce que je sais, c'est qu'on a plus de chances dans la vie, plus de chances de survivre, quand on tolère bien la perte et le deuil et qu'on réussit à ne pas devenir cynique pour autant; quand on parvient à hiérarchiser, comme le sous-entend Ruskin, à garder la juste mesure des choses, à assembler des éléments disparates pour les intégrer en un tout où le bien ait sa place, même si, avouons-le, le bien ne se laisse pas trouver facilement. On essaie, comme disait ma sœur. On essaie, tous tant que nous sommes. On essaie.
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Le postulat de ce plan, c'était que l'être humain trouve banales les choses qui ne le touchent pas personnellement.
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