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3,61

sur 97 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La narratrice décide de se livrer à la police pour déclarer qu'elle a été victime d'un viol, mais tout est tellement embrouillé dans sa tête qu'elle pense avoir commis un meurtre, avoir tué son agresseur.

La déposition, en gros, c'est le parcours du combattant : on lui fait répéter les choses, lui posant au moins dix fois (je n'ai pas compté, mais c'est très souvent) :

« S'il avait sa main dans votre bouche, il ne vous tenait pas. »

Comme si elle pouvait se le rappeler si bien alors qu'elle est sous le choc. Pourquoi ne pas reconstituer pendant qu'on y est ? elle s'accroche parfois à des détails pour ne pas perdre pied : son jean préféré, qu'on lui a enlevé et remplacé par un collant informe car pièce à conviction, une façon de la transformer encore plus en objet, voire la discréditer.

En plus, elle avait bu, elle empeste le rhum-coca… de là, à la transformer en alcoolique et la faire culpabiliser davantage.

Cerise sur le gâteau, elle préfère les filles puisqu'elle est lesbienne… et son agresseur veut la remettre dans le droit chemin, ni plus ni moins, il n'a rien fait comme toujours…

« Ah tu kiffes les meufs, je vais te faire kiffer moi. T'as compris maintenant ? Tu feras moins ta conne. »

Ce court roman m'a plu, mais j'avais hâte de le terminer car Mathilde Forget utilise la répétition, presque en boucle des mêmes phrases, des mêmes mots, pour montrer le désarroi et la perte des repères, jusqu'à en devenir pesant, lassant même. Pas seulement pour vérifier si le violeur la tenait bien, mais aussi quand elle explique plusieurs fois dans la même page d'utilisation de l'application RespiRelax+ pour mieux se concentrer et garder les idées plus claires.

On en conclut que ce n'est jamais simple d'aller porter plainte quand on vient d'être victime d'un viol, car la moindre hésitation peut paraître suspecte… j'ai ressenti un certain malaise durant cette lecture, et j'avais vraiment envie que cela se termine.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Grasset qui m'ont permis de découvrir ce roman et de retrouver la plume de son auteure.

#demonpleingré #NetGalleyFrance
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Lu d'une traite, ce court roman nous plonge dans la tête d'une jeune femme, dont le traumatisme et le déroulé des évènements interroge sur la réalité de ce qu'elle a vécu : coupable ou victime. Mais au fur et à mesure que l'on avance dans l'histoire, on comprend que la jeune femme, malgré la culpabilité qui la ronge, est en fait la victime.
Ici, la plume de Mathilde Forget, immersive, nous offre un témoignage glaçant, où la victime semble accusé par la société de ce qui lui est arrivé. Un livre qui mérite qu'on s'y attarde.
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Lorsqu'elle arrive au commissariat pour expliquer ce qu'elle vient de faire, elle ne sait plus vraiment quel rôle elle a joué. Comment en être certaine alors que tout l'accuse pendant ces interminables heures d'interrogatoire. A force de répéter, dire, redire, elle va se rendre compte qu'elle doit faire très attention à la façon dont chacune de ses phrases va être interprétée. Car elle est ensuite écrite dans son procès verbal par celui qui l'interroge depuis des heures pour comprendre, lui faire dire, la faire douter…

C'est une jeune femme qui ressemble à un adolescent filiforme. Une jeune femme qui depuis ses huit ans sait qu'elle est amoureuse des filles. Qui a longtemps pleuré à cause de cette soit disant hérésie de la nature qui choquait tant ses parents. Elle s'est habituée à souffrir de ses différences, de l'incompréhension des autres, de leur regard sur elle.

Mais aujourd'hui, elle vient dire. L'homme qui la suit, son incapacité à refuser, sa violence lorsqu'elle lui dit quelle est lesbienne, le viol, les coups…
Mais aujourd'hui tout l'accuse, comment, vous n'avez pas réagit, vous n'avez rien dit, vous ne l'avez pas…

Des questions comme des accusations, des doutes dans les regards, des mots qui expriment violence et suspicion, rien n'est fait pour apaiser, pour comprendre, aucune empathie n'est exprimée envers celle qui ose dénoncer.

Un livre nécessaire pour comprendre la difficulté que connaissent celles qui osent dénoncer, pour entendre les mots de ceux qui reçoivent sans les comprendre les plaintes de celles qui ont souffert avant, mais qui devront encore souffrir après car elles ne sont souvent ni comprises, ni entendues, ni même écoutées.

chronique complète en ligne sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2021/04/17/de-mon-plein-gre-mathilde-forget/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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J'ai adoré mais je n'ai pas tout compris...

Difficile de faire un retour sur cette lecture dans laquelle j'ai plongé directement. Assez court, il se lit d'une traite.
J'ai adoré l'écriture, mais j'ai fini, à grand regret, par me perdre un peu.
Peut être une volonté de mettre en avant le statut complexe de l'héroïne.
Elle se rend au commissariat pour confier, avouer les événements de la nuit. Sonnée, confuse.
Victime ? Bourreau ?
Le sentiment perplexe de ne plus trop savoir dans quel camp elle se situe.

La plume m'a tellement plue, que je vais ajouter à ma liste « à la demande d'un tiers », son précédent roman.
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Un grand merci à NetGalley et aux éditions Grasset pour l'envoi de ce court récit de Mathilde Forget, de mon plein gré.

J'ai déjà eu l'occasion d'apprécier la plume de cette auteure avec À la demande d'un tiers, son premier roman, la quête personnelle et obsessionnelle d'une jeune femme sur fond d'internement psychiatrique, de suicide maternel et de rupture douloureuse…, un récit dérangeant mais intéressant à plus d'un titre.

Quand on fait quelque chose de son plein gré, c'est qu'on agit volontairement, en toute liberté. Mais peut-être peut-on lire aussi dans cette expression une notion de résignation, de consentement extorqué…
Actuellement, la notion de consentement est largement débattue… Il y a tellement de nuances : acquiescer pleinement, ne pas s'opposer… Consentir, est-ce accepter ? Répondre favorablement revient-il à exprimer vraiment une position favorable ?

L'héroïne de ce récit a passé la nuit avec un homme ; pourtant, elle est lesbienne… Ensuite, elle est venue se présenter à la police et une enquête est en cours, avec des interrogatoires, une expertise psychologique, des mises sous scellés de ses affaires personnelles…
Ce livre est d'une terrible densité… La trame est complexe : Cette jeune femme est-elle venue porter plainte ou se livrer ? Comment se fait-il qu'un avocat prépare déjà sa défense, que ses amis lui tournent le dos ? Que s'est-il passé d'irréparable, cette nuit-là ?

L'écriture est prenante, ambiguë… à la première personne, un JE perturbant, d'autant plus que la quatrième de couverture nous prévient que ce récit est inspiré de l'histoire de l'auteure…
C'est toute une atmosphère pesante, lourde de causes et de conséquences, d'idées préconçues et de préjugés sociaux, où les questions aussi se font violentes, toutes en écho et en récurrences.
Autour de la narratrice, Mathilde Forget a su placer des personnages qui théâtralisent le monologue : l'équipe policière est constituée de véritables types, le Major, bourru et bienveillant, Jeanne, aux avant-bras tatoués, et enfin Carole qui vapote et humilie son collègue sans discontinuer ; l'avocat aussi est intrigant… Ils constituent des respirations dans le récit…

140 pages à peine… Je ne suis pas certaine de pouvoir supporter plus ! Tout est dit. Une terrible montée en puissance.

#demonpleingré #NetGalleyFrance




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Une femme arrive dans un commissariat, coupable, victime, ce n'est pas.clair et c'est normal que cela ne soit pas clair.
Ambivalence est le mot qui revient dans les pages de ce court roman que j'ai lu d'une traite.
Le dégoût monte, la tristesse aussi, qui est qui, problème de place, problème de mots...
Au fil des pages, on comprend mais le dégoût monte tout de même.
Je ne veux pas trop en dire car cela perdre l'essence du roman.
Un roman révoltant

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Un roman court, sec, qui se  présente sous forme d'une déposition. La narratrice vient se présenter au commissariat, victime d'un viol.
Mais correspond-elle à l'image souhaitée de la victime? A-t-elle fait ce qu'il fallait?
Révoltant et percutant, on lit ce livre d'une traite.
Il pointe du doigt la difficulté de se défendre d'un crime que l'on n'a pas commis, mais dans lequel on a joué un rôle.
Pourtant, certains points qui se veulent le fait d'une écriture moderne sont restés perméables pour moi: pourquoi appeler tous les protagonistes par leurs prénoms, comme si la narratrice les connaissait? le but est peut-être de les humaniser, au contraire de la victime qui reste anonyme, mais pour moi, au fil des pages, c'est maladroit. La confusion voulue pour souligner son état, affaiblit parfois la fluidité du récit,  ce qui a un peu amoindri mon plaisir de lecture.
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[AVIS LITTERAIRE]

6 avril 2021

Et donc, cette lecture fut courte mais intense…
Elle est arrivée sur ma liseuse grâce à #netgalleyfrance et les Editions Grasset.
Je ne savais pas trop à quoi m'attendre.
La quatrième de couverture parlait d'une jeune femme, d'une visite un dimanche matin de son plein gré au commissariat de police.
Qui est-elle ?
Que lui est-il arrivé ?
Qu'a-t-elle fait ?
Progressivement, en lisant les 140 pages de ce roman de Mathilde Forget basé sur une histoire réelle, vous découvrirez son histoire. Si vous êtes comme moi, d'abord vous penserez qu'elle a commis un acte abject et puis…
Cette lecture est à la fois dérangeante et salutaire. Elle met avec beaucoup de distance, un éclairage sur les violences sexuelles dont sont victime encore trop de femmes. Les violences sexuelles se déclinent sous plusieurs formes et sont communément appelées « viol ».
L'autrice met le doigt sur un regard que notre société a sur les victimes de ces viols… Malheureusement, nous connaissons par coeur les remarques comme « Sa jupe était trop courte. », « Elle avait bu de l'alcool. », « Elle l'a aguiché en dansant… », « Elle patati… » ou encore « Elle patata ».
Ce livre met de façon assez chaotique le lecteur en position de spectateur. Spectateur de celle qui encore sous le coup d'une soirée arrosée va déposer plainte pour viol. Ses faits et gestes, sa vie privée sont analysés. Pourtant, c'est elle qui a subi cet odieux outrage.
Perdue, elle porte petit à petit le poids de la culpabilité, de cette culpabilité qui ne lui appartient pas.
Mathilde Forget s'est inspirée de son histoire personnelle pour écrire ce deuxième roman. Il n'est pas simple à lire. Il a la confusion de ces femmes en état de choc. Il faut s'accrocher pour le lire, pour ne pas abandonner, pour supporter cette question récurrente et ce malaise.
Et puis, on se dit STOP ! Arrête de tergiverser. Termine ce bouquin parce que ton malaise, il est si petit face à l'angoisse de cette femme, face à son désarroi et face à ses blessures physiques et mentales.
Finalement, qui est la victime ? Qui est le bourreau ? Celle qui se présente comme coupable ou celui qui se prétend victime.
Un témoignage qui chamboule et qui nous confirme encore que rien n'est acquis pour nous, les femmes.
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Coupable ou victime ?

Ce court roman qui sort aujourd'hui tentera d'instiller le doute dans votre esprit.

Dimanche matin, commissariat de quartier, l'haleine aussi chargée que le cerveau embrumé par les vapeurs de rhum coca, elle est venue seule. Mais pour quoi au juste ? Déposer plainte ? Se livrer à la justice pour un crime qu'elle aurait commis ? Ce n'est pas très clair ... ni pour elle, ni pour qui que ce soit d'ailleurs. Et pourtant dans ce genre de situation, le doute n'a pas sa place !

Entendue mais pas écoutée, questionnée mais remise en question, l'heure est à la justification.

Dans ce second roman inspirée de son histoire personnelle, Mathilde Forget s'intéresse au sentiment de culpabilité ressenti par les victimes d'agressions sexuelles. Elle montre grâce à ce récit aux allures d'enquête que ce sentiment est ouvertement distillé par la société (proches, entourage, machine judiciaire). A l'époque des #metoo et #balancetonporc on pourrait croire ce principe dépassé... Pourtant, cette histoire sonne tristement juste et de nombreux passages sont criants de vérité.

Je découvre la plume de Mathilde Forget avec ce roman, une plume vive, tranchante qui sied parfaitement à la force du message qu'elle véhicule. Même si le sujet du viol a souvent été traité ces derniers mois et que l'on pourrait craindre un certain « déjà vu », je peux vous assurer que la manière de l'aborder ici est vraiment singulière et qu'elle mérite qu'on s'y attarde.
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La narratrice se rend au commissariat. La veille, un peu ivre, elle qui préfère les femmes est pourtant rentrée chez elle au bras d'un homme. La soirée a viré au cauchemar.

Ballotée d'agent de police en expert, de médecin en avocat, difficile de ne pas se sentir coupable, même lorsqu'on est victime.

Un très beau roman sur la force qu'il faut pour faire appel à la justice.

A lire le coeur grand ouvert.
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