Un grand merci à NetGalley et aux éditions Grasset pour l'envoi de ce court récit de
Mathilde Forget,
de mon plein gré.
J'ai déjà eu l'occasion d'apprécier la plume de cette auteure avec
À la demande d'un tiers, son premier roman, la quête personnelle et obsessionnelle d'une jeune femme sur fond d'internement psychiatrique, de suicide maternel et de rupture douloureuse…, un récit dérangeant mais intéressant à plus d'un titre.
Quand on fait quelque chose de son plein gré, c'est qu'on agit volontairement, en toute liberté. Mais peut-être peut-on lire aussi dans cette expression une notion de résignation, de consentement extorqué…
Actuellement, la notion de consentement est largement débattue… Il y a tellement de nuances : acquiescer pleinement, ne pas s'opposer… Consentir, est-ce accepter ? Répondre favorablement revient-il à exprimer vraiment une position favorable ?
L'héroïne de ce récit a passé la nuit avec un homme ; pourtant, elle est lesbienne… Ensuite, elle est venue se présenter à la police et une enquête est en cours, avec des interrogatoires, une expertise psychologique, des mises sous scellés de ses affaires personnelles…
Ce livre est d'une terrible densité… La trame est complexe : Cette jeune femme est-elle venue porter plainte ou se livrer ? Comment se fait-il qu'un avocat prépare déjà sa défense, que ses amis lui tournent le dos ? Que s'est-il passé d'irréparable, cette nuit-là ?
L'écriture est prenante, ambiguë… à la première personne, un JE perturbant, d'autant plus que la quatrième de couverture nous prévient que ce récit est inspiré de l'histoire de l'auteure…
C'est toute une atmosphère pesante, lourde de causes et de conséquences, d'idées préconçues et de préjugés sociaux, où les questions aussi se font violentes, toutes en écho et en récurrences.
Autour de la narratrice,
Mathilde Forget a su placer des personnages qui théâtralisent le monologue : l'équipe policière est constituée de véritables types, le Major, bourru et bienveillant, Jeanne, aux avant-bras tatoués, et enfin Carole qui vapote et humilie son collègue sans discontinuer ; l'avocat aussi est intrigant… Ils constituent des respirations dans le récit…
140 pages à peine… Je ne suis pas certaine de pouvoir supporter plus ! Tout est dit. Une terrible montée en puissance.
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