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Critique de brigittelascombe


"Je savais que rien ne me conduirait sur les traces d'une étoile filante qui jouerait certains soirs le rôle improbable de ma mère" confie Gilles Hector, avocat quadragénaire divorcé fils d'un "photographe de plateau" professionnel de la "lumière" et d'une mère inconnue.
Ce sont ses souvenirs, suite à la mort de son père et à leur difficile compréhension réciproque qu'il relate dans Baisers de cinéma car sa propre naissance est liée à "un baiser de cinéma" dont il ne connait pas l'actrice, une actrice qu'il recherche (à la manière d'un enquêteur) dans tous les tournages auxquels son père a participé.
Mais c'est surtout sa lumineuse rencontre avec Maylis, femme mariée mère d'un petit garçon,Mayliss à l'insaisissable étrangeté, Mayliss "à la voix enfantine",Mayliss "très belle et très blessée", Mayliss traductrice d'arabe en français qui "rêve de changer de vie", Mayliss, fantasme qui l'obsède et le renvoie par ses côtés d'ombre et de lumière à cette mère "qui a filé comme une étoile".
On comprend aisément que Baisers de cinéma ait obtenu le Prix Fémina 2007.
Quel beau roman d'amour! Quel amour sublimé pour une mère inconnue porteuse de secret élevée au rang des stars.Pour un père disparu, distant car artiste fantaisiste et original, dont le seul legs à son fils amateur de détails (il se souvient de chaque réplique de films,de chaque détails des tenues de Mayliss) donc très cadré de caractère,est "la sensibilité à la lumière". Pour une comédienne faite femme qui tient tour à tour du Mister Jekyll et du Mister Hyde pour mieux asservir ce "toxicomane" en manque. Pour le septième art, dont les références aux dialogues de films, aux prises de vue,aux cinéastes, sont celles d'un cinéphile confirmé!
Quelle fine observation de l'amour,de la relation amoureuse passionnée,de l'adultère au risque de se perdre,du désir de l'autre cet inconnu que nous portons en nous depuis toujours!
Eric Fottorino, habitué des prix littéraires: Caresse de rouge a obtenu le prix François Mauriac, Korsakov le prix des libraires et le prix France télévisions.
Il évoque lui-même Falaises d'Olivier Adam qui a dit "Le sens caché de ma vie aura été de fuir un père présent et de chercher sans fin une mère disparue" pour expliquer que Mayliss, héroïne principale de Baisers de cinéma n'est peut-être qu'une "doublure".
J'évoquerai Mon très cher amour....de Françoise Giroud à lire, car complémentaire, avec un avocat (de la défense aussi) en recherche de mère et une amoureuse, ce coup ci jalouse (alors que dans Baisers de cinéma c'est Gilles qui se pose en rival du mari toujours amant et aimant).
De bien riches lectures!
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