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Critique de motspourmots


Il semble donc que cette initiative inaugurée l'année dernière par l'intéressant hebdomadaire le 1 devienne une habitude estivale. Tant mieux car le hors-série de l'été dernier m'avait beaucoup plu et je trouve l'idée excellente, le format particulièrement adapté à la lecture en vacances, facile à glisser dans son sac de plage pour picorer un texte de temps en temps.

Ce sont ainsi de nouvelles plumes qui s'attèlent au thème de l'ailleurs, identique à celui de l'an dernier. Certains auteurs livrent un texte inédit, d'autres ont puisé dans leurs archives pour tenter de coller au sujet, avec plus ou moins de bonheur. Forcément, chaque lecteur sera plus ou moins sensible à l'approche des uns et des autres mais tous ces textes ont le mérite d'inviter au voyage et surtout à la réflexion. J'avoue avoir particulièrement apprécié les approches de Lydie Salvayre et Véronique Ovaldé avouant "détester être ailleurs" avec des raisons qui peuvent se rejoindre et une façon de s'emparer de la notion même d'ailleurs, de jouer avec, qui me réjouit et me parle.

J'ai été très émue par le récit de Karine Tuil dont le père est parti "ailleurs" à peine trois jours après la parution de son dernier roman, L'Insouciance en août dernier. J'ai été très convaincue par la nouvelle de le Clézio (dont je n'ai pas lu grand-chose à ma grande honte) et qui parvient en une dizaine de pages à trousser une histoire poignante, troublante et forte avec ses Rats de rue. Bien sûr, je me suis régalée avec le regard toujours aussi acéré de Tonino Benacquista qui interroge avec ironie la notion de touriste et d'aventurier... un vrai bonheur !

Mais c'est le très beau texte de Valentine Goby, Un mot blanc qui m'a vraiment bouleversée. Car cette notion d'ailleurs qui peut évoquer le voyage, la découverte, le plaisir, peut aussi être synonyme d'exil, de départ, de nostalgie et de mélancolie. Elle parvient à illustrer de façon vraiment parfaite cette résonance intime que l'évocation de ce mot peut provoquer en chacun de nous.

De toute façon, il n'y a rien à jeter dans tout ça. Erik Orsenna nous emmène le long du Saint-Laurent, ceux qui ont lu le Grand marin seront curieux de retrouver Catherine Poulain dans un exercice très différent (mais un environnement toujours aussi sauvage). Les amoureux de la plume de Natacha Appanah seront ravis de retrouver son univers si particulier.

Bref, ce recueil se trouve dans toutes les bonnes librairies, les kiosques à journaux et les points presse des gares et des aéroports. Sa couleur orange fluo fait qu'on ne peut pas le manquer. Et son prix - 6,90 € - finit de vous convaincre.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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