J'ai rendez-vous avec toi

J'étais un médecin qui écrivait, je suis un écrivain qui est médecin. C'était une question de vie ou de mort, c'est maintenant une question de vie et de mot. Un R en moins change la donne.

J'ai sauvé la vie de tas de gens qui n'étaient pas toi. J'ai vu des patients mourir malgré mes efforts. En médecine, on perd toujours à la fin, mais on retarde l'échéance, on fait des pieds de nez à la Camarde, on offre du temps pour fabriquer des souvenirs.

J'ai l'impression que Dieu, là-haut, a éteint la lumière. Ton absence prend toute la place.

Ce livre est un dialogue entre nous deux, mais ce pourrait être une conversation entre n'importe quels père et fille, parce les liens qui unissent pères et filles sont universels, intemporels. Il n'est jamais trop tard.

Des années plus tard, j’en ai fait mon métier, j’écris des histoires pour permettre aux lecteurs d’échapper à la réalité, de voyager, de s’alléger. Dans un roman, on peut inventer toutes les poupées, tous les minis-ours et tous les pères qu’on veut, personne ne peut vous les prendre.

Dans notre dialogue aujourd'hui, il y a du suspense, de l'émotion et des morts, le souffle de la grande Histoire. Il n'y a pas de cul, ça se vendra moins bien, forcément. Les parents et les enfants ne parlent pas de sexe ensemble, c'est tabou. Il n'y a pas de cul mais c'est tout de même une histoire d'amour. Et en plus, le personnage principal meurt à la fin. Un livre qui finit mal fait plus sérieux, surtout en période de crise.