C'est un premier roman dont on va entendre parler j'en suis certaine. Pour diverses raisons.
Sa forme : c'est un récit écrit d'un jet continu, d'une traite, sans chapître, sans alignement. Un texte continu entrecoupé de nom de COULEUR ou de METALLISE en majuscules. C'est tout.
Un peu perturbant au départ mais nécessaire comme un flot de paroles continu, un grand monologue qui raconte le quotidien d'un ado en capuche dans le 77.
C'est un récit qu'à plusieurs reprises, j'ai lu à voix haute pour entendre claquer la langue, sa musicalité, son rythme.
Ça claque, ça pète, ça vit et pourtant il ne se passe pas grand chose dans cet abribus en béton où notre narrateur passe ses journées à fumer des pétards refusant de prendre le car scolaire conduit par
Polnareff. Il regarde Enzo, le traître, la fille de novembre, le grand Kevin et les jumeaux partir et reste la journée dans son abri sous sa capuche.
Il nous raconte son 77, et regarde passer les voitures sur la nationale, une rouge, et il se souvient, une jaune, d'autres souvenirs reviennent et surtout 3 métallisées ce matin là.
C'est un roman d'initiation, lui au corps frêle, qui se planque sous sa capuche, nous raconte son bled, ses champs marron, le père Mandrin sur son tracteur, la vieille, les vieux qui jouent au loto, la parisienne, ce qui a fait que son pote Enzo soit devenu le traître, ...
Il nous conte l'arrivée du grand Kevin qui fera de lui un autre.
Je n'ai pas envie de vous en dire plus si ce n'est que c'est rural, c'est noir, ça claque, ça pulse, la vie quoi dans le 77.
L'écriture est tranchée, saccadée, c'est un long monologue sonore et sensible. Poétique à sa manière.
Quelle force d'écriture. Un coup de poing, un coup de maître disent certains.
Ce roman sort de l'ordinaire. A découvrir de toute urgence.
Ma note : 8.5/10
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