Citations sur La forêt des 29 (64)
Mais ce que nous dit aussi Djambo, c'est que les lamentations sont vaines. La source est en nous. Il est encore temps - il est plus que temps - d'aller à sa rencontre. Nous pouvons nous recréer. Et recréer le monde. Ensemble, et par nous-mêmes.
p.486.
Mais ce que nous dit aussi Djambo, c'est que les lamentations sont vaines. La source est en nous. Et il est encore temps - il est plus que temps - d'aller à sa rencontre. Nous pouvons nous recréer. Et recréer le monde. Ensemble, et par nous-mêmes.
p.452.
Enfin, comme toujours, il se trouvait des gens pour avoir de drôles de petits sourires lorsque les Vingt-Neuf tombaient. Des types qui prenaient goût au spectacle, des salopards qu'on connaissait depuis longtemps. Ou des fous.
p.449.
La différence, c'est que de temps en temps, au beau milieu de toute cette vie scandaleusement normale, il y avait toujours un homme ou une femme qui, au premier arbre menacé d'un coup de hache, venait s'enlacer à un tronc. Et qu'on devait décapiter sur-le-champ pour sauver la face. Même quand c'était un gamin ou une très jeune fille. Le capitaine avait fini par comprendre pourquoi ils venaient, ces petits-là, de douze, treize ans, parfois dix. Ses soldats venaient de tuer leur père, leur mère, leurs frères. Ils ne voulaient pas, ou ils ne pouvaient pas leur survivre.
p.384.
Malgré tous les efforts de Djambo, ils n'avaient toujours pas compris qu'une renaissance dans l'enveloppe d'un nouveau corps fait de l'homme, une fois de plus, l'esclavage des passions et malheurs de ce monde. Et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il ait chassé de son âme toute forme d'attachement et de pulsions. Ils préféraient se dire : " Une vie de plus, quel bonheur ! Pourvu seulement que je ne me réincarne pas dans un serpent, un porc ou un cancrelat ! "
p.359.
Elles se renseignent alors de plus près ; et c'est ainsi qu'ils apprirent, encore plus stupéfiant, que les femmes, chez les Vingt-Neuf, étaient dispensées de tout travail pendant leurs menstruations. Et qu'après leurs accouchements, elles avaient droit à tente jours de repos absolu. On les écartait alors du groupe. Non qu'on les soupçonnât d'être impures. On voulait tout simplement éviter qu'elles et leurs nouveau-nés ne tombent malades. Les Vingt-Neuf accordaient tant d'importance à ces deux prescriptions qu'ils les avaient placées en tête de leurs commandements.
p.343-4.
" Nos maris ne lèvent jamais la main sur nous, leur avait confié une Vingt-Neuf, ils nous font confiance, tout ce qu'ils nous demandent, c'est de ne pas leur mentir. Mais eux aussi, ils nous doivent la vérité, et, sils nous trompent, il leur faut quitter le village, exactement comme s'ils avaient coupé du bois vert ou tué une bête. Comme nous, du reste, si nous prenons un amant. C'est le prix à payer. En revanche, si nous devenons veuves, nous ne sommes pas chassées, comme ailleurs au Pays de la Mort. Nous avons le droit de nous remarier et de faire d'autres enfants. Ce n'est que justice, non, puisque les hommes le font ! "
p.283.
Inda jubile. Pas meilleure occasion pour elle de savoir à qui elle a affaire. Comme dit Kanchi, la vieille qui tient le bordel à deux rues d'ici : " On ne sait rien des gens tant qu'on ne sait pas comment ils font l'amour... "
p.180.
Djambo a éclaté de rire. C'était la joie comme avec Karma, de se sentir compris. Le bonheur de se découvrir une raison d'être. Une place aussi sûre que, la veille au soir, celle de étoiles dans le dessin des constellations.
p.172.
on peut toucher le fond, la réalité s'en fout. Les buffles continuent à se baguenauder, le vent soulève, comme tout les matins, de grandes volutes de poussière, les serpents pointent la tête de leur trou en déroulant sournoisement leurs anneaux avant d'aller rappeller à qui se trouvera sur leur chemin que ce dont eux, les seuls maîtres de cette terre.