L'héroïne, Mariamne, est une petite fille de dix ans condamnée à la pendaison. Arrive en ville un bateau pirate dont le capitaine n'est autre que Joaquim. Il sauve la fillette et, après plusieurs mois passés sur son navire, il l'abandonne à une famille paysanne.
Dix ans plus tard, Mariamne - qui n'a jamais revu son sauveur - entame sa première journée de travail dans un asile psychiatrique. Elle apprend rapidement qu'y est enfermé le capitaine Joaquim et qu'il va bientôt passer sur le bûcher. Elle décide donc de tout faire pour le libérer.
L'histoire se passe en 1804, sous fond de guerre. Joaquim, éternel manipulateur et égoïste joue-t-il franc jeu avec Mariamne? Parviendra-t-elle à le sauver? Son entourage la met en garde mais elle continue à croire à son sauveur, cet homme détestable qui ne voit que son profit personnel et qui a toujours profité des autres. Il adore irriter et outrager. Il ne perd jamais une occasion d'agacer les médecins. Mariamne, quant à elle, est une jeune femme attachante, fougueuse, innocente et parfois un peu naïve.
C'est un histoire d'amour et de faux-semblants. Certains passages, où le capitaine raconte ses aventures en mer, sont vraiment très bien écrits. C'est un roman agréable à lire. Je l'ai terminé en trois jours. J'ai vraiment apprécié. C'est une merveilleuse aventure, avec des personnages riches. Je vous le conseil.
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Il [Joaquim] resta en silence pendant quelques minutes puis se tourna vers son amie et entama:
— Au nom du capitaine Joaquim, de celui qui a cru dur comme fer qu’il était invincible. Il a enfin compris que de ce dernier voyage, il ne reviendrait pas. A bord d’un navire de feu, il s’engage sur son dernier chemin. Ecoute son histoire. Depuis sa naissance, il s’est senti emprisonné par les règles de la société. Il s’est libéré, il est devenu libre. Ses colères sortaient avec violence. C’était son défaut. Il n’était pas cupide, ni haineux du monde, il rêvait simplement d’aventures. Jamais son âme ne mourra, il vivra à travers les siècles. Le temps passera, la population vieillira, changera. Lui, il restera toujours dans la mémoire de certains, dans le cœur de d’autres. Au nom du capitaine Joaquim, de celui qui a cru dur comme fer qu’il était invincible. Il a enfin compris ce que signifie réellement que d’être immortel.
— Et qu’est-ce que cela veut dire ? Voulut savoir Mariamne.
Il se rassit et expliqua:
— Etre immortel ne signifie pas vivre à jamais… mais ne jamais être oublier.
- Je vois dans vos yeux que vous vous posez des questions. Laissez-moi vous éclairer. Vous êtes peut-être en train de dormir, ce ci serait un rêve. Ou alors, vous êtes bien réveillé et êtes bien ici parmi nous. Ou bien êtes-vous dans une sorte de "transe" et tout ce ci est votre imagination, ou l'imagination de quelqu'un d'autre…
- Cessez de faire ça.
- De faire quoi? Demanda innocemment le prisonnier.
- D'embrouiller les esprits ainsi. Cela ne marchera pas avec moi.
- En êtes-vous certain? La plupart des humains sous-estime le pouvoir des mots. Ils sont si forts, si puissants!
Qui suis-je? Une domestique condamnée à laver le sol de plus riche sans avoir le droit à la parole, que l'on regarde toujours de haut comme un chien, que l'on interdit de réfléchir. Je dois faire et me taire; je dois faire et ne jamais me plaindre. Oui, c'est vrai: Joaquim est un pirate. Mais il m'écoute lui! Il me cause comme à l'un des siens, comme à quelqu'un d'instruit, de titré, de noble. Il me considère alors qu'il est Marquis. A ses côtés, je ne suis pas une domestique et je peux être moi-même. De plus, il est toujours là pour moi, à chaque fois.
Joaquim est le plus fort, le plus rusé, le plus habile. Il passe tout son temps à embrouiller les esprits, à manipuler les gens qui l'entourent, par des mots, par des gestes, par même un simple regard. Je le voyais faire avec ses marins, avec ses ennemis et avec ses soi-disant amis, mais jamais je n'aurais pensé qu'il faisait de même avec moi. Il me faisait me sentir à part dans son cœur. Il n'en était rien. Il a joué avec moi. C'est ce qu'il fait toujours.
La vérité, c'est qu'il m'amenait à penser ce qu'il voulait que je pense; il a fait de moi son pantin; par ses belles paroles, par ses perfides bienveillances, je suis devenue son instrument. A chacun de ses désirs, j'obéissais. Je croyais faire cela par bon cœur, je ne me rendais pas compte que c'était lui qui tirait les ficelles. Qu'a-t-il fait de moi? Il semblait si sincère!