Idées noires - Intégrale

Idées bien noires , en effet, trop même...

Franquin confiait:"Avec les idées noires, j'ai été frappé de la manière dont je pouvais déprimer les autres"...

Les planches en noir et blanc révèlent un trait rageur, révolté, des hachures et des ombres, qui est tout à fait en accord avec le ton grinçant des textes.

Jeu de mots ou plutôt jeu de maux s'enchaînent, du style " ne pas confondre ( c'est l'expression-leimotiv) surrégénérateur et centrale à comiques ou l'aimer follement et l'avoir dans l'appeau."

Les thèmes de société et les prises de position personnelles abondent mais on retrouve essentiellement la peine de mort, les attaques contre les militaires, les chasseurs, les bourreaux.

L'aspect engagé de cette BD montre un virage dans l'esprit de l'auteur: la maturité et la volonté de marquer ses idées, de les traduire en dessins s'affirme nettement.

C'est intéressant mais le pessimisme assumé lasse le lecteur et le déprime, en effet...

Je n'accroche que très moyennement à ces "Idées noires".
Pourtant, l'idée était prometteuse : l'humour de Franquin, cette fois-ci un peu noir, avec un soupçon de critique de nos moeurs… Cela ne pouvait que faire des étincelles !...
Hélas, l'inventeur du mythique personnage de Gaston Lagaffe est ici peu en forme : ces gags et ces idées sont relativement banales, lorsqu'ils ne s'agit pas de calembours parfois un peu bêtes…
Et les dessins qui sont le point faible de Franquin, s'ils peuvent être d'autre fois passables, sont ici pour le moins faiblards !... On a connu un Franquin meilleur dessinateur !... Là, il se laisse aller, case et dessine complètement n'importe comment. Hergé n'aurait pas dessiner comme ça !...
Il y a certes là de belles idées sur notre société, des valeurs humanistes ardemment défendues, mais cela ne suffit pas à sauver le texte et je garderai de cette lecture un souvenir mitigé.

Avertissement : cette critique est inutile.

Je vis cette BD en passant dans le bureau de mon père.
"Franquin ? Bof, c'est pas trop ma génération... Mais ce sont les idées noires ! J'adore l'humour noir, le sarcasme, le caustique... "
Je la volai.
Je la lus. Sans me marrer.
Je re-re-re-re-découvris que je n'avais pas exactement le même humour que le paternel...
Ce fut une nouvelle bataille perdue dans la guerre civile au sein de ma fratrie de pisseuses pour avoir le plus de points communs avec notre papa !
Je vous dis pas merci M. Franquin.

Mon cher Franquin, grand Môssieur de la bande dessinée ; excusez-moi pour la petite note sévère que j'ose attribuer à vos "idées noires".
J'en profite pour vous avouer, n'avoir jamais ouvert un album de votre si cher Gaston, ni même de cette drôle de bestiole qu'est votre Marsupilami.
Est-ce grave docteur ?... bien sûr que non.
Nous nous étions croisés, lorsque plus jeune, j'explosai de rire en feuilletant mon magazine biblique adoré : fluide glacial.
Je me confesse à vous une fois de plus, pour vous dire que déjà à l'époque, c'était l'humour totalement " Débiloff Profondikoum" de votre camarade " Edika ", accompagné de ses mascottes "Bronsky et son Clark Gaubeul" , qui m'avait converti pour mon plus grand bonheur à la religion "du Grand n'importe quoi" ; sans oublier la participation certaine de Sieur " Binet et ses Bidochons". (oui, je volais très haut à l'époque).

J'étais donc très enthousiaste de vous relire à travers ce double album des Idées Noires, mais... la magie n'a pas opéré.
Pourtant pessimiste assumé, tous les cadrans étaient au vert pour une totale adhésion.
Par les thèmes ici abordés, déjà, pardon, triturés, cuisinés à votre sauce... piquante!...
_les guerres stupides ; leurs militaires atomisés ; les cons de chasseurs, qui chez vous se font si joliment massacrés (pandan-lagl) ; la défense des animaux (suite logique) ; la revanche des animaux (bah oui, normal quoi!) ; les sportifs (beaufs ou dopés) ; la pollution ; la peine de mort ; la conquête spatiale et autres gags et aberrations se déroulant sur notre pauvre planète Bleue (oui, noire...pardon!) Il est vrai que vous ne faites pas dans la couleur...noir + blanc = noir.

Donc je disais... la magie n'a pas opéré.....pire!.....Je n'ai esquissé un sourire que 4 ou 5 fois.....Oh malheur!... Je n'ai pas ri !
Alors ? que s'est-il passé non de non ?...
Étais-je meilleur client avec 30 ans de moins ?
Est-ce les horreurs qui nous entourent qui vous font paraître trop gentillet ?

2 questions s'imposent à moi...
a_ Suis-je devenu un vieux con ?
b_ Mon humour a t-il changé à ce point après toutes ces années ?

J'ai remis le nez dans un album d'Edika, il n'y a pas si longtemps que ça, et bien... j'ai pleuré de rire comme à 20 ans.
J'en conclus que mon humour est resté en tous points identique.
Non !... ça ne peut pas être ça ?... Vous voulez dire que....MERDE!!!! AU SECOURS !!!!

J'ai un peu honte de l'avouer mais au cours de ma vie de lecteur de bd, je suis toujours passer complètement à côté de Franquin. Je n'ai jamais lu un seul Gaston Lagaffe par exemple même en étant plus jeune car ce n'était manifestement pas le genre de bd qui m'attirait. Comme quoi, cela existe ! Devant autant d'éloges faites à ce one-shot de ce que beaucoup considère comme l'un des plus grands auteurs de la bds franco-belge, je ne pouvais pas passer à côté au moins une fois dans ma vie. Voilà pour le contexte.

Idées noires est une succession de gags un peu morbide et qui a pour toile de fond l'absurdité humaine. On sent également l'époque de la guerre froide, de la peur de la troisième guerre mondiale et du nucléaire. C'est l'époque également où de grands pétroliers viennent souiller les plages. On est également en pleine dépression. Bref, c'est une vraie chronique sociale cynique et désabusée. Et dire que ces gags ont plus de 25 ans. Certains restent d'actualité !

C'est vrai qu'il y a de bonnes idées avec des dialogues savoureux. Les gags ne font jamais rire mais toujours un peu réfléchir sur l'état du monde. Je comprends qu'on puisse aimer. Cet auteur avait manifestement du talent. Pour autant, ce n'est pas une référence pour moi qui suis attiré par une autre forme de bd plus moderne.

Tout est dans le titre.
Du très très bon. Prenez un Franquin (Spirou, Gaston) et laissez le dessiner tout ce qui lui passe par la tête sans lui mettre de limites. Pas de censure, pas de "roh, allez, c'est un peu poussé, là" ni surtout de "c'est pas un peu vicelard, ça?".
Ensuite, savourez. de délicieuses idées noires. Des jeux de mots mortels. Des chasseurs chassés.
C'est jouissif, dans le sens où on se dit que c'est exactement le genre d'idée limite qu'on a pu avoir en lisant de gentilles petites BD. On n'osait en rêver, Franquin l'a fait.
Tout en noir et blanc (à peine un peu de gris).

Un humour bien noir... Une préférence pour le " PANDAN-LAGL " !