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Roman constitué de trois parties renvoyant à une époque éteinte, il met en scène René McKay, professeur de littérature à l'université, qui vient de signer les papiers de son divorce. Il a 55 ans. Il est désabusé, envieux de la réussite ses collègues et de la jeunesse de ses étudiants qu'il critique allègrement, conscient de son marasme et de sa médiocrité. Il est en perte de sens, et vieillissant, de sa valeur sur le marché de la séduction, où il se sent déclassé. le cynisme de ses propos nous faire réagir, tantôt nous choquant, tantôt nous faisant réfléchir, nous reflétant une part de nous-mêmes, de nos angoisses et de nos jugements. C'est la grève étudiante qui va le ramener sur la voie de l'évolution. En tout cas, j'ai juste une chose à lui dire, à René: j'ai aimé ça, moi, le fluo. C'était mon premier roman de Biz, et j'ai bien hâte d'aller lire les autres.
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Que faire à 55 ans lorsque la vie est plate, que les illusions se sont envolées, que le travail devient une corvée, que la famille a éclaté et qu'e l'on juge que la société va du mauvais coté ? C'est ce genre de personnage, prof de littérature, spécialiste de point-virgule, désabusé au cube, que l'auteur promène d'une déception à l'autre, d'un ricanement à de pathétiques tentatives pour donner un sens à sa vie. Aucun apitoiement sur soi ici, juste une prise de conscience implacable de la vacuité de son existence. Malgré la noirceur du thème, j'ai trouvé ce texte rafraichissant !

Car le regard sans compromis que pose le héros sur le monde qui l'entoure est d'une lucidité admirable. Que ce soit quant à la dégradation de la qualité de l'enseignement universitaire, du terrorisme des wokes ou de l'égoïsme dans les relations humaines, les réflexions sont toujours pénétrantes, même celles qu'on ne partage pas nécessairement. L'écriture est fluide, le vocabulaire riche, les propos caustiques et l'atmosphère, noire à souhait, enveloppe le tout presque jusqu'à la fin, fin qui m'a semblé détonner un peu trop du reste. Mais c'est un tout petit bémol par rapport à l'ensemble. Un auteur à suivre.
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Roman psychologique dont l'action se déroule en 2012, alors que s'amorce le mouvement étudiant (les carrés rouges/ printemps érable) contre la hausse des frais de scolarité universitaires. L'antihéros est un professeur de littérature française désabusé, cynique, mal dans sa peau de cinquantenaire nouvellement divorcé qui retrouvera la flamme (au travail et en amour) grâce aux manifestations et à la grève étudiante.

Le personnage principal est peu sympathique, mais on arrive tout de même très bien à imaginer le désabusement d'un professeur de littérature à notre époque, face à des étudiants sûrs d'eux malgré leur ignorance et leur peu de culture et de maîtrise de la langue. C'est donc plutôt de la pitié que l'on ressent d'abord pour lui, même si on ne peut s'empêcher de juger sa propre médiocrité avouée. Dans sa vie personnelle, il est également plutôt pathétique, mais heureusement, on assiste à son "réveil" dans la troisième partie du roman, ce qui aide à l'apprécier davantage. Les thèmes abordés plairont certainement davantage aux lecteurs universitaires (le milieu est décrit de manière très réaliste), cinquantenaires ou en quête de sens.

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Voici un autre roman de Biz où la noirceur côtoie la lumière. René McKay est un homme désabusé : amour, enseignement, politique, société, culture... la vie en générale lui semble fade et démoralisante. Toujours prêt à s'élever contre les nouvelles idées de ses élèves et collègues, le professeur de littérature blasé semble se complaire dans son cynisme.

Chaque génération comporte son lot de récalcitrants qui se croient plus réfléchi, plus engagé voir même plus intelligent que la génération qui la succède. Pendant que René McKay, supportant ces illusions, se trouve seul et isolé, une révolution prend vie, soulevant dans son élan jeunes et moins jeunes. le courant aura raison du cynisme et emportera dans son mouvement notre héros ressuscité, lui donnant enfin une raison de faire lui aussi parti de la vie.

Dans ce roman, Biz dresse un portrait très juste de notre société désillusionnée, parsemée ici et là d'espoir et de victoires.
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Les hauts et les bas de René McKay, professeur d'université cinquantenaire, divorcé, au cynisme éloquent et à la critique sévère envers le corps professoral et la gent estudiantine : le propos est désespérant jusqu'aux deux tiers du roman. Mais ô surprise, un événement printanier, une mini-révolution ébranlera ses convictions à l'égard de la jeunesse et de ses propres motivations. L'écriture de Biz Fréchette est toujours aussi juste et porte ses coups au corps mais le salut arrive un peu tard dans l'histoire et la fin arrive précipitamment. J'en aurais pris une bouchée de plus...
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Résumé : René McKay, cinquante-cinq ans, est prof de littérature à l'université. Fraîchement divorcé de sa femme, Vicky, il a peu de contact avec son fils de vingt ans, Mathieu. Renfrogné, désillusionné, il s'est au long des années isolé du monde. Il ne vit pas, il végète, se contentant de répéter à des étudiants distraits des vérités d'un autre âge, des concepts qui n'allument plus personne.

Un malheureux séjour en Suède pour prononcer une conférence inepte devant une poignée de blasés est la goutte qui fait déborder le vase. Plus rien de tout ça ne vaut la peine. Fini, l'amour, le sexe ; fini, les illusions, les rêves, les espoirs, l'enthousiasme. Cependant, à son retour, une grève étudiante bat son plein. Et tout est à nouveau possible.

Dressant un portrait à l'acide du milieu universitaire, Biz n'épargne ni les profs ni les étudiants. Mais il célèbre l'union, la harde, la horde, c'est-à-dire le peuple en mouvement quand il n'agit pas en troupeau.

Commentaires : Je me suis revu à l'Université du Québec à Montréal (UQÀM) dans les années 90 en lisant cette fiction de BIZ alors que j'y enseignais, bien que l'intrigue se situe en 2012. Ambiance départementale des plus réalistes. Et j'ai revécu les événements entourant le « printemps érable », la grève générale et illimitée des étudiants pour protester contre la hausse des frais de scolarité imposée par le gouvernement libéral de Jean Charest. Tel est le cadre du cinquième roman de Biz, un des membres du groupe rap québécois Loco Locass.

La chaleur des mammifères raconte l'histoire d'un professeur de littérature désabusé par son travail d'enseignant et par l'attitude de ses étudiants et de ses collègues. Avec humour et une touche de cynisme, Biz amène son personnage principal, René McKay, à découvrir, à la suite des événements de l'automne 2012, tout le potentiel de cette jeunesse arborant le carré rouge. Et si tous ensemble, nous les mammifères humains, on se mettait en mouvement pour changer le cours des choses…

Le récit de Biz est aussi agrémenté par des commentaires sur la création littéraire comme :

« Faites des phrases courtes. Évitez les adverbes. Apprenez à ponctuer. Et rappelez-vous ce mot de Quintilien : ‘'Une phrase trop chargée d'adjectifs est comme une armée où chaque soldat serait accompagné de son valet de chambre'' » (p. 32).

Ou encore celle-ci sur l'utilisation du point-virgule :

« Destiné à unir deux propositions ayant un lien entre elles, le point-virgule ajoute de la nuance et du rythme à la narration. Utilisé. Savamment, le point-virgule prépare une chute inattendue et devient un marqueur de cynisme. Michel Houellebecq l'utilise abondamment. En cent ans, soit depuis la parution de du côté de chez Swann en 1913, j'avais calculé une baisse d'occurrences de 86% du point-virgule dans la littérature française. Malheureusement, le point-virgule est menacé par la mode des phrases courtes. Paradoxalement, c'est la brièveté du texte qui a redonné une seconde vie au point-virgule. Accolé à la parenthèse, il devient un clin d'oeil qui indique au lecteur que la phrase doit être lue au second degré » (p. 80).

À lire (une recommandation pour étudiants et professeurs des institutions supérieures d'enseignement).

Ce que j'ai aimé : Ce constat : « Corriger, c'est le supplice de n'importe quel prof. Essentiellement parce qu'en évaluant l'apprentissage de ses élèves, l'enseignant mesure sa propre capacité à transmettre le savoir. le résultat renvoie presque toujours au double constat d'échec des apprenants et des maîtres » (p. 13).

Ce que j'ai moins aimé : -
Lien : https://avisdelecturepolarsr..
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Cinquième ouvrage de l'auteur/rappeur Biz. C'est ma troisième lecture pour moi. Cette fois ci, le sujet principal est la grève étudiante de 2012 au Québec.
Le professeur de littérature René McKay est un homme fade qui ne comprend rien à ce que vit son fils, son ex-femme, ses collègues, ses étudiants. Il égrène les cours, en s'impliquant le moins possible, sur tout les plans. Puis arrive la grève étudiante, cet évènement qui le réveillera tout en entier.
Les critiques ont été très mitigés lors de la sortie de cette ouvrage, la majorité des critiques trouvant ce roman beaucoup trop sombre. Ce n'est pas mon cas, je trouve que dans chacun de ses romans il y a une belle éclairci qui nous donne confiance. La seule chose qui m'a vraiment déplu c'est que la grève étudiante, l'évènement sensé être le pivot central du roman, n'arrive qu'au deux tiers. Donc pendant plus de la moitié du roman ont nous décrit comment René n'est pas «adapté» dans sa vie, la grève arrive, il regarde tout cela de loin et soudainement il va dans une soirée qui se transforme en manif et c'est l'épiphanie, toute sa vie se transforme l'instant d'une nuit. La manière dont le roman est construit est donc un peu exagéré à mon avis, manquant de réalisme.
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Roman sur la vie universitaire et les études en Littérature au Québec. J'ai adoré même s'il s'agit sûrement du roman le moins personnel de Biz.

Le personnage principal vient de se divorcer et se cherche une raison pour continuer son travail, qui est de moins en moins utilise selon lui, dans le milieu littéraire. Comme à son habitude, Biz nous reverse un personne « sombre » qui n'est pas en dépression mais pas loin.
On suit à la fois les étudiants et les professeurs en ce début d'année universitaire. Tous ont une personnalité bien propre à eux.

Comme à l'habitude, c'est les pensées de Biz, qui s'entrecroise avec le texte, qui rendent ce roman aussi complet: nous suivons pas seulement les étudiants/professeurs dans leur université mais ces mammifères dans leur habitat naturel. Ce sont les forces de la nature qui dicteront les gestes de ces animaux.

Naufrage reste encore mon roman préféré de l'auteur mais La chaleur des mammifères prend facilement la deuxième position. Merci encore Biz pour ce bijou littéraire.
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Avec La chaleur des mammifères, Biz nous livre une réflexion sur la génération Y et l'avenir de la langue française sur fond de grève étudiante. J'ai été séduite par ce livre riche, drôle et touchant.
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