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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
René Frégni, c'est du beau, de la bombe, de la bonne, de l'amour, de l'ivresse, et bien sûr de jolis seins qui réchauffent la paume des mains du grand homme.

Léo, il n'est pas sage, pas fou non plus, c'est un loup qui croque dans l'amour comme on croque dans une pomme d'amour. Il veut aimer, il veut être bleu d'amour, il veut la passion, le feu. D'abord, il s'éprend de Juliette mais qui est en couple avec son ami Pierre. Tous les trois sont potes mais Léo a les yeux aussi grands et gourmands que Tex Avery pour Juliette. Premiers émois, premières colères. Les loups se mangent.

Arrive Mina et c'est le coup de foudre. Fini les potes, il n'y en a que pour Mina. Sa peau bronzée, ses bracelets de pacotille qui dansent sur ses bras cotonneux, ses seins gonflés de vie, ses cuisses de gazelle, Mina c'est une amazone, la muse de Léo. Ensemble, ils vont s'aimer, se bouffer des yeux, se manger chaque centimètre de peau, se trouer le coeur, c'est l'ivresse, la joie, la passion folle.

Sur les routes de la Méditerranée, ils partent, vers le sud, vers l'été, vers la liberté. Ils vivent d'amour et d'eau fraîche. Ils n'ont le temps que pour eux. La foule disparaît. Les amoureux dansent, s'éteignent, se vivent et puis s'abîment. L'amour, ça fait toujours peur, quand on a vingt ans, on s'ouvre les veines pour se sentir vivant, on hésite, on s'échappe, on fuit. Cavale en amoureux vers une cavale en solitaire.

Les paysages sont beaux, intenses, le soleil brille dans Tendresse des loups. Les mots se font tendres, coquins, sensuels. René Frégni érotise l'Italie, la Grèce, même le soleil se déshabille.

René Frégni décroche le soleil pour que rougisse la peau. Il se plonge dans l'instantanée urgence parce que l'amour n'attend pas.

Un beau Frégni une fois de plus qui sent bon le Sud.
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Tendresse des loups est un roman de René Frégni, pas forcément le livre que j'ai préféré de cet auteur que j'adore par ailleurs, non pas forcément celui qui m'a le plus ému, mais c'est un récit fulgurant et attachant, j'ai trouvé ici des thèmes fondateurs de son oeuvre que nous sommes plusieurs amis sur Babelio à visiter de part en part avec beaucoup de jubilation. Ce roman trouve bien sa place dans ce chemin...
Tout commence à Marseille, dans un petit appartement où le narrateur infirmier psychiatrique le jour, partage quelques mètres carrés avec ses deux amis en couple, Juliette et Pierre. C'est l'histoire d'une amitié insouciante et tout pourrait s'arrêter là dans ce bonheur suspendu au-dessus du vide...
Et puis tout s'accélère un peu, le destin s'en mêle comme à chaque fois, donne ces petits coups d'accélérateur qui font qu'on était ici au début d'une histoire et qu'on se retrouve là quelques temps plus tard et plus avec les mêmes personnes. On ferme les yeux comme pour se protéger d'une lumière trop forte, on les rouvre et le décor n'est plus le même. C'est souvent comme cela dans les paysages de René Frégni.
Et puis le narrateur rencontre Mina un soir dans le hasard d'une rue, avec le fil d'or de la nuit qui se tend comme le fil d'un funambule et qu'il faut déjà emprunter car il n'y a désormais plus d'autre chemin. Ce pourrait être une banale histoire de cavale en plein soleil, mais sous la plume de René Frégni, le soleil devient une brûlure, les mots deviennent une gourmandise, le corps sensuel d'une femme devient un rivage éperdu où jeter nos bras et nos rêves.
Dès les premières instants de cette rencontre, Léo aime déjà Mina comme un fou. C'est le coup de foudre et dans la phrase de René Frégni cela appelle l'odeur du vertige.
D'autres odeurs sont là et leurs couleurs aussi, celles des cerisiers, des oliviers, des pétunias, des violettes, tout ce décor qui vient à eux lorsqu'ils tendent les doigts vers les fragrances de l'été en partance.
C'est une robe qui glisse le long d'un corps soyeux et bronzé. Il y a les après-midi torrides, les baignades, nus, dans cette crique protégée du regard du monde.
L'ivresse est là et il n'y a pas forcément besoin de vin blanc. Ou bien juste un peu avec quelques fruits de mer au retour de la plage, pour sentir ce frémissement qui accompagne le désir au bord des gestes.
Et puis, la lumière verticale du soleil vient brusquement toucher la terre et l'ouvrir en deux comme une noix.
Léo fou d'amour propose à Mina de fuir, poursuivre ce bonheur ailleurs, il fait tout pour provoquer cette fuite et ne plus s'arrêter en chemin...
Le soleil traverse ce roman, il est partout dans les pages, parfois jaune dans une générosité gourmande, parfois blanc comme le silence. C'est le même soleil qui cogne sous les poitrines.
Ils traversent des villes écrasées de chaleur. Rome, Corfou, rêvent de filer vers l'Afrique... « le soleil n'est jamais si beau qu'un jour où l'on se met en route ». Cette phrase revient comme un refrain.
Plus tard, ils trouvent une maison abandonnée, le lierre court déjà sur les murs, avec son parc, entouré de la campagne qui protège ce jardin dans son écrin de verdure. Plus loin le jardin s'ouvre vers une rivière, sa fraîcheur fait du bien aux corps...
Même la lumière sur les statuts muettes et figées sous leur marbre blanc où court aussi un peu de lierre, a quelque chose de sensuel.
Pourquoi ne pas s'arrêter à présent, se poser dans un endroit ? Pourquoi faut-il toujours fuir ?
Parfois il y a quelque chose d'animal, un cri, une douleur, un regard, les corps épris d'une même fusion...
Le vertige brusquement s'embrase et tout chavire au bord de l'abîme.
C'est un amour destructeur, la pente vertigineuse qui mène à l'abîme.
Comment un ciel si bleu, si lisse, peut-il contenir autant de cris d'amour ?
La jalousie monte peu à peu, c'est une rage au corps, qui dévore, emporte tout, aveugle les yeux.
C'est la vie qui tangue comme un bateau, c'est une barque qui se désamarre de son port d'attache.
La fin est simple et magistrale dans cette dernière phrase que je vous laisserai découvrir plus tard et qui clôt ici l'histoire, l'ouvre ou la referme en même temps, c'est un volet qui bat dans le vent et laisse passer un dernier rai de lumière.
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Encore une fugue, des paysages solaires se succèdent follement au rythme des saisons, pourchassés par la menace de la pluie, l'imminence glaçante de l'hiver, c'est une farandole de toits dorés et brûlants,  une gifle de  mers bleues, des bouffées  de violette et de sel, des éclats de maisons chaulées de blanc  au bord du rivage grec, ou la braise rouge  d'une demeure close sur ses mystères,  enfouie sous la verdure d'un parc abandonné ...

Paysages, pays pas sages, dépaysage pour une fuite éperdue de Léo emportant Mina...

Car aucun écrin ne semble assez beau, aux yeux de Léo, pour conserver, retenir, garder la trop belle Mina.. 

Romanesque  et dévorante passion qui dit la fièvre des corps, la toute-puissance du désir , la torture de la jalousie, la violence de la possession.

 Et la tragédie sans issue de l'amour fou.

 Une version méditerranéenne de Manon Lescaut , et un narrateur, Léo, qui serait l'incarnation moderne, jusque dans les -superbes - dernières lignes, du chevalier Des Grieux.

Quant à  Manon...Mina...on est tout près de l'homonymie...

Léo est aveuglé par la beauté de Mina, il ne voit plus qu'elle, si loin, si près. ..

Si près qu'il ne peut ni la  comprendre ni la deviner, qu' il l'aime d' une passion sans respect ni  satisfaction,   née sur la ruine,  la mort , le saccage de tout de qui l'a précédée.

Si loin qu'il ne se reconnaît plus, coupe tous les ponts, se jette à corps perdu dans l'illégalité,  l'effraction, le braquage, la clochardisaton, la folie.  Une chute vertigineuse.

Mina, elle,  n'est qu'un corps, une odeur, des yeux noirs, une chevelure de feu, une robe légère. La Beauté  comme la verrait Baudelaire, une statue parfaite et sans pitié pour laquelle se consument les poètes.  

Rien à voir avec les personnages de ses  autres romans, aimés, croqués, cernés avec tendresse et doigté par un Fregni empathique et chaleureux.

Mina, comme Manon, Odette ou Albertine,  est un être de fuite,  qui surgit et disparaît avec la même inexplicable autorité, menaçante, cruelle ( " Tu as eu peur?") ,  capricieuse, désinvolte, impérieuse puis tout à coup  enfantine, craintive, tour à tour possessive et indépendante, avide de protection et éprise de liberté . Un mystère. Une contradiction.

Elle est le plaisir et la mort. Éros et Thanatos.

Bien sûr,  on est toujours chez Fregni. La langue est sensuelle, savoureuse, les lieux incandescents, magiques. Mais on l'a un peu perdu quand même, notre René,  dans ce ballet tragique et passionnel.

J'ai parfois un coeur de midinette et j'ai lu d'une traite cette fugue en sol majeur  d'un romantisme échevelé,  mais  j'ai été décontenancée de ne pas y retrouver l'ami familier que j'y cherchais.. .

D'où ce petit bémol dans la notation - je n'y connais rien en solfège, ça fait quoi un bémol sur un sol majeur? Ça fait boum?- mais je n'ai jamais regretté le voyage...j'en reprendrais même une petite taffe, do not bogart that joint, my friend..
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le talent de René Frégni nous emporte !
ne pas raconter cette histoire d'Amour
afin de ne pas tout gâcher !

à lire : suspens !!
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Comme souvent l'auteur nous entraine dans une histoire d'amour extrême ou le coeur est dépassé par la violence des sentiments.
Passionnément amoureux, le héros est subjugué par la jolie Mina. Mais il l'étouffe. Les mots sont très forts, les descriptions de sa jalousie, de la lassitude de l'autre sont magnifiquement décrits. Un petit bijou pour ceux qui aiment les romans intimistes. bravo
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Un livre pour les idéalistes de l'amour passion, de l'amour fou, exclusif. Les personnes raisonnables n'apprécieront pas.
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