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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Oh joie ! Je suis tombée sur ce livre avant la nuit...aujourd'hui lors de l'une de mes virées "chineries"..ayant hâte d'arriver chez moi pour me précipiter dessus et le dévorer !..
Déjà ralliée à la plume Frégnienne,je succombe une fois de plus à cette histoire autobiographique où l'ombre et la lumière se frôlent constamment dans l'écriture et le récit de cette drôle d'amitié entre un " voyou" Max, fiché au grand banditisme et un écrivain qui anime des ateliers d'écriture en milieu carcéral et qui élève sa fille.
Ce fameux "Max"va proposer de s'associer avec l'écrivain pour monter un restaurant...et tout va basculer : arrêté et déféré l'écrivain est placé en garde à vue....la machine judiciaire est en route, redoutable et sans pitié servi par un juge retors, et sans explication ira jusqu'au harcèlement....
Incroyable histoire..l'écrivain qui fréquente les détenus pour les ateliers d'écriture...passe de l'autre côté de la barrière..se traduit alors toute la violence et les sentiments exacerbés que peut ressentir un homme privé de liberté face à des situations d'injustice et ubuesques et qui auront de lourdes conséquences dans sa vie quotidienne....l'auteur nous dépeint le milieu carcéral comme la palette d'un peintre: les odeurs, les couleurs,..le désespoir qui suinte et la folie qui rôde.
.....c'est dense, intense, le lecteur est pris à parti dans cette situation presque kafkaïenne..où la vie peut basculer en une fraction de seconde..

Et dans tout cette obscurité, toujours une touche de lumière dans les tourments ..se remémorer la nature, l'amour de ses proches, l'amitié...
Sublime roman.
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Dans « Tu tomberas avec la nuit », René Frégni nous tend la main et nous invite à venir et revenir avec lui dans le milieu des prisons. J'évoque le fait de revenir car nous sommes plusieurs lecteurs à aimer cheminer dans le monde de cet auteur sensible, attachant et que nous commençons à connaître peu à peu, de récits autobiographiques en romans et parfois les deux se mélangent avec harmonie dans une écriture fraternelle.
Ici il est question des rencontres au parloir dont le temps est effroyablement minuté, des cris des prisonniers dans la nuit carcérale, de l'écriture qui chemine comme une faille dans un mur...
Nous retrouvons cet univers que l'auteur connaît bien, il l'a fréquenté des deux côtés. Quand il était jeune il a été emprisonné pour avoir déserté de l'armée. Plus tard, il a franchi de nouveau les portes de quelques prisons pour animer des ateliers d'écriture : celle d'Avignon qui n'existe plus, Les Baumettes à Marseille et celle de Luynes qui est le théâtre du livre dont je viens de terminer la lecture.
René Frégni sait nous parler de ce milieu carcéral avec une rage et une sensibilité à fleur de peau, les mots qu'ils convoquent pour nous les offrir sont écorchés, saignent du dedans. Il est proche de ces hommes qu'il a côtoyé autour des livres, le temps d'un rayon de soleil parmi les geôles et les matons, le temps de déplier quelques phrases et d'y poser un fardeau, une douleur, un manque, un abîme. Il sait nous en parler comme des frères. Peu importe ce que ces hommes ont commis comme crimes affreux, il n'est pas là pour juger, et nous non plus, ces hommes ont déjà été jugé par la justice, ils purgent désormais leur peine, parfois depuis vingt ans et plus... Ici il est juste question d'apporter un peu d'humanité par les livres, un cahier, des stylos...
« Tu tomberas avec la nuit » est un récit autobiographique.
Lors d'un atelier d'écriture qu'il anime à la prison de Luynes, René Frégni se lie d'amitié avec Max, un truand marseillais. Plus tard, Max sort de prison, l'occasion lui est donné de venir en aide au narrateur qui est sans cesse harcelé par une famille malveillante de son quartier, Pour sceller leur amitié, les deux hommes décident d'ouvrir un restaurant ensemble...
C'est à partir de ce moment-là qu'un engrenage effroyable va se déclencher : son arrestation à l'aube, la perquisition de son appartement, une terrible garde à vue, l'acharnement du juge, la présomption d'innocence piétinée bafouée, de nouveau des perquisitions décidées par des motifs absurdes et sous les yeux effarés de sa fille Marilou qui ne comprend rien...
Pourtant nous étions prévenus dès la première phrase du récit : « le 17 octobre à trois heures de l'après-midi, j'ai plaqué mes mains sur mon visage et je suis resté de longues minutes derrière le velours noir de mes paupières. Quand j'ai ouvert les yeux j'avais pris une décision, j'allais tuer le juge ».
Dès lors, c'est une descente aux enfers qu'il nous est donné de partager avec ce récit à vif de l'auteur, sans doute autobiographique pour une très large part. Une grande humanité est là aussi, au détour de la phrase, le sourire qui court sur le visage d'un ami, la beauté d'un visage aimé, l'envie de protéger une enfant affolée par la cruauté des grandes personnes.
L'écriture est comme un coup de poing. le rythme est mené jusqu'au bout avec beaucoup de vivacité, il ne nous laisse à aucun moment sans répit. À coup de canif, René Frégni dénonce l'innommable : l'insalubrité des lieux de détentions français, la justice qui dérape avec des juges qui se croient au-dessus des lois et qui s'octroient tous les pouvoirs, la vie qui peut brusquement trébucher et chuter dans un vide sidéral sans qu'on n'y prenne garde...
L'humanité est là comme un cri de désespoir jeté depuis le silence humide d'une cellule. On voudrait lancer derrière les barreaux une corde tissée avec des phrases. On voudrait serrer contre notre coeur ces enfants qui ont peur de grandir dans ce monde inconnu et parfois hostile.
J'ai aimé la fin puissante de ce récit, ces mots criés à la lumière, au vent et à la mer.
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L'auteur raconte ici sa propre histoire ou comment sa vie d'homme honnête, d'écrivain célèbre, de père attentionné a sombré pour avoir accordé sa confiance à des gens dangereux !
Un jour on est venu l'arrêter et sa vie a basculé dans l'enfer de la garde à vue, des prisons sordides et surtout de l'entêtement d'un juge type Outreau.
Quatre ans d'enfermement avant qu'enfin on reconnaisse que son dossier est vide, ce que tout le monde savait depuis longtemps, y compris les policiers.
Le juge qui l'a harcelé d'une manière toute kafkaïenne, après avoir violé la présomption d'innocence et alerté la presse, s'est acharné sur lui durant ces quatre années sans jamais lâcher prise un instant !
L'accusation : blanchiment d'argent sale
(...)
J'ai beaucoup aimé ce livre que j'ai trouvé très prenant ! Difficile de ne pas le lire d'une traite tant les faits s'enchaînent de façon implacable et déraisonnable ! J'en frémis encore en pensant que de telles erreurs judiciaires peuvent se reproduire et détruire à nouveau si facilement tant de vies innocentes !
J'ai également beaucoup apprécié la belle, calme et sereine écriture de l'auteur. Il ne crie pas, ne vitupère pas, ne moralise pas à outrance non plus. Il dit sa peine, son effarement, sa solitude aussi !
L'écriture le sauve qui est la seule arme qu'il possède pour dénoncer ce crime judiciaire.
Au départ, il voulait tuer le juge. A la fin , il s'est contenté de terminer son roman ! Il avait retrouvé une certaine forme de sérénité !

Lien : http://liratouva2.blogspot.c..
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Après « la fiancée des corbeaux », j'ai souhaité replonger dans l'univers de Réné Fregni avec ce récit autobiographique dans lequel il évoque un épisode très pénible de sa vie. Ceux qui connaissent un peu l'écrivain savent qu'il anime depuis de nombreuses années des ateliers d'écriture dans les prisons. Homme sans préjugés, il lui arrive d'établir des relations d'amitié avec les prisonniers. Il y a quelques années, l'une d'entre elle a mal tourné et par la faute d'un juge qui s'est acharné contre lui alors qu'il était innocent, il a vécu un véritable cauchemar qu'il raconte dans ce livre : « Un homme que je ne connaissais pas est entré dans ma tête et à tout balayé. Je ne trouve plus mes mots, j'ai perdu mon métier. N'importe qui peut entrer dans votre tête à tout moment et vous dévorer le cerveau »

Un exemple parlant des dérapages de la justice

Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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