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Citations sur Le Malaise dans la culture (27)

La vie telle qu’elle nous est imposée est trop lourde pour nous, elle nous apporte trop de douleurs, de déceptions, de tâches insurmontables. Pour la supporter, nous ne pouvons nous passer de moyens palliatifs […]. De tels moyens, il en est peut-être de trois sortes : de puissances diversions qui nous font mépriser notre misère, des satisfactions de substitution qui la réduisent, des stupéfiants qui nous y rendent insensibles.
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Jamais nous ne sommes davantage privés de protection contre la souffrance que lorsque nous aimons, jamais nous ne sommes davantage dans le malheur et le désaide que lorsque nous avons perdu l'objet aimé ou son amour.
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L’agression est introjectée, intériorisée, mais renvoyée à vrai dire là d’où elle est venue, c’est-à-dire retournée contre notre propre moi. Elle y est prise en charge par une partie du moi, le surmoi, qui s’oppose au reste et exerce en tant que « conscience morale » la même sévère agressivité contre le moi que celle que le moi aurait volontiers satisfaite sur d’autres individus étrangers. La tension entre le sévère surmoi et le moi qui lui est soumis, nous la nommons conscience de culpabilité ; elle se manifeste comme besoin de punition.
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Je conçois que le sentiment océanique ait été mis secondairement en rapport avec la religion. Cette pensée, qu'il implique, de ne faire qu'un avec le grand Tout nous apparaît comme une première recherche de consolation religieuse, comme une autre manière de nier le danger dont le Moi se sent menacé par le monde extérieur. je me sens mal à l'aise, je l'avoue une fois encore, à disserter sur de tels impondérables.
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L’éthique dite « naturelle » n’a ici rien à offrir si ce n’est la satisfaction narcissique de pouvoir se considérer meilleure que les autres. L’éthique qui s’appuie sur la religion fait intervenir ici ses promesses d’un Au-delà meilleur, je pense qu’aussi longtemps que la vertu ne sera pas déjà récompensée sur terre, l’éthique prêchera en vain.
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Celui qui, dans une période ultérieure de sa vie, constate alors la vanité de ses efforts en vue du bonheur trouvera encore du réconfort dans le gain de plaisir de l'intoxication chronique ou bien entreprendra la tentative de révolte désespérée qu'est la psychose.
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La religion compromet ce jeu du choix et de l’adaptation en ce qu’elle impose à tous la même manière d’acquérir le bonheur et de se protéger contre la souffrance. Sa technique consiste à rabaisser la valeur de la vie et à déformer de façon délirante l’image du monde réel, ce qui présuppose d’intimider l’intelligence. A ce prix, à travers la fixation violente d’un infantilisme psychique et l’intégration à un délire de masse, la religion parvient à épargner à un grand nombre d’hommes la névrose individuelle.
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Mais on affirme que chacun de nous, sur un point ou un autre, se comporte comme le paranoïaque, corrige par une formation de désir un aspect du monde qui lui est intolérable, et inscrit ce délire dans la réalité. Il est un cas qui revêt une importance particulière, lorsqu’un assez grand nombre d’hommes font ensemble la tentative de s’assurer du bonheur et de se protéger contre la souffrance par une reconfiguration délirante de la réalité. C’est comme un tel délire de masse que nous devons aussi caractériser les religions de l’humanité. Naturellement, on ne reconnaît jamais le délire quand on y participe.
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A l'origine le moi contient tout, ultérieurement il sépare de lui un monde extérieur.
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Cette déclaration de la part d'un ami que j'honore, et qui a lui-même décrit en
termes poétiques le charme de l'illusion, m'a fort embarrassé. En moi-même, impossible de découvrir pareil sentiment « océanique ». Et puis, il est malaisé de traiter
scientifiquement des sentiments. On peut tenter d'en décrire les manifestations
physiologiques. Mais, quand celles-ci vous échappent - et je crains fort que le sentiment océanique lui aussi ne se dérobe à une telle description -, il ne reste qu'à s'en
tenir au contenu des représentations les plus aptes à s'associer au sentiment en
question. Si j'ai bien compris mon ami, sa pensée aurait quelque analogie avec celle
de ce poète original qui, en guise de consolation, en face d'une mort librement choisie, fait dire à son héros: « Nous ne pouvons choir de ce monde » 1. Il s'agirait donc
d'un sentiment d'union indissoluble avec le grand Tout, et d'appartenance à l'universel. Mais, à mon sens, il s'agirait plutôt d'une vue intellectuelle, associée à un élément
affectif certain, lequel, comme on sait, ne fait jamais défaut dans des pensées de si
vaste envergure. Si je m'analyse, je ne puis me convaincre par moi-même de la nature
primaire d'un tel sentiment, mais ceci ne m'autorise pourtant pas à en nier la réalité
chez autrui. La seule question est de savoir si son interprétation est exacte et si l'on
doit reconnaître en lui le fons et origo de tout besoin religieux.
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