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Citations sur Psychologie des foules et analyse du moi (81)

premièrement, l'identification constitue la forme la plus primitive de l'attachement affectif à un objet ; deuxièmement, à la suite d'une transformation régressive, elle prend la place d'un attachement libidinal à un objet, et cela par une sorte d'introduction de l'objet dans le moi ; troisièmement, l'identification peut avoir lieu chaque fois qu'une personne se découvre un trait qui lui est commun avec une autre personne, sans que celle-ci soit pour elle un objet de désirs libidineux. Plus les traits communs sont importants et nombreux, et plus l'identification sera complète et correspondra ainsi au début d'un nouvel attachement.
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Dans les conditions qui président à la formation de symptômes et, par conséquent, au refoulement, sous l'influence aussi des mécanismes de l'inconscient, il arrive souvent que le choix d'objet libidinal cède de nouveau la place à l'identification, c'est-à-dire que le moi absorbe, pour ainsi dire, les propriétés de l'objet. Il est à noter que, dans ces identifications, le moi copie tantôt la personne non aimée, tantôt la personne aimée. Et nous constatons que dans les deux cas l'identification n'est que partielle, tout à fait limitée, que le moi se borne à emprunter à l'objet un seul de ses traits.
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L'identification est d'ailleurs ambivalente dès le début ; elle peut être orientée aussi bien vers l'expression de la tendresse que vers celle du désir de suppression. Elle se comporte comme un produit de la première phase, de la phase orale de l'organisation de la libido, de la phase pendant laquelle on s'incorporait l'objet désiré et apprécié en le mangeant, c'est-à-dire en le supprimant.
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Nous croyons avoir trouvé la bonne voie pour expliquer le phénomène fondamental de la psychologie des foules, à savoir l'absence de liberté qui caractérise les individus faisant partie d'une foule. Étant donné, en effet, que des liens affectifs solides rattachent l'individu à deux centres différents [le chef et les autres membres du groupe], il ne nous sera pas difficile d'expliquer par cette circonstance même la modification et la limitation de sa personnalité qui ont été observées et notées par tous les auteurs.
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L’Église et l'armée sont des foules conventionnelles, c'est-à-dire des foules dont la cohésion est maintenue par une contrainte extérieure qui s'oppose en même temps aux modifications de leur structure. En général, on fait partie d'une foule de ce genre, sans avoir été consulté au préalable si on le désire ou non ; on n'est pas libre d'y entrer ou d'en sortir à son gré, et les tentatives d'évasion sont sévèrement punies ou subordonnées à certaines conditions rigoureusement déterminées. […] Ce qui nous intéresse, c'est que ces foules hautement organisées, protégées de la sorte contre toute possibilité de désagrégation, nous révèlent certaines particularités qui, dans les autres foules, restent à l'état dissimulé.
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Les données de Sighele, Le Bon et autres se rapportent à des foules passagères, se formant rapidement, grâce à l'association d'un certain nombre d'individus mûs par un intérêt commun, mais différant les uns des autres sous tous les rapports essentiels. Il est certain que ces auteurs ont été influencés dans leurs descriptions par les caractères des foules révolutionnaires, surtout de celles de la grande révolution française.
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[Le chef] doit être lui-même fasciné par une profonde croyance (en une idée) pour pouvoir faire naître la foi chez la foule ; il doit posséder une volonté puissante, impérieuse, susceptible d'animer la foule qui, elle, est dépourvue de volonté.
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Dans une foule, pense M. Le Bon, les acquisitions individuelles s'effacent et la personnalité propre à chacun disparaît. Le patrimoine inconscient de la race vient occuper le premier plan, l'hétérogène se fond dans l'homogène. Nous dirons que la superstructure psychique, qui s'est formée à la suite d'un développement variant d'un individu à l'autre, a été détruite et a mis à nu la base inconsciente, uniforme, commune à tous.
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(p. 103)
Ce miracle, nous l'avons compris dans le sens où l'individu abandonne son idéal du moi et l'échange contre l'idéal de la foule, incarné dans le meneur. Le miracle, qu'il nous soit permis d'ajouter cette correction, n'est pas également grand dans tous les cas. La séparation du moi et de l'idéal du moi n'est, chez de nombreux individus, guère avancée, les deux coïncident encore facilement, le moi a souvent conservé l'autosatisfaction narcissique antérieure. Le choix du meneur est très facilité par cet état de choses. Il lui suffit souvent de posséder les propriétés typiques de ces individus, avec un relief particulièrement net et pur, et de donner l'impression d'une force et d'une liberté libidinale plus grandes; alors le besoin d'un chef énergique vient à sa rencontre et le revêt de la surpuissance à laquelle sans cela il n'aurait peut-être aucunement prétendu. Les autres, dont l’idéal du moi ne se serait pas sans cela incarné dans la personne sans subir de retouche, sont alors entraînes "suggestivement", c'est-à-dire par identification.
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(p. 45)
Nous sommes partis du fait fondamental qu'un individu isolé, au sein d'une foule, subit, sous l'influence de celle-ci, une modification de son activité psychique, à un niveau souvent profond. Son affectivité est extraordinairement exaltée, son rendement intellectuel est notablement limité, les deux processus étant manifestement orientés vers une assimilation aux autres individus de la foule; résultat qui ne peut être obtenu que par la levée des inhibitions pulsionnelles propres à chaque individu isolé, et par le renoncement à une réalisation de ses tendances, qui lui est particulière. Nous avons vu que ces effets, souvent non désirés, sont éclipsés, au moins partiellement, par une "organisation" supérieure des foules, mais on n'a pas pour autant contesté le fait fondamental de la psychologie des foules, à savoir les deux axiomes de l'exaltation des affects et de l'inhibition de la pensée dans la foule primitive.
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