L'hypnose peut à bon droit être désignée comme une foule à deux...
Aussi bien nous permettrons-nous de corriger la conception de M. Trotter en disant que, plutôt qu'un "animal grégair" , l'homme est un animal de horde, c'est-à-dire un élément constitutif d'une horde conduite par un chef.
il semblerait plus indiqué d'expliquer l'état amoureux par l'hypnose que de suivre la voie inverse
On fait preuve à l'égard de l'hypnotiseur de la même humilité dans la soumission, du même abandon, de la même absence de critique qu'à l'égard de la personne aimée.
De l'état amoureux à l'hypnose la distance n'est pas grande.
Dans tout état amoureux, on trouve une tendance à l'humiliation, à la limitation du narcissisme, à l'effacement devant la personne aimée : dans les cas extrêmes, ces traits se trouvent seulement exagérés et, après la disparition des exigences sensuelles, ils dominent seuls la scène.
Lorsque l'individu, envahi par la peur panique, commence à ne songer qu'à lui-même, il témoigne par là-même de la rupture des liens affectifs qui jusqu'alors avaient atténué le danger à ses yeux.
Une panique se produit lorsque la foule commence à se désagréger.
Il a été reconnu que les névroses de guerre qui ont désagrégé l'armée allemande représentaient une protestation de l'individu contre le rôle qui lui était assigné, et, se basant sur la communication d'E. Simmel 2, on peut affirmer que la première place parmi les causes de ces névroses doit être attribuée à la manière cruelle et inhumaine dont les chefs avaient traité leurs hommes. Si l'on avait davantage tenu compte de ce besoin libidinal chez le soldat, les 14 points du président Wilson n'auraient pas trouvé si facilement créance et les chefs militaires allemands n'auraient pas vu se briser entre leurs mains le magnifique outil dont ils disposaient.
Le militarisme prussien, qui était aussi peu accessible à la psychologie que la science allemande,......