1992. Jay est un jeune américain qui se cherche. Des livres chaque jour, des mots plein la tête, un carnet à la main, il veut écrire, et il écrira, coûte que coûte. Pensant trouver l'inspiration à Paris, il quitte tout et déambule enfin, rêveur, dans les rues de la ville qu'il vénère tant.
Mais ce qu'il y trouve surtout, au fond des bars, dans les toilettes, dans les rues sombres, ou sur un banc, c'est de l'ivresse en bouteille, de l'imagination en poudre, et du sexe à l'infini. Et les livres qu'il dévore, et les musées, qu'il admire. Pourvu qu'il y'ait la jouissance, tout au bout. Pourvu qu'il y'ait comme un semblant d'amour, qu'il cherche, qu'il cherche partout. Pourtant, les mots qui affluent dans son cerveau tout au long de la journée ne noircissent toujours aucune page, et lorsque des semblants de feuilles commencent à s'entasser, Jay le sait, cela ne suffira pas. Cela ne lui suffit pas. Il veut écrire et il écrira l'oeuvre de sa vie, ou rien. Alors, il recommence. Il recommence encore, et encore, et encore. Jusqu'à ce que.
Katerina.
Vingt-cinq ans plus tard, Jay, désormais célèbre, se souvient : l'écriture jour et nuit, ce désir violent d'être soit meilleur, soit rien. La drogue qui fait oublier, l'alcool comme de l'eau, puis... l'amour, le vrai, le terrible, le dévastateur, le fragile... et la déchéance, les blessures jamais refermées, la descente aux enfers, la souffrance, les ténèbres.
C'est cru, c'est brut, mais c'est lui. C'est familier, parfois vulgaire, mais c'est nécessaire. C'est sa vie, ses mots, ses règles. La fiction est présente aussi, l'auteur le dit, mais on sent cette vérité, ce désespoir criant, cette sincérité débordante de réalité quand il écrit, on sent ses tripes mises sur le papier, et c'est tellement touchant. Il écrit comme il parle, il parle comme il écrit. Sans fausse note, sans prétention, sans chercher à savoir si ça va nous plaire, ou nous choquer. Et ça me plaît. Parce qu'il a provoqué en moi un maximum de sensations, d'émotions. le coup de coeur s'est presque approché, et c'est la fin qui me laisse perplexe, quand la réalité s'éloigne, et qu'on sent la fiction prendre le dessus. J'étais déçue, en colère et si cette partie est vrai alors je retire ma dernière phrase. Mais c'est aussi le fait de ne pas savoir qui rend les choses savoureuses. Il est clair que je vais dévorer le livre précédent relié à
Katerina «
Mille morceaux » le plus vite possible.