« Le violoniste : coup d'archet » occupe pour moi une place spéciale au sein de ces chroniques parce que j'ai fait la connaissance de ce texte alors qu'il était inachevé sur la plate-forme Scribay. J'ai été ravi de le retrouver en service de presse sur simplement.pro.
L'intrigue :
Ce roman met en scène un violoniste aussi talentueux que salaud. Expert en séduction, il prend son plaisir avec les femmes, non pas en leur faisant l'amour, mais en les humiliant. Comme il va souvent les chercher sur son lieu de travail, cela signifie pour elle la fin de leur carrière. Sauf qu'un jour, il va tomber sur une femme qui ne se laisse pas faire. Et dans un coup de folie, il la tue. À partir de là, il va prendre une spectaculaire suite de mauvaises décisions (mais y en a-t-il de bonnes quand on tue quelqu'un) qui vont le faire tomber dans un piège. Soit il tue, pour le compte d'un tueur à gages qui refuse de porter la main sur les femmes ; soit il va au-delà de graves problèmes pour lui et pour ses proches.
Les personnages :
Franz Schligg : violoniste talentueux et fortement misogyne. Son grand plaisir c'est d'humilier les femmes. Activité facilitée par sa beauté, sa célébrité et son grand pouvoir de séduction. Son meurtre va en faire un homme torturé par ses actes.
Jakob Shahn : ancien violoniste, directeur de l'orchestre du conservatoire de Vienne et mentor de Schligg. Il adore le violoniste comme son propre fils. Indirectement, il est responsable de la misogynie de Schligg.
Albert : chef d'orchestre du conservatoire de Vienne. Ami de Franz.
Lili : jeune violoncelliste, humiliée par Schligg, malgré tout amoureuse.
Karl : tueur à gages, froid et sans état d'âme, à ceci près qu'il refuse de tuer une femme de ses propres mains. Sa grande spécialité est de trouver des pions pour faire le travail à sa place.
Tchavo : jeune Tzigane qui va accepter d'aider le violoniste.
Neumann : policier enquêtant sur la mort de la première victime de Schligg.
Mon avis :
Faire du personnage principal un individu salaud et à première vue antipathique, ce n'est pas fréquent. Et pourtant, cela marche. On est vraiment intéressé par les mésaventures de Franz Schligg. Ce personnage méprisable par ce qu'il appelle ses petits jeux va se remettre en question en raison de ce que ceux-ci l'ont amené à faire. Et quand Karl entre en scène, le meurtrier devient victime à son tour, obligé de faire quelque chose qui le révulse.
Un autre aspect important de ce roman est l'omniprésence de la musique. Schligg est violoniste, Albert chef d'orchestre et les victimes des jeux sont principalement musiciennes aussi. Au cours de l'histoire Franz va manipuler des stradivarius ou des guarnerius, à l'occasion un violon plus humble, mais offert par son père. D'ailleurs, un secret se cache aussi derrière ce dernier violon. On suit la carrière internationale des personnages à Vienne, Salzbourg, Paris ou New York, la création d'une symphonie par Franz ou tout simplement le plaisir qu'il prend à jouer avec les mendiants dans les parcs publics. La musique rend ce thriller original parce les musiciens ne sont pas des meurtriers. La musique n'est-elle pas censée adoucir les moeurs ?
L'intrigue est très riche par les multiples éléments que rajoute l'autrice. Mais cela ne nous embrouille pas. Au contraire, cela nous permet de mieux comprendre les personnages, de rendre la narration plus réelle. Et bien que complexe, l'histoire est claire et facile à comprendre.
Un dernier point qui mérite d'être souligné est la faible quantité de fautes présentes dans le texte. Il y en a beaucoup moins que dans pas mal d'oeuvres que j'ai lues, même issues de maisons d'édition. Et pourtant, l'autrice n'est pas de langue maternelle française.
Ce roman se sera révélé très rapide à lire, malgré son nombre de pages élevé (672). Et l'attention ne s'est pas relâchée tout au long de la lecture. Si un scénariste le tenait entre ses mains, il pourrait en faire un très grand film. Et vous, vous passeriez un très bon moment.
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