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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Chronique de Flingueuse : Les Lectures de Maud pour Collectif Polar
Une construction très originale, car nous connaissons d'emblée qui est le meurtrier. Nous apprenons à connaître Franz, ses pulsions et son environnement. Une star mégalo qui séduit les femmes pour mieux les humilier ensuite. Voilà comment il voit sa relation avec le sexe opposé. Et pourtant toutes ses attitudes trouvent leurs réponses.
Franz va subir la pression de Karl qui le chaperonne dans ses actes « off » dirons-nous. La contrepartie, son entourage est préserver. Mais quand il va décider de reprendre les tournées afin d'échapper à son commanditaire, c'est là que les choses vont se gâter. Comment va-t-il réagir ?
Une lecture passionnante ponctuée de descriptions et d'anecdotes ayant pour attrait la musique classique, le Conservatoire de Vienne et les instruments. J'ai beaucoup aimé cette ambiance dans l'élite du classique de nos jours, elle contraste très bien avec les méfaits de Franz. Tout n'est pas forcément blanc ou noir d'ailleurs.
Franz passe par toutes les émotions et le lecteur aussi, je l'ai parfois détesté, parfois adoré, voir aduler. Un prodige qui perd totalement le contrôle des événements et de ses pulsions.
Il y a une part de romance noire et tragique dans ce livre, les différentes relations entre les personnages, sont tout à fait plausibles et rendent à ce livre une impression de « réel ».
Plus on avance dans la lecture, plus on apprend à connaître ses personnages, plus on s'y attache. de nombreux rebondissements surprennent le lecteurs et rendent la lecture très addictive et dynamique. J'avais eu quelques frayeurs au départ en voyant le nombre de personnages évoqués, mais chacun a très correctement sa place et tient bien son rôle.
Une immersion totale dans le monde de l'art et l'ambiance du sacro-saint orchestre. Les tournées, les paillettes, les belles robes et le pire ennemi du musicien : le trac. Tous les ingrédients sont bien là, tout comme les lieux symboliques Vienne, Paris et New York.
Une écriture fluide tout en étant très étoffée de détails sur la personnalité des protagonistes, leurs pensées et les lieux ; entraînent parfaitement le lecteur dans cette folie meurtrière et l'implique même.
Les personnages secondaires sont aussi très bien dépeints et très intéressants. Des déroulés qui surprennent. Des retournements de situations. Les pages tournent sans qu'on voit le temps passé. Une très belle découverte. Un premier livre qui j'espère en appellera un suivant.
Je remercie les auteurs et les participants de la soirée La Défense en juin dernier. C'est à cette occasion, au jeu de la tombola que j'ai gagné ce livre et que j'ai pu rencontrer et découvrir l'auteur.

Version lue : Brochée
Mention : premier roman
Pour en savoir plus sur ce premier polar, vous pouvez cliquez ci dessous
Lien : https://collectifpolar.wordp..
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Malgré un début un peu difficile pour moi avec cette lecture, j'ai finalement apprécié ce thriller psychologique.

En effet, j'ai trouvé le début assez lent, avec un personnage principal très antipathique. Grand séducteur, il ne résiste a aucune femme et prend plaisir à les humilier. Jusqu'au jour où il va commettre l'irréparable... On assiste alors à sa descente aux enfers.

Ce roman est divisé en trois parties. Il m'a manqué une certaine tension qu'on aime avoir dans ce genre de roman dans les deux premières parties. Puis est arrivé la troisième. Et là, je n'ai pu lâcher ce roman avant de l'avoir terminé. L'ambiance est devenue plus pesante, le suspens bien présent. Je n'avais qu'une envie, connaître le dénouement. Dénouement surprenant que je n'avais pas vu venir !

J'ai aimé le côté psychologique de ce thriller. Petit à petit, l'auteure nous dévoile le passé de Franz. Cela nous amène à comprendre comment il en est arrivé à se comporter de la sorte. J'ai également aimé voir ce personnage évoluer, se questionner sur ce qu'il est et qui a envie de changer, d'être meilleur.

Concernant ses relations avec certaines femmes, je n'y ai pas adhérer, sauf celle avec Lili, bien qu'on se demande comment elle peut l'apprécier.

La plume de l'auteure est très agréable à lire, les pages se tournent rapidement. Elle nous fait voyager de Vienne à New York en passant par Paris.

Vous l'aurez compris, c'est une lecture en deux temps pour moi. Avec mon déménagement, je n'ai pu me mettre bien dedans dès le début, et c'est sûrement ce qui m'a fait défaut pour apprécier pleinement ce thriller. Je vous conseille toutefois de le découvrir si vous aimez les thrillers psychologiques. A vous de vous faire votre propre avis !
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Le Violoniste c'est l'histoire d'un homme à qui tout réussi : jeune, beau, riche, virtuose, adulé notamment par les femmes.
C'est aussi l'histoire d'un homme qui aime à humilier ces dernières.
Le Violoniste c'est l'histoire d'un passage à l'acte.
C'est aussi l'histoire d'une sombre machination et d'un engrenage fatal.
Alors qui est ce mystérieux Franz Schligg ? Ange ou démon ? On pourrait très vite le détester mais je me suis tout de suite attachée à lui car on sent une fêlure derrière toutes ces dorures.
Roman à suspense mais aussi psychologique ce coup d'archet est aussi un coup de maître ! Les pages défilent sans qu'on s'ennuie un instant et petit à petit on comprend de mieux en mieux Franz, les tourments qui l'habitent, le passé qui le hante malgré lui et son rapport particulier à toutes les femmes qu'il croisera. Celles-ci ont en effet une présence très forte : entre les dominantes, les timides qui tombent toujours sur le mauvais mec, celles qui sont mises sur un piédestal jusqu'à l'artiste photographe à l'oeil froid qui voit à travers vous, leur représentation est exhaustive. Pourtant, loin d'être des clichés ces personnages féminins vont évoluer : n'est pas la plus faible celle que l'on croit et l'amour et l'amitié viendront de façon inattendue.
La longue descente aux enfers de Franz lui permettra-t-elle de voir les êtres qui l'entourent sous un autre jour et de laisser derrière lui ce qui le hante ?
Et si le Violoniste était avant tout une histoire de rédemption ?
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♪♫ ♪ Messieurs, Mesdames, prenez place pour assister à cette singulière représentation ; un concert très très privé dans un décor de rêve. le Conservatoire a l'honneur de vous proposer une sonate interprétée par le grand, l'unique et le talentueux Franz Schligg, compositeur de génie et meurtrier de ces dames. Rien que cela ! Véritable virtuose du violon, les quatre mouvements de sa sonate vous invite à réfléchir, à imaginer mais surtout à rêver de la femme parfaite, de celle qui vous comblera de bonheur et apaisera les maux qui rongent votre âme. Fermez les yeux et profitez des délicates notes qu'il joue pour vous et uniquement pour vous…


Soliste mondialement connu et reconnu, adoré et adulé, il enchaîne les concerts et les succès. Séducteur né, les conquêtes ne manquent pas à son tableau de chasse, pimentant sa vie de ce qu'il appelle ses « petits jeux ». Est-ce là ce que l'on pourrait qualifier de vie de rêve, de vie d'artiste ? Entre gloire et passion, Franz Schligg semble se satisfaire de cette existence volage et des plaisirs – souvent malsain – qu'elle lui procure. D'entrée de jeu, il est dépeint comme un individu méprisant et méprisable, comme un connard (pour reprendre ses mots) qui n'a aucune considération pour les femmes et ce qu'elles peuvent éprouver. L'auteure a créé un personnage absolument antipathique que l'on prend, immédiatement en grippe, un musicien arrogant et prétentieux qui chosifie la gent féminine et se délecte des humiliations qu'il leur fait subir. En d'autres termes, c'est une personne tout à fait abjecte, une ordure, un connard (un vrai!).


GE Froideval a construit son roman autour de la personnalité mais surtout de la psychologie de Franz Schligg. Sa passion pour la musique et ses presques inavouables secrets, les démons qui le hantent jour et nuit ; tout est minutieusement passé au crible. Alors qu'il a – en apparence- tout pour être heureux, le jeune virtuose va commettre l'irréparable. Pulsion ? Folie ? Besoin ? Nul ne sait réellement ce qui lui passe par la tête mais les faits sont là, le cadavre aussi. Commence ce qui s'apparente à une descente aux enfers, à un lent et douloureux déclin à l'inverse de la douleur qui, elle, va crescendo. À travers la figure du violoniste, l'auteure se livre à une analyse fine et précise de la psychologie d'un tueur invitant le lecteur à entrer dans la tête du meurtrier (et pas tueur en série!). Il s'agit d'une construction lente et méticuleuse, Franz se dévoile sous différents prismes, celui de l'enfant déboussolé, de l'adolescent brisé et enfin de l'adulte torturé. Franz n'est pas juste un meurtrier, il est avant tout un être humain et c'est que ce les nombreuses révélations sur sa vie s'évertuent à nous prouver ; un homme avec des émotions, des sentiments, un homme que la mort et la douleur rattrapent toutes les nuits. Franz est un être torturé, il se pose énormément de questions quant à ce qu'il a fait et ce qu'il va devenir. Mourir de la main d'un autre, se suicider, devenir fou, finir en prison… Ces introspections, bien que nécessaires, sont beaucoup trop récurrentes et provoquent une certaine forme d'exaspération. Mort et musique s'embrasent et s'embrassent dans une sinistre symphonie, dans un râle exultant d'une rencontre aussi improbable que dysharmonique.


le violoniste offre une plongée au coeur de Vienne, de son Conservatoire et des artistes qu'il abrite. Des musiciens de tout horizon profitent des cours dispensés ainsi que de la renommée de la ville. La sphère musicale sert ici de cadre à l'histoire, elle ne l'étouffe jamais mais se rappelle à nous lorsque l'on sent qu'elle s'échappe… Quelques noms de compositeurs sont glissés ça et là, les instruments rythment la vie des musiciens mais pas que… Un grand nombre de personnages forment un ballet gravitant autour de la personne de Franz, encore et toujours. Issus de différents mondes, ces personnages représentent autant de catégories sociales qu'il y a de sous-intrigues dans le récit. Vienne n'est pas uniquement une ville d'artistes ; politiques et malfrats constituent également les maillons d'une immense chaîne dont on ne soupçonne pas l'importance. le milieu bourgeois et l'élite côtoient ou plutôt abusent d'autres individus à grand renfort d'extorsions et de chantages.

♫ ♪ ♫ Les intrigues s'emboîtent à la manière des matriochkas ; le lecteur en découvre une avant de se rendre compte que de nombreuses autres en découlent et ainsi de suite. Des meurtres, une campagne politique, du chantage, des révélations personnelles, des jalousies… L'éventail est large, sans doute un peu trop. Une seule scène permet de confronter tous les milieux, tous les personnages, une seule et unique scène qui permet de boucler la boucle, de dresser une image globale de tous les éléments qui se chevauchent, des intrigues qui s'entremêlent. le livre fait plus de 600 pages et, en tout honnêteté, j'ai bien mis 400 pages à entrer dans l'histoire. Je n'arrivais pas à accrocher ni au style, ni aux personnages, ni au récit. Cette expérience me rappelle celle que j'ai vécu, il y a quelques années, lors de la lecture de Meurtres pour rédemption de Karine Giebel, une impression de longueur, la sensation que l'on tourne en rond, que tout avance à pas de loup, une lenteur quasi exaspérante… J'avais devant moi quelque chose de nébuleux dont je ne parvenais à extraire la mélodie. le français n'est pas la langue maternelle de GE Froideval et je salue sa détermination et les nombreux efforts qu'elle a fourni pour rédiger ce roman, toutefois, j'ai trouvé que la plume manquait parfois de fluidité, que les phrases étaient hachées, trop accentuées également, j'ai remarqué de nombreux mots en trop et des tournures un peu lourdes. Ce n'est que vers les 2/3 du récit que j'ai apprécié la musicalité des mots, comme si mon oreille (mes yeux en l'occurrence) s'était enfin accoutumée au rythme ainsi qu'aux sonorités.


L'intrigue politique, les jeux de pouvoir et la manipulation viennent progressivement tisser leur toile et nourrir l'histoire. L'auteure ouvre de nombreux tiroirs, pioche çà et là des éléments afin de créer un ensemble qui transcende le simple fait divers en une gigantesque fresque sociale. le risque de ce genre de procédé est, de perdre le lecteur, de le noyer sous une masse d'informations qu'il ne parvient à assimiler que difficilement. J'ai bu plusieurs fois la tasse, je l'avoue. La dimension politique du livre ne sert pas, à proprement parler, l'intrigue. Elle permet de camoufler les actions de Franz, non pas de justifier ses crimes mais plutôt de les dissimuler sous couvert de manigances politiques. Deux mondes se rencontrent donc, ils entrent en collision, s'appréhendent avant de s'utiliser mutuellement, on use du pouvoir de manipulation de l'un la renommée de l'autre. Franz et Karl incarnent cette confrontation et cette mise à l'épreuve respective. Franz ; Karl ; deux assassins, deux personnalités, deux trajectoires. Karl, bien plus expérimenté que le musicien, s'immisce dans la vie de ce dernier, le surveille, épie ses moindres faits et gestes, dicte sa conduite et la marche à suivre. Un rapport de force est instauré, une relation de dominant à dominé dans laquelle le respect et la crainte sont imposées ; Karl apparaît progressivement comme la Némésis de Franz, comme un être cauchemardesque dont il veut à tout pris se défaire de l'emprise. Les passages mettant en scène ces deux personnages sont profondément révélateurs de la noirceur de ce livre et du poison qui gangrène les relations humaines.


Je suis très attachée à la vraisemblance ainsi qu'à la cohérence des événements dans les livres et plus particulièrement dans les thrillers ; la fiction reste importante mais le réalisme ne doit pas être écarté. J'ai tiqué à la lecture de quelques passages, comme interpellée par la réaction ou plutôt la « non-réaction » de certains personnages. Des gens disparaissent, d'autres meurent, des protagonistes subissent des agressions mais l'enquête piétine, la suspension d'incrédulité est brisée. J'ai eu la sensation que personne ne voulait bouger, que les événements décrits et la réalité du livre leur semblaient lointains, improbables, que l'on refusait d'agir et de réagir. L'impression que, tout au long de la lecture, on se cherche des excuses, que l'on rejette la faute sur les autres, que l'on se trouve des prétextes pour justifier l'horreur des crimes, pour justifier les meurtres ainsi que certaines conduites. Comment réagiriez-vous si votre ami vous confessait son crime ? Imaginez la même scène se reproduire avec différents personnages et vous comprendrez qu'à mes yeux, ce n'est pas réaliste. Honnêtement, je n'avais qu'une envie : secouer les gens et les forcer à ouvrir les yeux.

♪ ♪ ♪ Lili… Oh Lili… Elle sait, elle apprend à connaître Franz, à le détester, à l'apprécier et sans doute à l'aimer. Lili incarne la femme brisé qui se relève, celle qui tient tête et fonce tête baissée dans tous les pièges. Elle aurait pu être attachante si elle n'avait pas été aussi naïve et sotte. Ses états d'âme m'ont fait, plus d'une fois, lever les yeux au ciel. L'amour qu'elle porte à Franz est aussi incompréhensible que destructeur. Elle se fourvoie et semble sombrer dans la folie, comme aveuglée par ses sentiments ou alors est-elle la seule à voir la véritable nature de Franz ? Je n'en sais rien… Et je dois admettre que la fin de l'histoire, plutôt surprenante, ne m'a pas du tout convaincue.



Franz Schligg est un séducteur maniant aussi bien son archet que les mots. Nombreuses sont celles qui tombent sous son charme et dont il se délecte de la détresse. Véritable homme à femmes, il use de son statut d'artiste et de ses richesses pour séduire et se repaître de ses victimes. Il ne joue pas seulement avec les femmes, il les chosifie, les prends et les jette, les abandonne seules face à leur propre honte et impuissance. À travers le personnage du violoniste et de la manière dont il appréhende les relations hommes/femmes, l'auteure pointe du doigt certains comportements et certaines formes d'amour, si tant est que l'on puisse parler d'amour. Elle dénonce un jeu de séduction malsain et souvent poussé à l'extrême. L'objectivisation maladive des individus et plus particulièrement des femmes devient presque le coeur du récit, le noeud de cette histoire. Les personnages évoluent dans un monde d'illusions, de faux-semblants et de mensonges, un monde dans lequel les paillettes se teintent du sang d'innocentes victimes. Les rapports entre les individus sont codifiés et j'ai eu l'impression, dans ce livre, que presque toutes les relations étaient artificielles, provoquant l'illusion d'une vaste et grotesque comédie dans laquelle les comédiens jouent le rôle qui leur est imposé et non pas celui qui correspond le plus à leur propre volonté. Franz Schligg, comme d'autres, ne prend pas le temps de tisser des liens et de les entretenir, il vit dans une sorte de bulle éphémère qui le coupe totalement d'une certaine forme de réalité.


♪ ♪ ♪ Lili… Oh Lili… Elle sait, elle apprend à connaître Franz, à le détester, à l'apprécier et sans doute à l'aimer. Lili incarne la femme brisé qui se relève, celle qui tient tête et fonce tête baissée dans tous les pièges. Elle aurait pu être attachante si elle n'avait pas été aussi naïve et sotte. Ses états d'âme m'ont fait, plus d'une fois, lever les yeux au ciel. L'amour qu'elle porte à Franz est aussi incompréhensible que destructeur. Elle se fourvoie et semble sombrer dans la folie, comme aveuglée par ses sentiments ou alors est-elle la seule à voir la véritable nature de Franz ? Je n'en sais rien… Et je dois admettre que la fin de l'histoire, plutôt surprenante, ne m'a pas du tout convaincue.

Franz Schligg est un séducteur maniant aussi bien son archet que les mots. Nombreuses sont celles qui tombent sous son charme et dont il se délecte de la détresse. Véritable homme à femmes, il use de son statut d'artiste et de ses richesses pour séduire et se repaître de ses victimes. Il ne joue pas seulement avec les femmes, il les chosifie, les prends et les jette, les abandonne seules face à leur propre honte et impuissance. À travers le personnage du violoniste et de la manière dont il appréhende les relations hommes/femmes, l'auteure pointe du doigt certains comportements et certaines formes d'amour, si tant est que l'on puisse parler d'amour. Elle dénonce un jeu de séduction malsain et souvent poussé à l'extrême. L'objectivisation maladive des individus et plus particulièrement des femmes devient presque le coeur du récit, le noeud de cette histoire. Les personnages évoluent dans un monde d'illusions, de faux-semblants et de mensonges, un monde dans lequel les paillettes se teintent du sang d'innocentes victimes. Les rapports entre les individus sont codifiés et j'ai eu l'impression, dans ce livre, que presque toutes les relations étaient artificielles, provoquant l'illusion d'une vaste et grotesque comédie dans laquelle les comédiens jouent le rôle qui leur est imposé et non pas celui qui correspond le plus à leur propre volonté. Franz Schligg, comme d'autres, ne prend pas le temps de tisser des liens et de les entretenir, il vit dans une sorte de bulle éphémère qui le coupe totalement d'une certaine forme de réalité.


En définitive, le violoniste est un thriller psychologique mettant en scène la lente et douloureuse descente aux enfers de Franz Schligg. Entre succès, femmes et intrigues politiques, le livre dévoile une très large fresque et nous immerge progressivement dans la tête d'un meurtrier. La musique sert de cadre aux événements au même titre que les femmes apparaissent comme des objets, des instruments. Quelques petits points m'ont chiffonné, ralentissant ma lecture et provoquant parfois une certaine exaspération. À travers la dimension psychologique du livre et le personnage de Franz, l'auteure analyse des relations hommes/femmes dans une société qui consomme l'amour plutôt que de le vivre.

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Cela aurait pu tourner au comique (bien que la prose ne s'y prête pas) : Un prodige du violon se joue des femmes, les humilie, jusqu'au jour où il commet l'irréparable et tue l'une de ses collègues du Conservatoire de Viennes. Zut, il a sali son tapis, sa chemise et son beau violon en laiton… Bon, ben y a qu'à la flanquer dans la chaudière de l'immeuble ! A partir de là, on se restreint de sourire devant cet homme arrogant et lâche à ses heures dont les décisions sensées laissent à désirer tandis qu'il s'effraie lui-même d'être aussi peu doué pour cacher ses crimes mais à les commettre avec une facilité déroutante, de un. de deux, que les victimes potentielles lui tombent dans les bras le laissant pantois face à l'embarras du choix. Tout ça en remettant la faute sur les autres parce que, oui il les a tués, mais la première fois c'était par accident. La deuxième, c'était par expérience, pour vérifier si tuer et jouir ne vont pas de pair. Quant aux autres ? Hmm… faudrait pas que je vous en dévoile trop, hein ? Ce qui rend ce personnage presque comique, c'est de le voir si désemparé face à ses propres actions, comme s'il accumulait boulette sur boulette incapable d'additionner 2 et 2 sans se planter. En fait, sa première victime… c'est lui-même.

Si certains éléments et personnages de l'intrigue m'ont paru fort de café (un concours de circonstances bien pratique qu'un assassin l'ait vu à l'oeuvre et décide de le recruter par chantage pour qu'il assassine les femmes à sa place…), le véritable défi était de nous faire partager les tourments, non pas de la victime, pour une fois, mais celui de l'assassin. Ce n'était pas donné d'amener le lecteur a voir les circonstances du point de vue du meurtrier et pousser la psychologie jusqu'à nous partager les tréfonds de son âme pour essayer, non pas de l'excuser, mais de nous divulguer suffisamment d'infos pour espérer… on ne sait pas trop au juste. En tout cas, on tourne vivement les pages pour connaître le dénouement de ses décisions et celles de ses proches. Pour ma part, défi validé ! Je ne lisais pas assez vite pour assouvir ma curiosité !

Il y a un drôle de paradoxe dans sa chute aux enfers : pendant qu'il se découvre un penchant meurtrier, il découvre le plaisir de la chair grâce à plusieurs femmes disposées à répondre à ses besoins : la jouissance charnelle, l'amie, la muse idéalisée et la confidente/menhir de repentir. S'il n'y avait pas l'angoisse d'être arrêté par la police, casé en asile, ou tué, cela pourrait être le tableau d'un fantasme masculin d'avoir autant de femmes qui lui grimpent dessus et en redemandent (bien sûr cet aspect est vivement tempéré par l'autrice qui explore le revers de médaille où l'homme courtisé aussi sauvagement en devient chosifié, sans compassion ou respect, jusqu'à clairement nous démontrer que cela n'a rien d'enviable). Il devient limite un gigolo tant sa dépravation est fulgurante. Il perd le contrôle total sur sa vie, et ce sont ces portes ouvertes qui vont nous permettre de découvrir l'homme derrière le violoniste.
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Etrange, angoissant, envoutant
Tel Franz Schligg, le violoniste, « héros » de l'histoire, j'ai été prise au piège de l'écriture de GE Froideval. Tourner page après page a été mon credo durant cette lecture, entrainée à la suite du violoniste dans l'incompréhension de son destin.
Des personnages bien travaillés, une intrigue complexe, une dimension psychologique forte, de l'amour, des meurtres, une fin que l'on ne peut pas deviner… voilà quelques aspects qui font du Violoniste un roman addictif.
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Franz Schligg est une personne qu'on aime détester. Il est arrogant, imbu de sa personne, ne se préoccupe de rien ni personne à part de lui. Violoniste au talent incontestable, il n'a plus rien à prouver quant à son talent ; il se sait le meilleur.

Son passe-temps favori ? Draguer les femmes pour mieux les humilier dans le même temps. Une fois sa tâche accomplie, il en ressent une profonde satisfaction. Sauf qu'il a fait l'humiliation de trop, celle qui va le conduire tout droit en enfer et, dans un certain sens, le changer et le faire prendre conscience de ses actes. Il aura fallu qu'il commette un premier meurtre, puis un second pour qu'il en arrive au fait que son comportement n'est pas sain.

Dès le premier meurtre, s'en est fini de sa vie comme il la menait jusqu'à présent. Pensant avoir réussi à se débarrasser du premier corps, il retourne à sa vie. Il ne culpabilise pas, pas encore. Mais il se questionne. Était-ce juste sous le coup de la colère ou alors le mal est en lui ? Par curiosité, il décide de draguer une nouvelle fois et voir comment ça se passe. Et… C'est l'heure du deuxième meurtre.

À partir de là, il prend peur. Il ne veut plus s'approcher des femmes. Il a l'impression de devenir fou, de voir des ombres partout, des gens qui savent ce qu'il a fait et qui le cherche. Il devient parano… Jusqu'à ce qu'on l'approche et lui propose un marché : il tue des femmes pour une personne et en échange d'autres prendront soin de nettoyer derrière. Sinon son entourage en pâtira. La descente aux enfers commence.

J'ai adoré ce thriller qui ne ressemble pas aux autres. l'auteure s'est vraiment démarquée. Au début, j'ai vraiment détesté Franz, mais à un point… Comment un tel connard peut-il bien s'en sortir en faisant du mal aux femmes par pur plaisir ? Les humilier sans même se demander quelles seront les conséquences de ses actes. Mais au fil de ma lecture, j'ai eu de la pitié pour lui. J'en suis même venue à avoir une sorte d'attachement pour lui. le voir essayer de se sortir de cet enfer, refuser de tuer. le fait qu'il le fasse pour protéger son entourage, montre qu'il tient tout de même à certaines personnes proches de lui, qu'il n'est pas tout à fait inhumain sous ses airs d'enfoiré de première. Il préfère vendre son âme au diable plutôt qu'il arrive du mal à ses amis. Même si ça ne sera pas suffisant par moment.

J'ai aimé les quelques passages où il se montre humain et je suis sûre qu'en fait c'est le vrai lui, notamment quand il joue du violon avec un sans-abri dans un parc, le fait qu'il compose une symphonie pour les personnes qui comptent pour lui. La tendresse qu'il peut donner dans la dernière partie, les émotions et les sentiments qu'il ressent pour cette personne. On en apprend aussi un peu plus sur son enfance et sur comment lui est venue l'envie de jouer du violon. On apprend aussi un autre passage de son passé et je ne m'attendais pas du tout à ça.

La musque est aussi omniprésente dans le récit et j'ai apprécié. On suit également les autres personnages et leur évolution dans ce domaine. On a à faire par moment au point de vue de ces personnes et ça permet, pour moi, de faire vivre l'histoire plus intensément. Savoir ce qu'ils ressentent sur tout ce qu'il se passe, leurs questionnements et leurs doutes ou vérités qu'ils pensent avoir. Je me suis attaché à certains personnages mais pas tous.

Une lecture saisissante avec une histoire et ses rebondissements. Un personnage principal qu'on aurait détesté jusqu'au bout s'il ne vivait pas cet enfer. Un coup de maître (ou d'archet) pour ce thriller sur fond psychologique qui se démarque des autres du même genre.

Merci à l'auteure G. E. Froideval pour sa confiance pour son service presse.
Lien : https://lesperegrinationsdun..
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Vous êtes prêts ? C'est parti pour une balade musicale à Vienne !
Malgré mon penchant peu prononcé pour le violon, Gigi a tout de même réussi à éveiller ma curiosité.
Pour un premier roman, l'auteure s'en tire plutôt bien malgré quelques petites longueurs à mon goûts, au final peu dérangeantes.
La plume est délicate et nous mène à travers un thriller résolument psychologique. le personnage de Franz est plutôt bien disséqué mentalement.
Si certains passages manquaient un peu de crédibilité à mes yeux (je me suis demandée à plusieurs reprises "Mais pourquoi ???" lol), d'autres m'ont vraiment donné envie d'accélérer ma lecture pour découvrir le fin mot de l'histoire.
Je me surprends et me laisse porter par cette belle écriture...
Merci Gisella pour cette découverte !
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Bon, soyons honnêtes, j'avais lu les ébauches de ce roman sur Scribay et avec l'auteur on papote pas mal depuis quelques temps...
De là à croire que je ne serai pas impartiale... ben tant pis pour vos illusions mais je le suis... loyale oui, bien sûr mais partiale non.

Ce violoniste, Frantz, est aussi attirant que détestable. le genre de mec que vos parents vous interdiront d'approcher et que vos copines vous pousseront à fréquenter pour le regarder de plus près...

Car le garçon est un virtuose qui collectionne les succès (concerts, femmes, ennemis). Il ne se refuse rien et il abuse de tout ce que son caractère mégalo peut laisser supposer.
Néanmoins, il est attachant par ses faiblesses même quand il tue quelqu'un... La question développée alors est : est-ce un accident ou une pulsion ?

Le roman dévoile sur 700 pages un thriller psychologique (et croyez bien que Frantz ne se range pas après le coup... d'archet ou pas !)... Quand je dis thriller c'est de la définition même qui dit que ce genre de roman est un récit qui provoque des sensations fortes... et pas forcément sanglantes... Alors oui, j'ai une impression de longueur par-ci par-là, j'ai eu envie de le découper en rondelles, je me suis énervée quand une donzelle fondait pour ce salaud et qu'il faisait sa midinette... Mais au final... les sensations étaient là.... On sent que l'auteur a pris un grand plaisir à jouer avec son héros, a dissiqué son âme (un peu trop ?), a joué avec la crédulité de la gent feminine... avec quelques passages un brin surfaits (ou trop faciles)... mais le jeu ne pouvait pas être mièvre...
Quand on tient un personnage comme lui (demandez à mes fans de Dimitri ou Karl), on a dû mal à le lâcher totalement !

A vous de voir si vous tiendrez le cap sur la longueur...que vous le détestiez ou pas...
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Je ne savais pas trop dans quelle catégorie déposer mon avis sur ce roman. En effet, il ressemble beaucoup à un polar même si ça n'en est pas vraiment un. C'est plutôt la descente aux enfers d'un homme adulé. Comment va-t'il s'en sortir?

Franz est un violoniste de renom, il est adoré dans le monde de la musique grâce à ses musiques et sa magnifique façon de jouer. Mais cet homme profite de sa situation pour être odieux avec les femmes qu'il rencontre. Et ces dernières tombent dans le piège pour vite le regretter ensuite. Mais trop tard, une fois humiliées, elles ne peuvent plus rien faire! Jusqu'au jour où...

J'ai détesté cet homme dès le début, il est imbu de sa personne, bien trop sûr de lui et se comporte de façon ignoble avec les femmes. J'avais envie de l'égorger à chaque page! Et puis le drame est arrivé et... je ne savais plus que penser de lui...

J'ai aimé ce roman même si je l'ai trouvé parfois un peu trop long. Certains passages auraient pu être enlevés pour plus de fluidité et de rythme. Mais l'histoire est très intéressante. Je suis entrée dans un monde que je ne connais pas bien, celui de la musique classique. Et bien l'écriture est très adaptée au contexte, elle me semble originale et poétique, comme une musique classique finalement.

Ce roman psychologique nous mène dans les méandres du mensonge et de la manipulation. L'auteur a réussi avec brio à nous emmener dans toutes sortes d'émotions vécues par les personnages. Ces derniers sont parfaitement travaillés et leurs émotions sont démultipliées lors de la lecture. Je me suis sentie concernée grâce à tout cela.

La fin est imprévisible et inattendue. Je vous conseille rapidement de la découvrir, vous aimerez sans aucun doute!
Lien : http://leslecturesdemaryline..
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Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

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Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

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