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EAN : 9782956865216
672 pages
G. E. Froideval (18/06/2019)
4.18/5   39 notes
Résumé :
Franz Schligg, violoniste de talent, est un homme adulé ou détesté : virtuose pour les uns, mégalomane pour les autres. Les femmes qu'il séduit puis rejette, le considèrent comme un monstre.
Jusqu'au jour où, confronté à une femme qui lui tient tête, il la tue d'un coup d'archet. Accident ou pulsion ?
Pris dans l'engrenage de sensations qu'il peine à contrôler, dépassé par ses actes et ses mensonges, sa vie bascule lorsqu'il devient le témoin d'un crim... >Voir plus
Que lire après Le violoniste : Coup d'archetVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
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♪♫ ♪ Messieurs, Mesdames, prenez place pour assister à cette singulière représentation ; un concert très très privé dans un décor de rêve. le Conservatoire a l'honneur de vous proposer une sonate interprétée par le grand, l'unique et le talentueux Franz Schligg, compositeur de génie et meurtrier de ces dames. Rien que cela ! Véritable virtuose du violon, les quatre mouvements de sa sonate vous invite à réfléchir, à imaginer mais surtout à rêver de la femme parfaite, de celle qui vous comblera de bonheur et apaisera les maux qui rongent votre âme. Fermez les yeux et profitez des délicates notes qu'il joue pour vous et uniquement pour vous…


Soliste mondialement connu et reconnu, adoré et adulé, il enchaîne les concerts et les succès. Séducteur né, les conquêtes ne manquent pas à son tableau de chasse, pimentant sa vie de ce qu'il appelle ses « petits jeux ». Est-ce là ce que l'on pourrait qualifier de vie de rêve, de vie d'artiste ? Entre gloire et passion, Franz Schligg semble se satisfaire de cette existence volage et des plaisirs – souvent malsain – qu'elle lui procure. D'entrée de jeu, il est dépeint comme un individu méprisant et méprisable, comme un connard (pour reprendre ses mots) qui n'a aucune considération pour les femmes et ce qu'elles peuvent éprouver. L'auteure a créé un personnage absolument antipathique que l'on prend, immédiatement en grippe, un musicien arrogant et prétentieux qui chosifie la gent féminine et se délecte des humiliations qu'il leur fait subir. En d'autres termes, c'est une personne tout à fait abjecte, une ordure, un connard (un vrai!).


GE Froideval a construit son roman autour de la personnalité mais surtout de la psychologie de Franz Schligg. Sa passion pour la musique et ses presques inavouables secrets, les démons qui le hantent jour et nuit ; tout est minutieusement passé au crible. Alors qu'il a – en apparence- tout pour être heureux, le jeune virtuose va commettre l'irréparable. Pulsion ? Folie ? Besoin ? Nul ne sait réellement ce qui lui passe par la tête mais les faits sont là, le cadavre aussi. Commence ce qui s'apparente à une descente aux enfers, à un lent et douloureux déclin à l'inverse de la douleur qui, elle, va crescendo. À travers la figure du violoniste, l'auteure se livre à une analyse fine et précise de la psychologie d'un tueur invitant le lecteur à entrer dans la tête du meurtrier (et pas tueur en série!). Il s'agit d'une construction lente et méticuleuse, Franz se dévoile sous différents prismes, celui de l'enfant déboussolé, de l'adolescent brisé et enfin de l'adulte torturé. Franz n'est pas juste un meurtrier, il est avant tout un être humain et c'est que ce les nombreuses révélations sur sa vie s'évertuent à nous prouver ; un homme avec des émotions, des sentiments, un homme que la mort et la douleur rattrapent toutes les nuits. Franz est un être torturé, il se pose énormément de questions quant à ce qu'il a fait et ce qu'il va devenir. Mourir de la main d'un autre, se suicider, devenir fou, finir en prison… Ces introspections, bien que nécessaires, sont beaucoup trop récurrentes et provoquent une certaine forme d'exaspération. Mort et musique s'embrasent et s'embrassent dans une sinistre symphonie, dans un râle exultant d'une rencontre aussi improbable que dysharmonique.


le violoniste offre une plongée au coeur de Vienne, de son Conservatoire et des artistes qu'il abrite. Des musiciens de tout horizon profitent des cours dispensés ainsi que de la renommée de la ville. La sphère musicale sert ici de cadre à l'histoire, elle ne l'étouffe jamais mais se rappelle à nous lorsque l'on sent qu'elle s'échappe… Quelques noms de compositeurs sont glissés ça et là, les instruments rythment la vie des musiciens mais pas que… Un grand nombre de personnages forment un ballet gravitant autour de la personne de Franz, encore et toujours. Issus de différents mondes, ces personnages représentent autant de catégories sociales qu'il y a de sous-intrigues dans le récit. Vienne n'est pas uniquement une ville d'artistes ; politiques et malfrats constituent également les maillons d'une immense chaîne dont on ne soupçonne pas l'importance. le milieu bourgeois et l'élite côtoient ou plutôt abusent d'autres individus à grand renfort d'extorsions et de chantages.

♫ ♪ ♫ Les intrigues s'emboîtent à la manière des matriochkas ; le lecteur en découvre une avant de se rendre compte que de nombreuses autres en découlent et ainsi de suite. Des meurtres, une campagne politique, du chantage, des révélations personnelles, des jalousies… L'éventail est large, sans doute un peu trop. Une seule scène permet de confronter tous les milieux, tous les personnages, une seule et unique scène qui permet de boucler la boucle, de dresser une image globale de tous les éléments qui se chevauchent, des intrigues qui s'entremêlent. le livre fait plus de 600 pages et, en tout honnêteté, j'ai bien mis 400 pages à entrer dans l'histoire. Je n'arrivais pas à accrocher ni au style, ni aux personnages, ni au récit. Cette expérience me rappelle celle que j'ai vécu, il y a quelques années, lors de la lecture de Meurtres pour rédemption de Karine Giebel, une impression de longueur, la sensation que l'on tourne en rond, que tout avance à pas de loup, une lenteur quasi exaspérante… J'avais devant moi quelque chose de nébuleux dont je ne parvenais à extraire la mélodie. le français n'est pas la langue maternelle de GE Froideval et je salue sa détermination et les nombreux efforts qu'elle a fourni pour rédiger ce roman, toutefois, j'ai trouvé que la plume manquait parfois de fluidité, que les phrases étaient hachées, trop accentuées également, j'ai remarqué de nombreux mots en trop et des tournures un peu lourdes. Ce n'est que vers les 2/3 du récit que j'ai apprécié la musicalité des mots, comme si mon oreille (mes yeux en l'occurrence) s'était enfin accoutumée au rythme ainsi qu'aux sonorités.


L'intrigue politique, les jeux de pouvoir et la manipulation viennent progressivement tisser leur toile et nourrir l'histoire. L'auteure ouvre de nombreux tiroirs, pioche çà et là des éléments afin de créer un ensemble qui transcende le simple fait divers en une gigantesque fresque sociale. le risque de ce genre de procédé est, de perdre le lecteur, de le noyer sous une masse d'informations qu'il ne parvient à assimiler que difficilement. J'ai bu plusieurs fois la tasse, je l'avoue. La dimension politique du livre ne sert pas, à proprement parler, l'intrigue. Elle permet de camoufler les actions de Franz, non pas de justifier ses crimes mais plutôt de les dissimuler sous couvert de manigances politiques. Deux mondes se rencontrent donc, ils entrent en collision, s'appréhendent avant de s'utiliser mutuellement, on use du pouvoir de manipulation de l'un la renommée de l'autre. Franz et Karl incarnent cette confrontation et cette mise à l'épreuve respective. Franz ; Karl ; deux assassins, deux personnalités, deux trajectoires. Karl, bien plus expérimenté que le musicien, s'immisce dans la vie de ce dernier, le surveille, épie ses moindres faits et gestes, dicte sa conduite et la marche à suivre. Un rapport de force est instauré, une relation de dominant à dominé dans laquelle le respect et la crainte sont imposées ; Karl apparaît progressivement comme la Némésis de Franz, comme un être cauchemardesque dont il veut à tout pris se défaire de l'emprise. Les passages mettant en scène ces deux personnages sont profondément révélateurs de la noirceur de ce livre et du poison qui gangrène les relations humaines.


Je suis très attachée à la vraisemblance ainsi qu'à la cohérence des événements dans les livres et plus particulièrement dans les thrillers ; la fiction reste importante mais le réalisme ne doit pas être écarté. J'ai tiqué à la lecture de quelques passages, comme interpellée par la réaction ou plutôt la « non-réaction » de certains personnages. Des gens disparaissent, d'autres meurent, des protagonistes subissent des agressions mais l'enquête piétine, la suspension d'incrédulité est brisée. J'ai eu la sensation que personne ne voulait bouger, que les événements décrits et la réalité du livre leur semblaient lointains, improbables, que l'on refusait d'agir et de réagir. L'impression que, tout au long de la lecture, on se cherche des excuses, que l'on rejette la faute sur les autres, que l'on se trouve des prétextes pour justifier l'horreur des crimes, pour justifier les meurtres ainsi que certaines conduites. Comment réagiriez-vous si votre ami vous confessait son crime ? Imaginez la même scène se reproduire avec différents personnages et vous comprendrez qu'à mes yeux, ce n'est pas réaliste. Honnêtement, je n'avais qu'une envie : secouer les gens et les forcer à ouvrir les yeux.

♪ ♪ ♪ Lili… Oh Lili… Elle sait, elle apprend à connaître Franz, à le détester, à l'apprécier et sans doute à l'aimer. Lili incarne la femme brisé qui se relève, celle qui tient tête et fonce tête baissée dans tous les pièges. Elle aurait pu être attachante si elle n'avait pas été aussi naïve et sotte. Ses états d'âme m'ont fait, plus d'une fois, lever les yeux au ciel. L'amour qu'elle porte à Franz est aussi incompréhensible que destructeur. Elle se fourvoie et semble sombrer dans la folie, comme aveuglée par ses sentiments ou alors est-elle la seule à voir la véritable nature de Franz ? Je n'en sais rien… Et je dois admettre que la fin de l'histoire, plutôt surprenante, ne m'a pas du tout convaincue.



Franz Schligg est un séducteur maniant aussi bien son archet que les mots. Nombreuses sont celles qui tombent sous son charme et dont il se délecte de la détresse. Véritable homme à femmes, il use de son statut d'artiste et de ses richesses pour séduire et se repaître de ses victimes. Il ne joue pas seulement avec les femmes, il les chosifie, les prends et les jette, les abandonne seules face à leur propre honte et impuissance. À travers le personnage du violoniste et de la manière dont il appréhende les relations hommes/femmes, l'auteure pointe du doigt certains comportements et certaines formes d'amour, si tant est que l'on puisse parler d'amour. Elle dénonce un jeu de séduction malsain et souvent poussé à l'extrême. L'objectivisation maladive des individus et plus particulièrement des femmes devient presque le coeur du récit, le noeud de cette histoire. Les personnages évoluent dans un monde d'illusions, de faux-semblants et de mensonges, un monde dans lequel les paillettes se teintent du sang d'innocentes victimes. Les rapports entre les individus sont codifiés et j'ai eu l'impression, dans ce livre, que presque toutes les relations étaient artificielles, provoquant l'illusion d'une vaste et grotesque comédie dans laquelle les comédiens jouent le rôle qui leur est imposé et non pas celui qui correspond le plus à leur propre volonté. Franz Schligg, comme d'autres, ne prend pas le temps de tisser des liens et de les entretenir, il vit dans une sorte de bulle éphémère qui le coupe totalement d'une certaine forme de réalité.


♪ ♪ ♪ Lili… Oh Lili… Elle sait, elle apprend à connaître Franz, à le détester, à l'apprécier et sans doute à l'aimer. Lili incarne la femme brisé qui se relève, celle qui tient tête et fonce tête baissée dans tous les pièges. Elle aurait pu être attachante si elle n'avait pas été aussi naïve et sotte. Ses états d'âme m'ont fait, plus d'une fois, lever les yeux au ciel. L'amour qu'elle porte à Franz est aussi incompréhensible que destructeur. Elle se fourvoie et semble sombrer dans la folie, comme aveuglée par ses sentiments ou alors est-elle la seule à voir la véritable nature de Franz ? Je n'en sais rien… Et je dois admettre que la fin de l'histoire, plutôt surprenante, ne m'a pas du tout convaincue.

Franz Schligg est un séducteur maniant aussi bien son archet que les mots. Nombreuses sont celles qui tombent sous son charme et dont il se délecte de la détresse. Véritable homme à femmes, il use de son statut d'artiste et de ses richesses pour séduire et se repaître de ses victimes. Il ne joue pas seulement avec les femmes, il les chosifie, les prends et les jette, les abandonne seules face à leur propre honte et impuissance. À travers le personnage du violoniste et de la manière dont il appréhende les relations hommes/femmes, l'auteure pointe du doigt certains comportements et certaines formes d'amour, si tant est que l'on puisse parler d'amour. Elle dénonce un jeu de séduction malsain et souvent poussé à l'extrême. L'objectivisation maladive des individus et plus particulièrement des femmes devient presque le coeur du récit, le noeud de cette histoire. Les personnages évoluent dans un monde d'illusions, de faux-semblants et de mensonges, un monde dans lequel les paillettes se teintent du sang d'innocentes victimes. Les rapports entre les individus sont codifiés et j'ai eu l'impression, dans ce livre, que presque toutes les relations étaient artificielles, provoquant l'illusion d'une vaste et grotesque comédie dans laquelle les comédiens jouent le rôle qui leur est imposé et non pas celui qui correspond le plus à leur propre volonté. Franz Schligg, comme d'autres, ne prend pas le temps de tisser des liens et de les entretenir, il vit dans une sorte de bulle éphémère qui le coupe totalement d'une certaine forme de réalité.


En définitive, le violoniste est un thriller psychologique mettant en scène la lente et douloureuse descente aux enfers de Franz Schligg. Entre succès, femmes et intrigues politiques, le livre dévoile une très large fresque et nous immerge progressivement dans la tête d'un meurtrier. La musique sert de cadre aux événements au même titre que les femmes apparaissent comme des objets, des instruments. Quelques petits points m'ont chiffonné, ralentissant ma lecture et provoquant parfois une certaine exaspération. À travers la dimension psychologique du livre et le personnage de Franz, l'auteure analyse des relations hommes/femmes dans une société qui consomme l'amour plutôt que de le vivre.

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Chronique de Flingueuse : Les Lectures de Maud pour Collectif Polar
Une construction très originale, car nous connaissons d'emblée qui est le meurtrier. Nous apprenons à connaître Franz, ses pulsions et son environnement. Une star mégalo qui séduit les femmes pour mieux les humilier ensuite. Voilà comment il voit sa relation avec le sexe opposé. Et pourtant toutes ses attitudes trouvent leurs réponses.
Franz va subir la pression de Karl qui le chaperonne dans ses actes « off » dirons-nous. La contrepartie, son entourage est préserver. Mais quand il va décider de reprendre les tournées afin d'échapper à son commanditaire, c'est là que les choses vont se gâter. Comment va-t-il réagir ?
Une lecture passionnante ponctuée de descriptions et d'anecdotes ayant pour attrait la musique classique, le Conservatoire de Vienne et les instruments. J'ai beaucoup aimé cette ambiance dans l'élite du classique de nos jours, elle contraste très bien avec les méfaits de Franz. Tout n'est pas forcément blanc ou noir d'ailleurs.
Franz passe par toutes les émotions et le lecteur aussi, je l'ai parfois détesté, parfois adoré, voir aduler. Un prodige qui perd totalement le contrôle des événements et de ses pulsions.
Il y a une part de romance noire et tragique dans ce livre, les différentes relations entre les personnages, sont tout à fait plausibles et rendent à ce livre une impression de « réel ».
Plus on avance dans la lecture, plus on apprend à connaître ses personnages, plus on s'y attache. de nombreux rebondissements surprennent le lecteurs et rendent la lecture très addictive et dynamique. J'avais eu quelques frayeurs au départ en voyant le nombre de personnages évoqués, mais chacun a très correctement sa place et tient bien son rôle.
Une immersion totale dans le monde de l'art et l'ambiance du sacro-saint orchestre. Les tournées, les paillettes, les belles robes et le pire ennemi du musicien : le trac. Tous les ingrédients sont bien là, tout comme les lieux symboliques Vienne, Paris et New York.
Une écriture fluide tout en étant très étoffée de détails sur la personnalité des protagonistes, leurs pensées et les lieux ; entraînent parfaitement le lecteur dans cette folie meurtrière et l'implique même.
Les personnages secondaires sont aussi très bien dépeints et très intéressants. Des déroulés qui surprennent. Des retournements de situations. Les pages tournent sans qu'on voit le temps passé. Une très belle découverte. Un premier livre qui j'espère en appellera un suivant.
Je remercie les auteurs et les participants de la soirée La Défense en juin dernier. C'est à cette occasion, au jeu de la tombola que j'ai gagné ce livre et que j'ai pu rencontrer et découvrir l'auteur.

Version lue : Brochée
Mention : premier roman
Pour en savoir plus sur ce premier polar, vous pouvez cliquez ci dessous
Lien : https://collectifpolar.wordp..
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J'avais hâte de me plonger dans l'univers de Ge Froideval, surtout depuis que je suis allée à Vienne en septembre dernier. C'est avec plaisir que j'ai retrouvé les rues, les monuments, les parcs avec la même ambiance musicale, nantie et conservatrice que j'avais notée lors de mon passage dans la capitale autrichienne. Petite parenthèse ici pour vous conseiller de visiter la Haus der musik qui est tout simplement géniale et immersive si vous êtes de passage à Vienne.

Le violoniste est avant tout un thriller psychologique. Certes, il y a quelques effusions de sang mais le point fort de ce roman est la maîtrise de l'auteur sur la psychologie et la complexité de celle-ci du personnage principal, Franz. Un homme manipulateur à tendance pervers narcissique, sans pour autant posséder les codes antisociaux que l'on connait à ce genre de cas normalement. Sophismes, arguments fallacieux, humiliation, rien n'arrête notre protagoniste lorsqu'il ''joue'' avec les femmes. Conscient de ses charmes et de sa réputation, Franz abuse et se croit intouchable jusqu'au jour où il comment l'irréparable. Difficile pour nous, lecteurs, de s'attacher à ce virtuose du violon et c'est donc avec un plaisir pas si coupable que ça qu'on assiste à sa descente aux enfers.

Un roman qui fait presque 700 pages, c'est, à mes yeux, risqué et il y a effectivement, pour moi je le précise encore une fois, quelques longueurs. Mais d'un autre côté, pour les amateurs de thriller 100% psychologique, vous serez comblés puisque l'auteure s'attarde sur les moindres petits détails, les défaillances qui feront basculer notre cher violoniste du côté noir de son âme. Un autre petit point négatif qui n'enlève rien à l'histoire mais pour être honnête avec moi-même, je me dois de l'écrire puisque ceci m'a perturbé lors de ma lecture; les réactions de Lili (une des conquêtes de Franz) que je ne trouve pas rationnelles du tout lors de certains passages, je n'avais qu'une envie, la prendre par les épaules, de la secouer et de lui dire de s'ouvrir les yeux... Lili, pas l'auteure, hein! 😂

De nombreux rebondissement, des personnages colorés, l'auteure nous fait voyager et rêver avec certaines descriptions mondaines, c'est une belle réussite pour un premier roman. Ge Froideval possède une belle plume, fluide, délicate et féminine. Et chapeau pour l'idée, les thrillers musicaux, ce n'est pas du tout courant et ça fait franchement plaisir de voir deux univers si distincts se mélanger aussi bien.
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Bonsoir chères lectrices et chers lecteurs, cet après-midi, je vais vous parler d'une de mes lectures pour un défi d'une lecture commune. "Le violoniste, coup d'archet" de G.E. FROIDEVAL.

Résumé :
"Franz Schligg, violoniste de talent, est un homme adulé ou détesté : virtuose pour les uns, mégalomane pour les autres. Les femmes qu'il séduit puis rejette, le considèrent comme un monstre.
Jusqu'au jour où, confronté à une femme qui lui tient tête, il la tue d'un coup d'archet. Accident ou pulsion ?
Pris dans l'engrenage de sensations qu'il peine à contrôler, dépassé par ses actes et ses mensonges, sa vie bascule lorsqu'il devient le témoin d'un crime.
Guetté par la folie, tiraillé par ses émotions, cerné par la paranoïa, Franz précipite sa chute d'un nouveau coup d'archet.
Cet acte le conduit à Karl, un tueur à gages qui lui propose un sordide marché : contraindre le violoniste à remplir ses propres contrats lorsque la cible à atteindre est une femme.
À contrecoeur, Franz accepte afin de se donner le temps de trouver le moyen de s'affranchir de sa dette.
Lorsque le corps de sa première victime est retrouvé dans d'étranges circonstances, l'étau se resserre autour du violoniste, lequel n'envisage qu'une seule solution à ses problèmes : la fuite.
Mais à quel prix ?"

J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire de ce livre car, je pense, que le personnage de Franz Schligg qui est un odieux bonhomme m'a donné du dégoût dans son comportement. Heureusement, la suite de l'histoire est plus enrichissante et le fait de savoir que deux femmes qu'il a courtisé vont, essayer, de se venger de lui m'a permis de continuer ma lecture. C'est très rare voir quasiment jamais que j'arrête la lecture d'un livre sans l'avoir terminé.
Cette histoire de tueur à gages pour lequel le violoniste est obligé de travailler est une excellente idée. Comme celle de Lili, une des deux femmes bafouées qui a des sentiments amoureux pour le violoniste mais en même temps, elle le déteste pour ce qu'il lui a fait.
L'histoire est très bien menée car on n'a aucun moment de repos. On désire chapitre après chapitre savoir ce qui va arriver à ce "mécréant de Franz Schligg" savoir ce qu'il va faire face à Lili et aux autres femmes mais aussi face aux demandes de plus en plus importantes du tueur à gages.

G.E Froideval dénonce un jeu de séduction malsain et souvent poussé à l'extrême. Les femmes sont le coeur du récit, le noeud de cette histoire. Les personnages évoluent dans un monde d'illusions, de faux-semblants et de mensonges, un monde dans lequel les paillettes se teintent du sang d'innocentes victimes. Les rapports entre les individus sont codifiés et j'ai eu l'impression, dans "le violoniste", que presque toutes les relations étaient artificielles, provoquant l'illusion d'une vaste et grotesque comédie dans laquelle les personnages jouent le rôle qui leur est imposé et non pas celui qui correspond le plus à leur propre volonté. Franz Schligg, comme d'autres, ne prend pas le temps de tisser des liens et de les entretenir, il vit dans une sorte de bulle éphémère qui le coupe totalement d'une certaine forme de réalité.

En définitive, le violoniste est un thriller psychologique mettant en scène la lente et douloureuse descente aux enfers de Franz Schligg. Entre succès, femmes et intrigues politiques, le livre dévoile une très large fresque et nous immerge progressivement dans la tête d'un meurtrier. La musique sert de cadre aux événements au même titre que les femmes apparaissent comme des objets, des instruments. L'auteure analyse des relations hommes/femmes dans une société qui consomme l'amour plutôt que de le vivre.

La question que l'on peut se poser, voir plusieurs, comment notre "mécréant" de violoniste va pouvoir s'en sortir ? Lili va-t-elle l'aider ou se venger de lui ?

Vous aurez la réponse à ces questions en lisant ce livre étonnant que je n'aurai sans pas lu si je n'avais pas participé à ce défi de lecture du 16 janvier 2021.

Bonne lecture à toutes et tous. Bisous livresques hivernaux. 😘📖🥶🔥
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Le violoniste : coup d'archet
G. E Froideval
672 pages
Sorti le 18/06/2019

Depuis le temps que j'avais envie de lire ce roman ! Eh bien, c'est fait grâce à l'auteure qui me l'a envoyé.
Merci énormément G. E

Franz Schligg est un virtuose du violon, il a tout pour lui, un regard qui vous fait fondre en une seconde, un talent inégalé pour le violon, enfin une vie sans soucis... Il a quand même un défaut, il joue avec plaisir de son charme, séduit à tout-va, et quand il pend dans ses filets une femme, il l'humilie, puis la jette... Jusqu'au jour où une femme veut lui rendre la pareille, il l'a tue.... En voulant se débarrasser des preuves de son meurtre, il est témoin d'un meurtre. Et là... Sa vie bascule dans un engrenage infernal.

Arrivera-t-il à se sortir de cet engrenage ? Comment cela va-t-il se terminer ?

J'ai adoré, sur kiffé (je ne sais pas si cela se dit.) mais c'est ce que j'ai ressenti. Ce roman est comme une symphonie, avec plusieurs tempos, c'est doux par moments puis d'un seul coup la cadence s'accélère, on est pris dans un tourbillon. Je peux vous dire que G. E nous manipule avec brio. Des rebondissements comme je les aime. du suspense, un thriller psychologique intense. On apprend à connaître les personnages qui se dévoilent tout au long de l'histoire. On peut les détester au début puis finalement, on va finir par les aimer et aussi avoir envie qu'ils s'en sortent. C'est un excellent roman, vous serez envoûté par l'écriture fluide de l'auteure, des descriptions parfaites, des mots bien choisis et à leur place comme les notes sur une partition. Tous les ingrédients sont réunis dans ce roman pour vous faire passer un excellent moment de lecture.

À découvrir et à lire absolument.

4 ème de couverture plus bio

Franz Schligg, violoniste de talent, est un homme adulé ou détesté : virtuose pour les uns, mégalomane pour les autres. Les femmes qu'il séduit puis rejette, le considèrent comme un monstre.

Jusqu'au jour où, confronté à une femme qui lui tient tête, il la tue d'un coup d'archet. Accident ou pulsion ?

Pris dans l'engrenage de sensations qu'il peine à contrôler, dépassé par ses actes et ses mensonges, sa vie bascule lorsqu'il devient le témoin d'un crime.

Guetté par la folie, tiraillé par ses émotions, cerné par la paranoïa, Franz précipite sa chute d'un nouveau coup d'archet.

Cet acte le conduit à Karl, un tueur à gages qui lui propose un sordide marché : contraindre le violoniste à remplir ses propres contrats lorsque la cible à atteindre est une femme.

À contrecoeur, Franz accepte.

Lorsque le corps de sa première victime est retrouvé dans d'étranges circonstances, l'étau se resserre autour du violoniste, lequel n'envisage qu'une seule solution à ses problèmes : la fuite.

Mais à quel prix ?

Amoureuse de la musique et des thrillers psychologiques à multiples rebondissements, je vous propose mon premier roman : le violoniste - Coup d'archet.

D'origine mexicaine, j'habite en France, pays de mon coeur, depuis plus de vingt ans. Après des études en langues et relations internationales, j'exerce dans les nouvelles technologies. le thriller, Vienne, la musique et la photographie ont été mes principales sources d'inspiration.

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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Partie 1
Le coup d'archet,

《 À vingt sept ans,le violoniste Franz Schligg tire sa révérence !
Hier soir,lors du concert de clôture organisé par le nouveau Directeur du Conservatoire de Vienne,Jakob Shahn le violoniste Franz Schligg, son illustre élève à surpris le monde de la musique par l'annonce de ses adieux à la scène .》( Page 13).
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Franz regarda autour de lui à la recherche d’un objet avec lequel tuer proprement la victime. Son attention se figea sur une poche en tissu à carreaux remplie de sacs en plastique. Il en attrapa un et s’en servit pour enrouler tête de [?]. Le jeune homme n’était plus en mesure d’entendre les excuses que le violoniste exprimait tout bas. « Elle ne souffrira pas, je te le promets » le rassura-t-il au sujet de sa mère, sa prochaine victime.
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Franz Schligg, disciple du grand virtuose, Jakob Shahn, était l'un des plus talentueux violonistes du XXIème siècle. Bien qu'il eût débuté à l'âge où son mentor offrait déjà des récitals, son niveau dépassait toutes les attentes de son pygmalion.
Il suscitait l'admiration, surtout auprès de la gent féminine qu'il captivait d'un claquement de doigts, – une autre technique apprise de son maître. Or, Franz en tirait profit d'une façon bien particulière.
Le violoniste était un homme versatile, complexe. Il s'adonnait à un jeu duquel il ressortait toujours vainqueur : faire en sorte qu'une femme minutieusement sélectionnée s'abandonne à lui, s'en amuser et, pour finir, la rejeter. Ce refus, vécu comme une humiliation par la victime du jour, lui apportait un divertissement inouï et délicieux.
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- Mais il n’y a pas de meurtre parfait, savez-vous ? Hormis les véritables psychopathes qui n’éprouvent pas de regrets ; la plupart des criminels tombent parce qu’ils n’arrivent pas à garder leur secret. Les remords. Tuer c’est quelque chose, psychologiquement parlant. Tôt ou tard, l’assassin se confie à quelqu’un mais qui finira par le trahir. Ou sinon, il viendra se livrer de lui-même. Au pire, il deviendra fou ou se suicidera.
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Le violoniste était un homme versatile, complexe. Il s’adonnait à un jeu duquel il ressortait toujours vainqueur : faire en sorte qu’une femme minutieusement sélectionnée s’abandonne à lui, s’en amuser et, pour finir, la rejeter. Ce refus, vécu comme une humiliation par la victime du jour, lui apportait un divertissement inouï et délicieux.
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Video de G.E. Froideval (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de G.E. Froideval
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