-Ne te soucis pas de ce que tu ne comprends pas, Luce. Trop de bavardages, et c'est le naufrage.
-C'est moi qui coule le bateau ?
Je voulais juste entendre le son de sa voix. Pour qu'il repousse le vide.
S’envoyer en l’air, c’était tout foutre en l’air
Cet homme-là n’a jamais su ce qu’était la chance, il ne l’aurait pas reconnue même si elle l’avait mordu.
- Ah bon ? dit-elle, tripotant distraitement ses flacons.
- Eh, tu sais pourquoi les femmes se maquillent et se parfument ?
Elle haussa un sourcil.
- Parce qu’elles sont moches et qu’elles puent.
- Et je suis quoi ?
- Une femme, Lucy.
- Une femme ? Moi ?
- Bon sang, Lucy, ça n'est pas un gros mot.
- Ça dépend de ce qu'on en fait.
Au lycée, j'avais entendu des gens raconter qu'ils perdaient connaissances dès qu'ils se couchaient. Des nuits entières. Je ne pus pas même fermer les yeux. Je me levai et allumai dans le couloir. Une lumière pour la nuit.
Lentement ses yeux s'ouvrirent. On voyait qu'il avait franchi une ligne, qu'il avait décidé que c'était ainsi qu'il avait choisi de mourrir , et il resta immobile, au moins pendant quelques secondes, surpris de se retrouver là, vivant.
- Donc c'est à ça que tu penses, Maman ? Tu te demandes qui tu voudrais être à présent ?
- Je commence, Luce. Je commence seulement. Toi et moi. On a encore toute notre vie devant nous.
Etre nos propres adultes, pour un soir. Pas Papa et Maman. Pas ceux qui déchirent les rideaux de douche