Shamash n'était pas encore levé lorsque manaïl sentit une main qui s'insinuait dans son sommeil et lui secouait l'épaule. Dans son rêve, Arianath lui donnait un baiser sur la joue en riant et l'appelait "mon élu". Il ne voulait surtout pas se réveiller.
- Bon. Je te crois sur parole. Va, Pylus. Et reviens-nous sain et sauf avec le fragment et, si possible, les têtes de l'Elu et d'Ashurat, ajouta Marthupolazzar en souriant.
- Il en sera fait selon votre volonté, maître, assura le Nergali en s'inclinant avec respect.
Il pensait au garçon qui dormait à l'intérieur. Il l'avait trouvé mal en point, deux jours plus tôt, l’avait recueilli et soigné. Ses blessures n’étaient pas mortelles, mais elles le marqueraient à jamais. Ce signe.... Le pauvre enfant devrait le porter toute sa vie, tel le stigmate ignoble d'un crime qu'il n'avait pas commis. Mais peut-être était-ce prédestiné. Si cet enfant était celui que le potier croyait, il devait en porter le terrible symbole.
A contrecœur, le potier se résolut à être patient. Il devait laisser du temps au petit. Il ferma les yeux et invoqua Ishtar de toutes ses forces en espérant qu'Elle l'entende et qu'Elle inspire l'enfant.